La Presse Anarchiste

La liberté en Angleterre

L’hy­po­cri­sie des gou­ver­nants Anglais est sans limites

Mar­di der­nier une demie-dou­zaine de poli­ciers, par­mi les­quels le sieur Mel­ville fai­saient irrup­tion dans les locaux du Com­mon­weal, jour­nal anar­chiste de Londres, où durant une per­qui­si­tion de deux heures, ils sai­sirent cor­res­pon­dance, docu­ments et tout ou par­tie du maté­riel ser­vant à l’im­pres­sion du jour­nal, après quoi, ayant déjà arrê­té nos amis D.J. NICOLL et C.W. MOWBRAY, (sans égard pour la ter­rible situa­tion de ce der­nier qui lais­sait au logis sa mal­heu­reuse femme morte le matin même et entou­rée de 6 petits enfants dans une hor­rible misère et sans appui), les poli­ciers condui­sirent leurs pri­son­niers devant le magis­trat Waughan.

Ce jugeur bon à déca­pi­ter, dai­gna alors faire connaître à nos amis qu’ils étaient arrê­tés pour avoir publié récem­ment un article dans lequel le grand chef de la police anglaise et deux de ces com­plices jugeurs ou poli­ciers du pro­cès de WALSALL, étaient dési­gnés à la fureur populaire.

Le jugeur avait abso­lu­ment raison !

Par le temps qui court, il est pué­ril, sinon bête, de mena­cer les tyrans par lettres, articles de jour­naux, etc. Il est beau­coup plus intel­li­gent de les frap­per ou de les faire sau­ter sans rien dire, car on a au moins l’a­van­tage de ne pas entendre les récri­mi­na­tions des EXÉCUTÉS, et la besogne ain­si pro­pre­ment faite, est plus satis­fai­sante à tous points de vue.

C’est encore là, un petit exemple de la néces­si­té de l’«ANONYMAT » anar­chiste qui n’ex­pose per­sonne aux coups de la bour­geoi­sie, et qui per­met de parer sûre­ment à tous les fameuses mesures que tous les gou­ver­ne­ments apeu­rés sont déci­dés à prendre, contre nous !

Ah, certes, oui ! Cama­rades, si vous vous sen­tez l’éner­gie de lâcher les théo­ries, pour pro­pa­ger l’ac­tion, vous vien­drez à l’«ANONYMAT ».

For­cé­ment et mal­gré vous, il vous fau­dra aban­don­ner le pré­ju­gé de la signa­ture et de la res­pon­sa­bi­li­té que vous vou­liez gar­der devant les bour­geois, que votre « DONQUICHOTISME » a tou­jours égayé aux dépens de votre liberté !

Eux les forts frappent le jour ; nous les faibles nous devons frap­per la nuit pour éga­li­ser les chances de la lutte ! Sans quoi, nous amu­se­rons les bour­geois très long­temps encore !

Avis aux anar­chistes sin­cères et réso­lus ! Là, est le salut de la cause !

Comme aus­si est là, le tom­beau des ambi­tions mal­saines des fourbes anar­chistes qui nous divisent ! 

La Presse Anarchiste