[[Entrefilet publié sans titre.]]
Mais son premier numéro contient une épigramme à notre adresse que nous croyons bon de relever.
Sur le Trimard nous reproche d’avoir, dans l’article Autour de nous, paru dans le numéro 6, constaté que le travailleur, poussé en cela par les conditions économiques, voyait dans la révolution sociale plutôt une question d’amélioration matérielle que la réalisation d’une conception philosophique. C’est un fait : pouvons-nous décider qu’il en soit autrement ? Nos camarades de Sur le Trimard auraient-ils préféré nous voir torturer les faits pour les forcer à cadrer avec une conception formulée a priori ?
Oui, à l’heure actuelle, l’idée de liberté complète, bien comprise, bien consciente, n’est que l’apanage d’une minorité affranchie des difficultés de la lutte pour vivre. Oui, l’idée de liberté est encore, à l’heure actuelle, un luxe dont la plupart des travailleurs ne ressentent pas le besoin d’une façon très intense. C’est la faute de la société actuelle et non la nôtre.
Et c’est pour éveiller chez eux ce besoin, pour essayer de lui donner de l’intensité, que nous traitons la question sous toutes ses faces, dans toute son intégralité, que nous refusons de la morceler.