La Presse Anarchiste

Refusé parce que politique

Parce que je ne crois pas à l’efficacité de la vio­lence armée, comme à toute forme de vio­lence et d’exploitation. Parce qu’accepter la vio­lence c’est entrer dans un cycle infer­nal, une spi­rale où la vio­lence ne fait qu’entraîner plus de vio­lence encore.

Parce que […]

Parce que la poli­tique du gou­ver­ne­ment fran­çais non seule­ment favo­rise les injus­tices sociales à l’intérieur de la France, mais par­ti­cipe à ren­for­cer et aggra­ver l’injustice éco­no­mique mons­trueuse que crée le com­merce inter­na­tio­nal, injus­tice per­met­tant à nous, 20 % de la popu­la­tion mon­diale, de déte­nir 80 % des richesses ter­restres, main­te­nant ain­si 80 % des hommes en état de sous-déve­lop­pe­ment, en plus de cela sur­ex­ploi­tant la main‑d’œuvre venant de ces « pays réservoirs ».

Pour ces motifs :

Je refuse d’apprendre le manie­ment des armes.

Je refuse le condi­tion­ne­ment d’un ser­vice militaire.

Je refuse l’endoctrinement d’un ser­vice civique.

Je pense avoir mieux à faire que d’apprendre à tuer, en fai­sant un ser­vice civil.

Je demande donc à béné­fi­cier de la loi 63‑1255 du 21‑12‑63.

Jean‑Michel Fayard

* *

Il y a de nom­breuses rai­sons qui démontrent le dan­ger et le drame de la mili­ta­ri­sa­tion qui enva­hit tous les pays…

Sur le plan natio­nal déjà, 18 % du bud­get de l’État, au moins est alloué aux dépenses mili­taires alors que le pays manque de l’élémentaire social, c’est‑à‑dire entre autres : de loge­ments à loyer cor­rect, de crèches, d’écoles, de routes, d’autoroutes.

De plus, la mili­ta­ri­sa­tion, réelle et coû­teuse du pays est res­pon­sable aus­si de toutes ces créa­tions démen­tielles qui atteignent la per­fec­tion dans la des­truc­tion : les armes ato­miques, bac­té­rio­lo­giques, chi­miques… qui ont déjà mon­tré com­ment on peut trans­for­mer la pla­nète en un enfer radio­ac­tif et pollué.

D’autant plus qu’il est impos­sible de jus­ti­fier leur uti­li­sa­tion même pour se défendre contre une inva­sion, puisque dans ce cas l’arme mena­ce­rait le pays même qu’elle est sus­cep­tible de défendre.

Payer pour détruire alors qu’il manque de l’argent pour construire. Avec cela je ne suis pas d’accord !

Fran­çois Janin

* *

Nous refu­sons de par­ti­ci­per aux acti­vi­tés militaires.

Nous avons ren­voyé notre ordre d’appel.

Nous avions fait une demande de sta­tut d’objecteur de conscience expri­mant nos convic­tions non vio­lentes et notre oppo­si­tion à la militarisation.

Les auto­ri­tés mili­taires par leurs déci­sions arbi­traires ont reje­té nos demandes. Elles montrent ain­si leur déter­mi­na­tion de margi­naliser le phé­no­mène de l’objection de conscience et de le rendre inoffensif.

Nous refu­sons de tenir compte des déci­sions de l’armée prises à notre égard depuis le 1er octobre et nous tra­vaillons actuel­le­ment dans une orga­ni­sa­tion soli­daire des plus défa­vo­ri­sés, en par­ti­cu­lier des immigrés.

[…]

Cet enga­ge­ment n’est pas un passe‑temps :

— C’est une concré­ti­sa­tion du sens de notre refus de l’armée ;

— C’est l’expression de notre refus de cau­tion­ner les répres­sions, san­glantes aidées par les arme­ments français ;

— C’est une mani­fes­ta­tion de nos concep­tions d’entraide internationale.

Notre com­bat est non violent car nous croyons en la force révo­lu­tion­naire de la non‑violence dans le monde occidental.

Nous nous décla­rons soli­daires des luttes contre les pou­voirs qui uti­lisent la vio­lence et qui assurent leur main­tien par la répres­sion du peuple.

Janin ‑ Fayard 

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