La Presse Anarchiste

La poésie

 

Etrange
monade, dirais-je, que ce récent recueil de Gil­bert Trolliet.
A de rares excep­tions près, dont deux textes déjà
publiés ici-même, j’ai, l’avouerai-je, quelque mal à
en devi­ner l’intention, les silences — et les mots n’y sont pas
ce qui s’y tait le moins. Trol­liet, au demeu­rant, défi­nit à
mer­veille cette phase qui est actuel­le­ment sienne :

La poé­sie n’est plus
Chant du large
Réponse.

Mais
Répons
De l’abîme.

Pour
le reste, un pick-up assour­di, ténu au pos­sible. Sorte de
haï-kaïs abs­traits, qui se dérobent, se refusent.
Curieux : en les feuille­tant, il m’est très involontairement
venu ce quatrain :

Prends garde au jour tout de bise et de feu.
Point n’est besoin de chan­ter pour s’entendre ;
Mais puis­sions-nous consen­tir : à tout prendre
L’oreille voit quand elle entend si peu.

S.

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