La Presse Anarchiste

Parmi les pensers éclos…

Ini­ti­a­tion à la Vie Hip­pique. par H.W. Adri­an. Un vol­ume à 12 frs. (10, Rue du Crois­sant, Paris.)

Notre con­frère de la Vie Hip­pique, Adri­an nous dit pourquoi — et il le pré­cise sou­vent — il aime et il com­prend le Sport hip­pique, non pas pour faire for­tune comme se l’imag­i­nent bien à tort, cer­taines per­son­nes à la recherche d’une matérielle assurée, mais sim­ple­ment par goût, par dis­trac­tion, par fantaisie.

Cet ouvrage nous fait donc voir qu’il existe encore (qui le croirait en notre époque. d’au­to­mo­bil­isme à out­rance ?) des gens qui œuvrent à l’amélio­ra­tion de la race cheva­line, non pour gag­n­er de l’ar­gent, mais pour le plaisir.

Ce livre est un excel­lent guide-con­seil de l’a­ma­teur de cours­es de chevaux avec tous les ren­seigne­ments tech­niques utiles aux aspi­rants sport­men, comme aux sim­ples curieux.

Quant au point de vue moral, je con­sid­ère comme plutôt néfastes, au point de vue de l’amélio­ra­tion de la race humaine, tous les jeux d’argent.

Hen­ry Zisly

Dieu, c’est le mal par P.J. Proud­hon. Sélec­tion et Pré­face de Manuel Devaldès. (Édi­tion de l’Idée Libre, à 1,50.)

Notre cama­rade Manuel Devaldès ne s’oc­cupe pas seule­ment des prob­lèmes que sus­ci­tent la Mater­nité con­sciente, aus­si de Cri­tique indi­vid­u­al­iste, d’é­d­u­ca­tion lib­er­taire, son activ­ité se soucie encore de la ques­tion religieuse et catholique et en cette brochure il repro­duit les pas­sages les plus sail­lants de P. J. Proud­hon, sur ce sujet jamais épuisé sem­ble-t-il. Qu’on me per­me­tte cette cita­tion extraite de l’in­téres­sante pré­face de Manuel Devaldès qui donne la mesure de ce petit ouvrage, indis­pens­able aux vul­gar­isa­teurs du libre-examen.

« Sa cri­tique (par­lant de Proud­hon) de la croy­ance est dirigée en pre­mier lien con­tre les chré­tiens en général et les catholiques en par­ti­c­uli­er. Mais naturelle­ment il se trou­ve amené à atta­quer aus­si les social­istes chré­tiens des envi­rons de 1848 et même les human­i­taires à la Auguste Comte, qui réin­tro­dui­saient dans la men­tal­ité des hommes délivrés de l’idée de Dieu l’ado­ra­tion d’un Dieu trav­es­ti. Et, cela ne lui suff­isant pas, car il lui fal­lait tou­jours une mul­ti­tude d’ad­ver­saires à pour­fendre, il pre­nait même à par­tie les athées, dans leur manière de ne pas croire !

Lui-même s’est longtemps défendu d’être athée : il se dis­ait anti-athéïste.

Cepen­dant, à la longue, sen­tant sans doute, la puéril­ité de cette dis­tinc­tion quoiqu’il lui eut don­né un fonde­ment bien frag­ile il est vrai — il finit par ne plus répudi­er le voca­ble. Et per­son­ne ne s’y trompe : Proud­hon fut en somme un athée.

(page 6)

Les dif­férents vis­ages de l’A­n­ar­chisme. St. Bying­ton, E. Car­pen­ter J. Mack­ay, W. C. Owen, Hen­ri Sey­mour avec avant-pro­pos et tra­duc­tions de E. Armand. Édi­tion de « l’en dehors » 22, Cité St. Joseph, Orléans, (Loiret) ) Prix : Deux francs.

Intéres­sante brochure dans laque­lle se trou­vent pré­cisés cer­tains points des deux prin­ci­pales con­cep­tions anar­chistes, c’est-à-dire le Com­mu­nisme-anar­chiste-révo­lu­tion­naire et l’Individualisme-anarchiste.

Non seule­ment dans les milieux anar­chistes pro­pre­ment dits, il faudrait encore que cet ouvrage cir­culât par­mi les igno­rants et adver­saires des théories anar­chistes de façon à ce que quelques uns de ces derniers devi­en­nent sinon des n^tres, tout au moins des sympathisants.

Hen­ri Zisly

Hygie. Organe de la Société Végé­tari­enne de France, pub­lie dans son numéro de Sep­tem­bre-Octo­bre : « Quelques caus­es men­tales de la mal­adie » doc­teur Dumes­nil. « Héliotérapie » doc­teur Lévy. « Car­net d’un Végé­tarien » J. Morand.

Expéri­ences, doc­u­ments, con­férences. Hygie, à Paris, (6e) 17, rue Duguay-Trouin. Un numéro à 3 francs.

Impres­sions de Voyage

En Sep­tem­bre dernier, j’ai eu l’oc­ca­sion de pass­er une semaine de vacances tout près des cama­rades de Libéra­tion à St. Genis-Laval.

Une journée bien employée, ce fut celle du dimanche 11  en com­pag­nie de l’a­mi Jules Vignes, vis­ites au Groupe Lib­er­taire, puis au SUB et ensuite à la Croix-Rousse, la vieille cité révo­lu­tion­naire des canuts, chez le cama­rade Albin, le pub­li­ciste-dessi­na­teur des Cla­neurs et des Cro­quis Brefs, tout cela dans la mat­inée ; et l’après-midi, après un bon déje­uner au siège du-péri­odique « Libéra­tion » que pub­lient les cama­rades Louise et Jules Vignes, fut con­sacrée à la libre discussion.

Divers cama­rades con­tro­ver­sèrent sur le mou­ve­ment anar­chiste, l’il­lé­gal­isme, la ques­tion sex­uelle, sur le syn­di­cal­isme, cause de la faib­lesse de l’a­n­ar­chisme, sur l’ex­cel­lence de l’at­ti­tude anar­chiste du cama­rade Louis Bertoni, ani­ma­teur estimé du Réveil de Genève.

Ce fut une dis­cus­sion ser­rée mais de toute courtoisie.

Quant à moi per­son­nelle­ment, fidèle à mon con­cept anti-sec­taire, j’ex­po­sais briève­ment la néces­sité de toutes les ten­dances et courants anar­chistes, utiles à la man­i­fes­ta­tion cor­diale des divers tem­pérara­ments libertaires.

Nous par­lâmes du « Messie Révo­lu­tion » et je fis remar­quer qu’il ne fal­lait pas compter sur lui, mais beau­coup plus sur l’éducation.

Notre ami Vignes, lui, aurait des préférences pour une juste mesure entre le Com­mu­nisme-lib­er­taire et l’In­di­vid­u­al­isme-anar­chiste, car il se méfie. du com­mu­nisme anar­chiste tri­om­phant sus­cep­ti­ble de devenir autori­taire et dictatorial.

Et, de plus, il pense (juste­ment croyons-nous) qu’il est bon que nous soyons idéal­istes, sans croire trop cepen­dant dans le Par­adis (com­bi­en aléa­toire…) de la Société Future.

Car, sans idéal, que devien­dri­ons-nous . Des brutes, des loques !…

C’est bien ce qu’il faut éviter.

Et ce fut une belle et intéres­sante journée.

Hen­ry Zisly 


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