La Presse Anarchiste

Les CSOC… qu’est-ce ?

En décem­bre 1963, sor­tant de prison, les objecteurs vont per­dre leur image de mar­que, leur « auréole », et une coupure appa­raît entre eux et leurs « amis » (ceux qui les soute­naient). Le regroupe­ment à Brig­noles favoris­era une démarche pro­pre et accentuera cette coupure avec les amis extérieurs. Au moment de l’incarcération d’une par­tie d’entre eux à Uzès (octo­bre 65), pour des raisons de dis­ci­pline para­mil­i­taire, le fos­sé s’élargit encore, et les amis tra­di­tion­nels (Ros­er, Lecoin, l’Arche, etc.) sont « for­cés » de soutenir des reven­di­ca­tions qu’ils n’admettent pas tout à fait. Les objecteurs obti­en­nent alors de tra­vailler dans des asso­ci­a­tions privées.

À par­tir de ce moment, une nou­velle « généra­tion » d’objecteurs se prend en charge, en ne faisant plus guère référence aux anciens qu’ils con­nais­saient peu ou pas du tout (1966), ou vis‑à‑vis desquels ils obser­vaient une grande réserve (ils ne les con­nais­saient pas ou ne voulaient pas trop les con­naître, craig­nant à la fois, non sans raisons, incom­préhen­sion et paternalisme).

Pen­dant mai 68, les « non‑violents clas­siques » (en tant que groupes) ne trou­vent pas leur place, même si cer­tains par­ticipent aux événe­ments indi­vidu­elle­ment. Quelques groupes pour­tant se sol­i­daris­eront avec les grou­pus­cules gauchistes (le groupe des objecteurs de Bor­deaux et le groupe parisien du Ser­vice civ­il, embry­on du comité de sou­tien parisien). Le peu de réflex­ion cri­tique et d’action pro­pre con­duit soit à une prise en compte de tout ce qui se fait (sans toute­fois, dans la plu­part des cas, par­ticiper aux affron­te­ments directs), soit à une coupure totale au niveau de l’action.

La démarche des objecteurs devient alors plus glob­ale : la con­tes­ta­tion ne porte plus seule­ment sur la vio­lence armée mais sur la vio­lence struc­turelle ; ce proces­sus était déjà amor­cé à Brig­noles. On con­state à ce moment une con­ver­gence des comités d’action s’ouvrant à l’antimilitarisme et des « non‑violents » qui font un pas vers la con­tes­ta­tion glob­ale : de ce fait, cer­tains groupes non vio­lents sont sou­vent assim­ilés aux gauchistes.

Les « tri­bunaux mil­i­taires » et la mil­i­tari­sa­tion étaient des chevaux de bataille des objecteurs depuis longtemps. Le fait con­cret du procès du groupe d’Engomer (c’était la pre­mière fois que des objecteurs ayant béné­fi­cié du statut pas­saient devant un tri­bunal mil­i­taire), dans le con­texte d’après‑Mai, amène les objecteurs à engager la lutte, en se met­tant en grève, sous l’impulsion de groupe de Bor­deaux (en novem­bre 68).

Recon­nus comme tels, les comités de sou­tien aux objecteurs datent de cette époque, mais ils exis­taient déjà sous d’autres noms, ou sans nom : groupes Action civique non vio­lente, groupes paci­fistes, groupes anars, etc. L’élargissement de la notion d’objection par le ren­voi du livret mil­i­taire, le refus de l’impôt, etc., provoque un élar­gisse­ment du sou­tien. Les objecteurs en grève (novem­bre 68‑mars 69) font une « tournée » pour ani­mer ou sus­citer des comités de sou­tien, en par­ti­c­uli­er à Paris et dans les villes où sont les empris­on­nés : Lyon, Bor­deaux, Rennes.

Une ten­ta­tive de poli­ti­sa­tion de l’action par la pro­pa­gande sur les Ordon­nances de jan­vi­er 1959 échoue. Faisant appel à la crainte et à la cri­tique des lois plutôt qu’à des faits con­crets et à une oppres­sion exis­tante et déjà perçue, elle n’a aucun impact.

Formation et composition des CSOC

— En règle générale, on retrou­ve dans les comités de sou­tien des mil­i­tants venus des mêmes milieux : ex‑groupes Action civique non vio­lente, Mou­ve­ment inter­na­tion­al de la Réc­on­cil­i­a­tion, l’Union paci­fiste de France, Mou­ve­ment pour le désarme­ment, la Paix et la Lib­erté (ex‑MCAA), « 103 », des non‑violents clas­siques, des groupes de recherche et d’action non vio­lente (chré­tiens), des paci­fistes, des human­istes et quelques anars. Les mil­i­tants des par­tis et grou­pus­cules poli­tiques y par­ticipent par­fois pour cer­taines actions (Brochi­er), mais n’y restent pas. Dans cer­tains cas, ces mil­i­tants se regroupent parce qu’ils ne peu­vent agir con­tre l’armée et la mil­i­tari­sa­tion dans leurs organ­i­sa­tions respec­tives (poli­tiques ou syn­di­cales), cf. Lyon.

— Un comité ne se colle pas d’étiquette idéologique, mais il sou­tient les objecteurs tels qu’ils l’entendent. Il ne doit pas y avoir d’opposition à l’intérieur du comité ; c’est la défense d’un objecteur effec­tif et non pas d’une objec­tion abstraite.

— Les comités sont sou­vent plus forts et plus dynamiques lorsque des objecteurs y par­ticipent, et même con­tribuent à leur for­ma­tion, ou si le comité se forme autour d’objecteurs locaux. L’implantation d’un groupe d’objecteurs près d’un comité de sou­tien n’implique par leur par­tic­i­pa­tion à ce comité, surtout s’ils ont une action autonome ayant plus d’impact par­mi la pop­u­la­tion (Bor­deaux), mais le comité peut se ressen­tir de la crise d’un groupe d’objecteurs, de leur désac­cord entre eux.

— Les ten­ta­tives de créa­tion d’un comité ne sont pas tou­jours couron­nées de suc­cès, d’autant que l’on se trou­ve devant la pas­siv­ité des non‑violents‑pacifistes‑humanistes et la récupéra­tion grou­pus­cu­laire du Sec­ours rouge (Nice).

— Un comité fonc­tionne mieux dans la mesure où il est ani­mé par des gens « dans le coup » plutôt que par des « anciens, com­bat­tants » qui ne perçoivent plus la sit­u­a­tion de la même façon.

— Si l’objection de con­science est un prob­lème indi­vidu­el, c’est aus­si un prob­lème poli­tique qui ne peut être résolu par les seuls objecteurs. Pour sor­tir des milieux tra­di­tion­nels, le comité de Rouen s’est con­sti­tué à par­tir d’individus engagés dans des par­tis et des grou­pus­cules mais, finale­ment, les mil­i­tants qui sont restés et y par­ticipent effec­tive­ment vien­nent des « milieux tra­di­tion­nels ». Les groupes poli­tiques peu­vent par­ticiper à des actions (Put­te­mans, par exem­ple), mais ne peu­vent pas repren­dre le mot d’ordre d’objection dé conscience.

— Des groupes anars (milieu tra­di­tion­nelle­ment sen­si­ble à l’antimilitarisme) sem­blent pass­er de la par­tic­i­pa­tion occa­sion­nelle à une par­tic­i­pa­tion engagée à plus long terme (Limo­ges, où ils ont été rejoints par des objecteurs de con­science et des futurs objecteurs de con­science), surtout depuis les récentes actions menées pour les insoumis (« Fais par le zouave », journal‑affiche édité par le groupe Kropotkine de la Fédéra­tion anarchiste).

— Cer­tains comités utilisent des locaux et du matériel des munic­i­pal­ités (Lille), des églis­es (Stras­bourg) ou utilisent des « cou­ver­tures ». Ce détourne­ment des struc­tures exis­tantes est cepen­dant très lim­ité et risque d’être récupéré. Phénomène val­able aus­si dans l’autre sens. Cepen­dant, il est rare qu’un comité soit recon­nu par les organ­i­sa­tions de ­gauche et accep­té dans l’activité municipale.

— Chaque comité est autonome, les liaisons se font sur le plan hor­i­zon­tal, la ques­tion du cen­tral­isme ne se posant pas. Il n’est même pas néces­saire d’avoir un comité con­sti­tué, les liens d’un seul indi­vidu avec divers groupes ou milieux per­me­t­tent l’information et ser­vent de « fil­ières » pour les futurs objecteurs de con­science (Stras­bourg, Chalon‑sur‑Saône).

Thèmes d’action, réflexion, perspectives

— Les actions entre­pris­es par les CSOC restent en bonne par­tie très tra­di­tion­nelles et axées sur l’armée et la mil­i­tari­sa­tion ; infor­ma­tion sur le statut et ses pos­si­bil­ités, actions pour les « for­c­los », désarme­ment, ren­voi et autodafé de livrets mil­i­taires, refus de l’impôt, action inter­na­tionale pour l’objection de con­science en Espagne (Pepe Beun­za). Les CSOC sor­tent du cadre des objecteurs de con­science et du statut en appor­tant un sou­tien aux insoumis (Put­te­mans et Chapelle). Mais le peu de diver­gences (les mêmes actions entre­pris­es partout) entre les divers comités et la spon­tanéité que l’on peut trou­ver dans leur activ­ité ne viennent‑elles pas d’une pra­tique lim­itée et d’un recrute­ment touchant les mêmes milieux ?

— La pro­pa­gande et l’action con­tre l’armement atom­ique sont entrées dans le cadre plus vaste de la lutte con­tre la pol­lu­tion (mou­ve­ment écologique).

— La dénon­ci­a­tion de l’impérialisme français, après être resté longtemps dans le cadre réformiste et char­i­ta­ble de l’aide au tiers monde, s’est quelque peu rad­i­cal­isée à pro­pos de l’intervention des troupes français­es au Tchad (Brochier‑Martinez), et tendrait à dis­paraître (mal­gré quelques inter­ven­tions con­tre les ventes d’armes à ces pays).

— Le comité à la pointe de l’action est celui de la région où elle se déroule, ce fut typ­ique pour Brochi­er ; le meilleur sou­tien venant des comités où il y a un grand nom­bre (relatif) d’objecteurs. Leur « activisme » les fait côtoy­er les groupes gauchistes et, mal­gré une jonc­tion pos­i­tive à Bor­deaux au moment de l’action pour Mar­tinez et Brochi­er, il sem­ble que, en général, les rap­ports ne soient pas très bons quand ne se pro­duisent pas des accrochages (cf. Lille, avec l’ORA et le Sec­ours rouge), leur spé­ci­ficité ou même leur atti­tude générale (théorique ou pra­tique) n’étant pas accep­tée par ces groupes de con­tes­ta­tion globale.

— Les comités sont rich­es en actions « spec­tac­u­laires » mais pau­vres en réflex­ion (même la cri­tique des actions entre­pris­es ne se fait pas suff­isam­ment). Ce sont des « groupes de base », et la néces­sité de suiv­re l’événement ain­si que la diver­sité de leur com­po­si­tion sont une entrave à la réflex­ion en com­mun. Cette réflex­ion se fait plutôt en dehors des comités, dans des groupes poli­tiques ou affini­taires, ou en sous‑groupes. Cela ne veut pas dire qu’une ébauche théorique ne se fait pas, mais elle n’a pas encore don­né de résul­tat (Lille). Actuelle­ment, le débat sur l’objection dite poli­tique devrait se faire par­mi les objecteurs de con­science et dans tous les comités.

— Les comités n’ont pas d’audience au plan nation­al, mis à part le Groupe d’action et de résis­tance à la mil­i­tari­sa­tion pour l’action du Mont‑Verdun.

— Les CSOC peu­vent être con­sid­érés comme des « organ­i­sa­tions de masse », c’est‑à‑dire ouverts à tous sans référence idéologique ou théorique avec pour but l’action (prin­ci­pal lien com­mun); ils ont donc un rôle de con­fronta­tion et de for­ma­tion. Pour un groupe qui se veut d’action, quelles sont les prin­ci­pales dif­fi­cultés pour avancer dans sa réflexion :

  1. L’action absorbe trop d’énergie, le temps manque, la néces­sité de suiv­re l’événement est aliénante ;
  2. Les dif­férences de niveau intel­lectuel, de moti­va­tions, de prise de con­science, de « générations» ;
  3. Les prob­lèmes du groupe : trop d’importance aux prob­lèmes per­son­nels, manque de rota­tion des tâch­es, prob­lème de leaderisme ;
  4. Peur de la réflex­ion qui remet en cause ; refus de la réflex­ion parce qu’elle s’accompagne sou­vent d’absence d’action ;
  5. Le groupe est réu­ni sur une ou des actions, mais pas sur un pro­gramme global.

Comme élé­ments favor­ables à la réflex­ion, nous avons noté qu’un groupe ne devait être ni trop petit ni trop impor­tant, entre huit et quinze per­son­nes. De ce fait, un lan­gage com­mun et des rela­tions de con­fi­ance qui libèrent l’expression appa­rais­sent. Le dan­ger : devenir un groupe affec­tif, un groupe de copains ten­dant à se refer­mer sur lui‑même, avec un jar­gon, bien à lui, qui serait un obsta­cle à l’accueil des nouveaux.

L’action, telle qu’elle est actuelle­ment conçue par les CSOC, est-elle com­pat­i­ble avec une organ­i­sa­tion nationale, même sou­ple ? La pra­tique des rela­tions hor­i­zon­tales que nous avons pu con­stater devrait être le mod­èle à suivre.

Les CSOC sont, sans doute, la par­tie la plus active du mou­ve­ment paci­fiste. Nous avons essayé de réper­to­ri­er briève­ment les dif­férents groupes, organ­i­sa­tions, ten­dances, etc.

1. Des sectes religieuses ayant témoigné d’une cer­taine non-vio­lence : en par­ti­c­uli­er les Amis Quak­ers qui ont tou­jours comp­té beau­coup d’objecteurs (ce n’est pour­tant pas le cas en France) et soutenu les objecteurs de con­science. Peu d’influence. Sou­tien dis­cret mais efficace.

2. MIR (Mou­ve­ment inter­na­tion­al de la Réc­on­cil­i­a­tion, créé en 1912): paci­fiste inté­gral et aus­si non vio­lent (non vio­lent par rap­port à l’Évangile), inter­na­tion­al­iste, chré­tien. En France, essen­tielle­ment ani­mé par des protes­tants mais on note, en 1960, l’arrivée de catholiques.

3. IRG (Inter­na­tionale des résis­tants à la guerre) créée en 1920 par des social­istes athées, des paci­fistes inté­graux, des chré­tiens, des human­istes sans référence religieuse. La non-vio­lence y a de plus en plus d’importance. Influ­ence de cer­tains anar­chiste. En Bel­gique, IRG et MIR édi­tent un bul­letin com­mun pour informer les mil­i­tants des deux mou­ve­ments. Aux États‑Unis, le MIR (IFOR) adhère à l’IRG en tant que mouvement.

4. SCI (Ser­vice civ­il inter­na­tion­al), orig­inelle­ment paci­fiste et non vio­lent. À sa créa­tion, il était pro­posé comme une pos­si­bil­ité de rem­plac­er les ser­vices mil­i­taires nationaux par un ser­vice civ­il inter­na­tion­al. Il est devenu une organ­i­sa­tion human­i­taire d’entraide (entraide = moyen, paix = but). En France, actuelle­ment, le SCI emploie un cer­tain nom­bre de jeunes ayant refusé le ser­vice militaire.

5. L’Arche : com­mu­nauté religieuse, arti­sanale et paysanne, gand­hi­enne (référence explicite à la non‑violence). De nom­breux amis de la com­mu­nauté un peu partout. Essaim­age com­mu­nau­taire ten­té en Amérique du Sud, au Maroc, etc.

6. L’ACNV (Action civique non vio­lente) créée en 1957, éma­na­tion de l’Arche (action con­tre les camps d’internement, pour les objecteurs, etc. Expéri­ence essen­tielle pour l’action non vio­lente en France. Arrêt lorsque l’action s’arrête. Trans­for­mée en plusieurs GPANV (groupes de pré­pa­ra­tion à l’action non vio­lente) qui se sont assoupis.

7. UPF (Union paci­fiste de France), sec­tion française de l’IRG regroupe plusieurs asso­ci­a­tions de paci­fistes inté­graux. S’intéresse de plus en plus à la non‑violence (Louis Lecoin, le jour­nal « Lib­erté », était mem­bre de l’UPF). (Il existe aus­si « la Voix de la paix », pub­li­ca­tion proche de l’UPF)

8. MDPL (Mou­ve­ment pour le désarme­ment, la paix et la lib­erté), créé d’abord pour lut­ter con­tre l’armement atom­ique (il s’appelait, d’ailleurs, à ce moment‑là, MCAA : Mou­ve­ment con­tre l’armement atom­ique — pour le désarme­ment et pour la paix par le désen­gage­ment) avec pour mod­èle la CND anglaise (Cam­paign for Nuclear Dis­ar­ma­ment) qui pra­ti­qua l’action directe non vio­lente. Influ­ence du PSU ; a pris des posi­tions poli­tiques : par exem­ple, se déclare sol­idaire des com­bat­tants viet­con­gs. Ce n’est donc pas un regroupe­ment de paci­fistes inté­graux. Pont entre mou­ve­ments paci­fistes et mou­ve­ments poli­tiques (surtout gauchistes maintenant).

9. Les CSOC : c’est le thème, pre­mier de notre réflexion.

10. Les objecteurs : il n’y a pas de mou­ve­ment d’objecteurs spé­ci­fique. Cha­cun se rat­tache (ou pas) aux courants, mou­ve­ments que nous essayons de délim­iter. Il existe un secré­tari­at des objecteurs et un bul­letin de liai­son, « La Lettre ».

11. Les GRANV (Groupes de recherche et d’action non vio­lente) ont ten­té de se coor­don­ner par le SCAN (Secré­tari­at de coor­di­na­tion de l’action non vio­lente). Volon­té de cen­tral­i­sa­tion très forte chez cer­tains. Quelques CSOC et d’autres groupes se sont rat­tachés au SCAN parce qu’ils ont estimé qu’une organ­i­sa­tion pure­ment hor­i­zon­tale était fac­teur d’échec. (« Com­bat non vio­lent » pub­li­ca­tion proche.)

12. Le GARM de Lyon (Groupe d’action et de résis­tance à la mil­i­tari­sa­tion), pas essen­tielle­ment non vio­lent, tient lieu de CSOC. Actions à citer : Mont‑Verdun, etc.

13. Le groupe d’Orléans : com­mu­nauté de réflex­ion autour de Jean­-Marie Muller (auteur du livre « L’Évangile de la non‑violence »): ren­voi de livrets mil­i­taires, refus de l’impôt. Catholiques, influ­ence régionale.

14. Le « 103 » de Toulouse (Cen­tre de recherch­es pour le tiers monde). Catholique. A organ­isé une Semaine de la non‑violence, à Toulouse.

15. Autour de Char­lie Heb­do se retrou­vent un grand nom­bre de jeunes plus ou moins hip­pies : pop music, non‑violence, lib­er­tarisme, écolo­gie (man­i­fes­ta­tion à Bugey). On va à la fête, puis à la manif ; il faut poli­tis­er les fêtes !

16. « Sur­vivre et Vivre », écolo­gie, cri­tique du scientisme.

17. ANV (cf. numéro 24).

Si l’on exam­ine actuelle­ment ce qu’on peut appel­er glob­ale­ment le « mou­ve­ment paci­fiste et non vio­lent », en France, on con­state d’abord un grand éparpille­ment dû aux dif­férentes options, aux idéolo­gies diver­gentes, etc. Il s’ensuit qu’un cer­tain nom­bre de per­son­nes se sen­tent décon­certées par l’atomisation des groupes et voudraient voir se créer une fédéra­tion des mou­ve­ments paci­fistes et non vio­lents : en appar­tenant à une « grande famille » leur besoin de sécu­rité serait sat­is­fait, en adhérant à une for­ma­tion impor­tante et cohérente, ils s’affirmeraient politiquement.

Ce qu’il con­vient d’examiner, c’est ce que peut apporter une telle fédéra­tion tant au niveau de l’action que de la théorie. Il peut paraître aller de soi qu’un grand mou­ve­ment fourni­rait des analy­ses et des solu­tions aux prob­lèmes posés (nous déplorons la pau­vreté de la réflex­ion). Un grand mou­ve­ment attir­erait encore plus de forces pour l’action (actuelle­ment, sur ce plan, nous priv­ilé­gions les CSOC).

En fait, un regroupe­ment idéologique s’organise autour de quelques têtes pen­santes que l’on sol­licite pour des con­férences ; cette demande de con­férenciers exprime sans doute et le besoin de théorie des groupes et leur inca­pac­ité à théoris­er. On écoute le con­férenci­er sans par­ticiper à l’élaboration de sa pen­sée, on est tout aus­si dépen­dant de la revue, du jour­nal que l’on lit périodiquement. 


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