La Presse Anarchiste

Honfleur

Chers com­pa­gnons,

Ayant reçu les numé­ros 1 et 2, de l’Idée Ouvrière, il est de notre devoir, comme de celui de tous les tra­vailleurs conscients, de répondre à votre appel.

Nous saluons ce nou­veau com­bat­tant de l’é­man­ci­pa­tion des tra­vailleurs, et lui sou­hai­tons longue vie.

Nous nous enga­geons à lui aider dans sa tâche, en dévoi­lant tous les abus à quelque nuance qu’ils appar­tiennent, ain­si que les trai­te­ments que les tra­vailleurs subissent dans les bagnes indus­triels de Honfleur.

La prin­ci­pale indus­trie sont les scie­ries ; une des plus anciennes, la scie­rie Gou­ley, est un véri­table bagne où il faut plier l’é­chine depuis 5 heures du matin jus­qu’à 7 heures du soir, à part un quart d’heure pour cas­ser la croûte, et une heure et demie pour dîner. Une fois le seuil de la porte fran­chi, plus un seul ins­tant de repos, et mal­heur à celui qui par un garde-chiourme est ren­con­tré a cau­ser à un ami. Les amendes pleuvent sur lui, variant entre 0 fr. 50 et 2 fr. ou bien, on lui dimi­nue sa jour­née de 0 fr. 25.

On emploie de pré­fé­rence des gabe­lous, parce qu’ils tra­vaillent à meilleur mar­ché que nous ; c’est ce qui a fait réduire la jour­née à 3 fr.75.

[/​Un groupe de Tra­vailleurs conscients./]

(A suivre).

[|* * * *|]

Pen­dant la nuit de ven­dre­di à same­di, un bagne capi­ta­liste a été la proie des flammes ; c’est la scie­rie Bou­vier, elle est com­plè­te­ment détruite ain­si que trois habi­ta­tions occu­pées par cinq ménages.

Les causes de l’in­cen­die sont res­tées igno­rées, les pertes sont éva­luées a près de 135 mille francs.

Envi­ron une tren­taine d’ou­vriers sont jetés sur le pavé, eux la source prin­ci­pale de la richesse de ce ven­tru qui conti­nue­ra à se gober­ger gras­se­ment, se sou­ciant fort peu si par­mi ces vic­times, il y a des pères de famille qui n’au­ront peut-être pas une bou­chée de pain a don­ner a leurs enfants.

La Presse Anarchiste