Le Progrès matériel, force naturelle, source de satisfaction, d’abondance, et de bien-être, force de choses indépendante de notre volonté, l’obligent à réaliser insensiblement, sans même nous en apercevoir nos désirs communs — du moindre effort pour la plus grande somme de bien-être.
Le Progrès, qui comme les rayons de soleil (non encore capté par un moteur quelconque, ni canalisé d’office par les puissants et privilégiés) sans cache-cache, ni secret professionnel, vient à nous, en nous disant, prenez-moi puisque je suis à vous et appelle à suivre une autre direction que celle que voudraient lui faire continuer tous les demi-dieux protecteurs d’humanité.
C’est donc à une force de choses et faits naturels et matériels, qu’appartient le soin d’éduquer et d’orienter l’individu vers un autre horizon que celui qui le pousse vers ces espèces pécuniaires qui dénaturent, détériorent et corrompent les plus belles et nobles intentions, ainsi que les meilleures volontés.
Cette pauvre matière possédant dans son sein une valeur bien plus noble et digne que celle que nous donnons à nos semblables, est obligée d’influencer l’Individualiste et l’Artisan de la Pensée, pour chercher à le pousser à creuser dans son roc, un creuset, un moule, qui verra donner libre cours à ces idées de simplification, modification et perfectionnement moral ; qui sont sous la tutelle et entravés par toute sorte de corporations, confréries, corps d’états constitués, qui en possèdent et en détiennent le monopole ; en usent, abusent à un tel point qu’un simple manant d’illettré, se demande comment devant de telles entraves, le progrès peut encore percer, se faire jour ?
L’œuvre, l’ébauche de transformation des mentalités supprimera tous ces groupements sociaux, dans lesquels avec toutes sortes de théories, l’on parvient facilement à ENVOUTER, FASCINER, HYPNOTISER, les faibles et fidèles numéros qui volontairement, bénévolement, font la force des intrigants. et des ambitieux ; leur servent de tremplin, de gens bons à tout faire. Voila le résultat de toutes ces œuvres, morales et philanthropiques qui s’occupent à résoudre le grand problème social.
L’Individu n’ayant pu ni su jouer son rôle, consistant à lutter pour combattre les erreurs et les imperfections de la nature et non contre ses semblables, ça sera donc à la matière de prendre son droit de lutter contre les préjugés de l’Individu.
L’artisan de la pensée, n’a pas plus à s’attarder ni à s’inquiéter du passé que de l’avenir, SEUL LE PRÉSENT, doit guider, orienter insensiblement ses pas, au fur et à mesure que son ébauche, son travail, en se complétant, prend sa forme réalisant à peu près son désir.
N° 20. Chapoton, tisseur, au Calvaire, St. Rambert sur Loire. (Loire )