La Presse Anarchiste

Documents et statistiques

I. — Le Coût de la Vie à Vienne (Autriche)

En pre­nant comme base 1 en 1914 pour cha­cune des dépenses indis­pen­sables à un ménage, on peut se faire une idée de l’augmentation du prix de la vie à Vienne, par les chiffres suivants :

1914 Janv. 1921 Déc. 1921
Nour­ri­ture 1 62 603
Vête­ments 1 134 1.113
Loge­ment 1 2 6
Chauf­fage-Éclai­rage 1 39 340
Divers 1 44 352
Dépenses d’ensemble (Fr.) 1 67 595

(Ces chiffres sont don­nés par l’Office des Statistiques.)

En décembre 1921, la vie était à Vienne 600 fois plus chère qu’en 1914.

En ce mois d’avril, ces chiffres sont infé­rieurs à la réa­li­té ! Le coût de la vie est, dans son ensemble, envi­ron 800 fois plus fort qu’en 1914.

Conve­nez que la guerre est une belle chose !

II. — Nombre des Chômeurs secourus en France pendant les derniers Mois.

(D’après le Jour­nal Officiel.)

Octobre 1921 16.518
Novembre 1921 9.602
Jan­vier 1922 9.700

Sur ces 9.700 chô­meurs secou­rus (7.531 hommes et 2.169 femmes), on en compte 6.634 dans le dépar­te­ment de la Seine.

Je vou­drais bien, en regard de ces chiffres, pou­voir ins­crire ceux des chô­meurs qui n’ont sol­li­ci­té aucun secours ou à qui on a refu­sé tout secours.

III. — Résumé de la Situation Sociale en Grande-Bretagne pendant l’Année 1921.

(Chiffres tirés du Dai­ly Tele­graph du 28 décembre 1921.)

Conflits sociaux et grèves  737
Nombre d’ouvriers en grève 1.735.000
Nombre de jour­nées de tra­vail perdues 87.607.000
Réduc­tions des salaires en 1921 (£) 350.000.000
Nombre de chô­meurs anglais :
En sep­tembre 1921 1.484.829
En octobre 1921 1.554.973
En décembre 1921 1.865.170

Ces chiffres ne concernent que les indus­tries « assurées ».

Le nombre des chô­meurs des indus­tries non assu­rées est presque aus­si important.

Ce nombre éle­vé de chô­meurs est, parait-il, le gros point noir de l’horizon éco­no­mique anglais.

IV. — Le Commerce Extérieur de la Grande-Bretagne en 1921

Impor­ta­tions (£) 1.086.684.000
Expor­ta­tions 810.243.000

Ces impor­ta­tions et expor­ta­tions se décom­posent ainsi :

Impor­ta­tions
Pro­duits alimentaires (£) 567.246.000
Matières pre­mières 271.175.000
Articles manu­fac­tu­rés 245.045.000
Ani­maux non des­ti­nés à l’alimentation 393.000
Colis pos­taux et objets non imposables 2.825.000
[/(£)/] 1.086.684.000
Expor­ta­tions
Pro­duits alimentaires (£) 67.700.000
Matières pre­mières 113.612.000
Articles manu­fac­tu­rés 615.299.000
Ani­maux non des­ti­nés à l’alimentation 3.567.000
Colis pos­taux et objets non imposables 10.065.000
[/(£)/] 810.243.000

V. — Cours des Minerais de Fer au 20 Mars 1922 

Mine­rais la tonne
de Briey 15 fr.
de Nan­cy 10 à 13 fr.
de Nor­man­die 30 à 35 fr.
des Pyré­nées 30 fr.

VI. — Coûts des Changes fin Mars 1922

le franc vaut
À Londres 0 fr. 51
À New-York 0 fr. 45
À Genève 0 fr. 465
À Bruxelles 1 fr. 065
À Ber­lin 27 fr. 50
À Bar­ce­lone 0 fr. 58
À Rome 1 fr. 77

VII. — Cours des Métaux au 31 Mars 1922

les 100 kilos
Cuivre 340 francs
Étain 773
Plomb 115
Alu­mi­nium 650
Zinc 140
Mer­cure 1.600
Nickel 800
Or 740.000
Pla­tine 3.000.000

VIII. — Durée du Travail dans les différents Pays et spécialement dans les Mines.

(Tiré du Glü­ckauf du 7 jan­vier 1922.)

Alle­magne. — À la date du 26 novembre 1918, la jour­née maxi­ma de huit heures a été ins­ti­tuée dans toutes les entre­prises industrielles.

En ce qui concerne les mines, des contrats col­lec­tifs ont été passés.

Dans la Ruhr (contrat col­lec­tif du 21 mai 1920):

Fond : 7 heures, des­cente et mon­tée comprises ; 

6 heures, dont 5 au front de taille pour les chan­tiers au-des­sus de 28°;

6 h. 12 pour tout l’effectif du fond au cas où plus de 50% de cet effec­tif tra­vaille à une tem­pé­ra­ture supé­rieure à 28°. 

Jour : 8 heures sans pause.

Il en est de même dans les bas­sins miniers d’Aix-la-Chapelle, de Haute et Basse-Silé­sie, de Saxe, de Bavière.

Dans les mines de potasse, de fer et de cuivre :

Fond : 7 h.½, des­cente et mon­tée com­prises et pause pou­vant aller jusqu’à 12 heure.

Jour : 8 heures sans pause.

Argen­tine. — Le 6 juin 1919, un décret pré­voyant la semaine de 48 heures a été déposé.

Aus­tra­lie. — Depuis le milieu du xixe siècle, la loi de 8 heures est appli­quée. Il est ques­tion de rame­ner la durée du tra­vail à 44 heures par semaine.

Autriche. — La loi de 8 heures, votée le 19 décembre 1918, est entrée en vigueur le 1er jan­vier 1919.

Pour les mineurs, des­cente et mon­tée comprises.

Bel­gique. — La jour­née de 8 heures a été décré­tée par la loi du 14 juin 1921.
Pour les mineurs, des­cente et mon­tée comprises.

Dane­mark. — jour­née de 8 heures depuis le 12 février 1919.

Équa­teur. — Jour­née de 8 heures depuis 1917.

Espagne. — Les décrets des 3 avril 1919 et 15 jan­vier 1920 éta­blissent la jour­née de 8 heures.

Pour les mines, le décret du 10 octobre 1919 éta­blit le poste de 7 heures, comp­tées de la pre­mière des­cente à la pre­mière montée.

États-Unis. — Les che­mi­nots jouissent de la loi de 8 heures depuis 1916.

Les métal­lur­gistes du fer, depuis 1918. Dans les mines de char­bons bitu­meux, les ouvriers tra­vaillent 8, 9 et 10 heures.

Fin­lande. — La jour­née de 8 heures a été éta­blie par la loi du 27 novembre 1917.

France. — Loi du 23 avril 1919 : 8 heures au maxi­mum, mais déro­ga­tions per­mises sur avis favo­rable des ins­pec­teurs du Tra­vail. La loi s’étend à l’Algérie et aux colonies.

Pour les mines, loi du 24 juin 1919. Le poste est de 8 heures, comp­tées entre les heures régle­men­taires de des­cente au puits du pre­mier ou des­cen­dant et de mon­tée au jour du der­nier remontant.

Grande-Bre­tagne. — Pas de maxi­mum légal pour la durée du travail.

Dans les mines, 7 heures pour les mineurs et 8 heures pour les pré­po­sés à l’aérage, à la sur­veillance, aux pompes, ventilateurs.

Ita­lie. — Pas de maxi­mum légal.

Par accord entre patrons et ouvriers, la jour­née de 8 heures a été intro­duite dans l’industrie méca­nique le 1er mai 1919, et dans la métal­lur­gie du fer le 1er juillet 1919.

Luxem­bourg. — La loi du 14 décembre 1918 fixe la jour­née maxi­ma à 8 heures.

Mexique. — Jour­née de 8 heures.

Nor­vège. — Jour­née maxi­ma de 8 h. 12 et 48 heures par semaine.

Pana­ma. — Jour­née de s heures depuis 1914.

Pays-Bas. — Jour­née de 8 heures par la loi du 1er novembre 1919.

Pérou. — Jour­née de 8 heures depuis le 25 novembre 1918.

Pologne. — 8 heures pur jour et le same­di 6 ; la semaine de 46 heures.

Por­tu­gal. — Maxi­mum de la jour­née de tra­vail : 8 heures.
Pour les banques, 7 heures.

Rus­sie. — La loi du 29 octobre 1917 fixe le maxi­mum de la jour­née de tra­vail à 8 heures.

Suède et Suisse. — Maxi­mum : 8 heures par jour.

Tché­co-Slo­va­quie. — 8 heures par jour.

Dans les mines, la des­cente et la mon­tée ne sont pas comp­tées dans les 8 heures.

En jan­vier 1921, un pro­jet de loi a été déposé.

Semaine de 46 heures, des­cente et mon­tée com­prises pour les mineurs tra­vaillant en des­sous de 18°.

Jour­née de tra­vail réduite à 7 heures entre 18 et 24°; à 6 heures entre 24 et 28°; à 5 heures entre 28 à 30°; à 4 heures entre 30 à 35°.

Le Congrès inter­na­tio­nal des mineurs à Genève, en août 1920, avait adop­té la jour­née de 6 heures.

[/​Léon Rou­get./​]

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