[/À Virieux./]
Ce que j’entends par « conscience propre » entre nous parlant.
Je dirais d’abord que je perçois l’individu sous trois aspects différents : physique, moral, intellectuel. Ces aspects peuvent apparaître parfois séparément. C’est ainsi que l’on peut facilement voir de parfaits crétins autant que brutes être des hommes bâtis en hercules, alors que d’autres sont chétifs, malingres, mais très intelligents ; tandis que d’autres ne sachant même pas lire, sont généreux, bons, etc., arrivant même à dépasser au point de vue moral leurs frères plus érudits. Ceci dit, je vais m’occuper simplement du point de vue moral, puisqu’il s’agit de conscience.
Être conscient, c’est avoir la faculté de percevoir, de comprendre, de pressentir les conséquences des actes par rapport à soi et aux autres et d’en être bien, ou mal affecté.
Entre anarchistes, nous avons des points communs de morale et d’éducation. Nous sommes tous d’accord pour bannir l’autorité et conséquemment nous préparons et nous-mêmes et autrui à se passer de cette autorité ; nous avons pour cela fait appel à la conscience et à la raison ; nous avons émis des critiques et élaboré des méthodes et du domaine théorique nous passons selon les possibilités à la pratique.
Donc, entre anarchistes, j’entends par conscience propre, toute conscience qui sera suffisamment élevée pour atteindre la moyenne des possibilités de réaction et n’a pas une conscience propre l’individu qui n’aura pas pratiqué en fait ce qu’il bannit en théorie. Par exemple, tout anarchiste qui veut avoir la conscience propre, ne mouchardera personne, ne maquereautera pas sur la propagande… ni sur quoi que ce soit, ne tendra pas ses fesses à la première botte venue, etc., etc.,… car nous sommes tous d’accord pour reconnaître ces actes comme répugnants et pour qualifier leurs auteurs, gens malpropres. — Quant à la deuxième question je ne saisis pas bien, explique-toi s’il te plaît.