Ne naît-il pas d’une erreur de perspective affectant la psychomorale du « comportement », de cette fatale illusion de permanence qui se confond avec le sentiment du « moi » ?
Quand l’épiphénomène d’un regret se manifeste dans notre conscience, le plus souvent, nous nous trouvons déjà loin du champ de l’action (ou de l’abstention) passée que nous déplorons. Nous nous croyons, désormais mieux inspirés, — alors qu’il ne nous est plus permis d’envisager notre conduite antérieure qu’à travers nos dispositions actuelles.
Or, au moment où notre volonté a été déclenchée — comme à chaque fois que nous agissons (positivement ou négativement) ―, nos tendances, ou nos tropismes ont tout simplement obéi à leur équilibre le plus tacite. Bref, « dans le meilleur des MICROCOSMES possibles, comme dirait un Leibniz doublé d’un Narcisse, nous nous comportons toujours pour le MIEUX » !
Récusant tout repentir, le sage ne regrette rien de ce qu’il a fait.
Lilith Elvant