La Presse Anarchiste

Réflexions

Que m’im­portent les petits défauts d’un indi­vi­du s’il est capable de grands sentiments ?

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Je pré­fère cent fois un homme aux idées puis­santes, même si elles semblent contre­dites par quelques actes vils, à un indi­vi­du cou­lé dans une hon­nête médio­cri­té, qui ne fait jamais rien en contra­dic­tion avec ses idées pour l’ex­cel­lente rai­son qu’il n’en a point.

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Dans le même ordre d’i­dées, je pré­fère entre­prendre des expé­riences m’ap­por­tant de grandes émo­tions et pou­vant m’a­me­ner de la souf­france à des expé­riences m’of­frant une abso­lue sécu­ri­té mais de médiocres émotions.

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Mon indi­vi­dua­lisme me pousse à la plus large tolé­rance envers les idées d’au­trui (à la condi­tion que leur réa­li­sa­tion n’empiète pas sur ma liber­té). Je crois que cha­cun peut pos­sé­der SA véri­té — véri­té rela­tive, sub­jec­tive, mais qui consti­tue un but éle­vé à nos occu­pa­tions intellectuelles.

Je crois que l’homme se réa­lise dans la diver­si­té des types. Je n’aime pas copier les autres, je n’aime pas ceux qui me copient.

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Cette croyance pro­fonde que j’ai en la réa­li­sa­tion de l’homme dans la diver­si­té des types, fait que je me dés­in­té­resse de la façon la plus abso­lue du pro­blème social. — J’ai la convic­tion qu’un tel pro­blème n’existe pas ― ou plu­tôt ne devrait pas exis­ter si les hommes, ces­sant d’être des mou­tons de Panurge bêlant der­rière un Füh­rer ou un chef, se réa­li­saient en indi­vi­dus Uniques.

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Dans mes rap­ports ami­caux et affec­tifs avec des indi­vi­dus je prête atten­tion à l’ap­pa­rence phy­sique (je ne dis pas à la beau­té aca­dé­mique) car je crois que l’homme ou la femme laid phy­si­que­ment l’est aus­si mora­le­ment. — Je n’ai jamais ren­con­tré un indi­vi­du aux idées riches et géné­reuses dont l’ex­pres­sion du visage et des gestes ne tra­hisse cette richesse et cette géné­ro­si­té inté­rieures. Je crois que de tels sen­ti­ments trans­fi­gurent l’in­di­vi­du et enno­blissent ses traits. — C’est cette beau­té que je recherche et c’est sur les visages que je pus la voir, car les esprits d’au­trui sont insondables.

Nex­pos

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