S’inspirant des nécessités présentes, la Commission a voulu rompre avec un passé récent. L’adoption par la C.G.T.U. du plan dressé par l’ancienne C.A. provisoire en ce qui concerne les unions régionales est une preuve que ces Unions, fonctionnant suivant nos principes, sont d’importance vitale pour le mouvement syndicaliste.
Partant de ce point de vue que le syndicalisme sera dans l’ordre nouveau ce qu’est le capitalisme dans l’ordre actuel, c’est-à-dire le gestionnaire de la chose publique, la Commission a pensé qu’il convenait que, sans plus attendre, le syndicalisme se préparât à jouer le rôle qui lui est dévolu : L’administration et la gestion d’une société reposant sur le travail.
Il est tout de suite apparu à la Commission que les cadres et les rouages fonctionnels du syndicalisme sont vieillis et usés, qu’ils ne correspondent plus à la besogne qui leur incombe au triple point de vue : propagande, action présente et préparation à la gestion prolétarienne.
Sur quoi reposent donc, en effet, les cadres de notre mouvement syndical ? Sur la délimitation territoriale en départements effectuée en 1790 par la Constituante.
Nul ne niera qu’à cette époque, l’industrie était presque inexistante, que les grands courants d’approvisionnements et d’échange, de même que les voies de communication étaient rudimentaires ou embryonnaires.
On peut dire, sans exagération, qu’à ce moment, le capitalisme moderne avec ses exploitations gigantesques, ses cartels, ses consortiums et ses trusts, sa formidable organisation bancaire, n’était pas né. L’exploitation des richesses naturelles était presque nulle. Les immenses gisements de fer, de houille, de pétrole, de métaux de toutes sortes n’étaient que fort peu utilisés ou inconnus. En outre, la production avait plutôt pour base l’artisanat que l’usine ; les centres industriels qui accaparent aujourd’hui toute l’activité d’une région, qui la spécialisent, étaient totalement inexistants à cette époque de même qu’en 1805, lors de la révision des départements.
Bien que les géomètres qui ont effectué ces délimitations aient certainement tenu compte des conditions économiques de l’époque, il est permis de déclarer qu’ils se sont surtout attachés à partager le territoire en un certain nombre de départements ayant, à peu près, une étendue égale. Il est indéniable qu’ils visaient plutôt à effectuer une division politique et administrative répondant à des nécessités d’ordre gouvernemental qu’à déterminer une classification purement économique. La période qui s’est écoulée depuis cette date jusqu’à nos jours le démontre surabondamment. Ce n’est guère que depuis ces dernières années, au moment où, par son développement extraordinaire, le capitalisme a à peu près éliminé l’État, en mettant l’économie à sa véritable place et en reléguant les questions d’ordre politique, et administratif au second plan, que les grandes régions économiques, les grands centres industriels tentaculaires sont apparus.
Si l’ancien système politiqué de l’État continue à exister en face du système économique capitaliste, c’est incontestablement parce que ce dernier n’en éprouve que fort peu d’inconvénients et que la disparition du premier n’est plus qu’une question de temps. La Commission est d’ailleurs convaincue que ce système aurait vécu, si, demain, la bourgeoisie, à la faveur d’un bouleversement quelconque, parvenait à asseoir le régime qui a la faveur de la partie la plus éclairée des capitalistes actuels : la démocratie économique, ou si les adeptes de la violence, du triomphe de la finance réussissaient à instaurer le fascisme.
Cette bourgeoisie .ne disait-elle pas, dès 1869, à Nancy, dans son programme : ce qui est communal est à la commune ; ce qui est régional est à la région ; ce qui est national est à l’État. Bien entendu, par là, elle voulait dire : ce qui est national est à la nation, à l’ensemble du pays.
Ainsi, elle indiquait son désir formel de décentraliser ; de spécialiser, de coordonner suivant des nécessités économiques, pour s’opposer à l’Empire qui voulait centraliser politiquement. Elle ajoutait : élargir le cadre trop étroit dans lequel se meut la vie locale, desserrer les liens de la centralisation. Tels sont les deux objets que veut atteindre le mouvement régionaliste.
Comprenant toute la valeur de ce qui précède, la bourgeoisie n’a cessé, depuis cette époque, de poursuivre les objectifs imposés en 1869.
Le développement du capitalisme, l’éclosion des grands trusts industriels et des grandes banques lui ont fait un devoir d’atteindre au plus tôt les résultats cherchés qui sont indispensables pour assurer la vie de l’ordre économique, devenu de plus en plus, par l’évincement graduel mais continuel de l’État, le facteur essentiel de l’existence du régime actuel.
Les grandes régions industrielles sont nées de ces nécessités économiques. Leur coopération, leur solidarité en ont fait non seulement de formidables organes de gestion, mais encore de terribles adversaires disposant, dans l’offensive comme dans la défensive, de moyens d’action redoutables, souples et variés. Ce sont à la fois des appareils de production extraordinairement puissants et des forteresses véritablement armées pour s’opposer à la réalisation des désirs des travailleurs et pour perpétuer les privilèges établis.
Tel est le capitalisme d’aujourd’hui. Solidaire dans l’exploitation des richesses et dans la défense de ses intérêts ; disposant des moyens de communication qu’il exploite ou qu’il contrôle, il représente un rival terriblement dangereux pour le Syndicalisme qui, lui, n’a suivi que de fort loin la concentration industrielle et n’a pas su adapter ses organes aux exigences des nécessités de la lutte.
C’est là la raison dominante des échecs successifs qu’a subi le Syndicalisme au cours de ces dernières années. Placé en face d’un adversaire organisé « en profondeur et en largeur », capable d’agir à sa guise et suivant les conditions de la lutte, soit localement, régionalement ou nationalement, le Syndicalisme a dû baisser pavillon devant un adversaire plus scientifique et mieux outillé. La multiplicité de ses organes solidaires et conjugués, pouvant entrer en action à tout instant dans l’usine, dans le chantier, dans la localité, etc., a permis au capitalisme de venir à bout de toutes les tentatives faites par le Syndicalisme pour rompre à son profit l’équilibre économique bourgeois. Et, chose paradoxale, à mesure que les expériences succédaient aux expériences, que les enseignements qui s’en dégageaient étaient plus précis, le capitalisme renforçait ses organes de gestion et de défense pendant que le Syndicalisme ne tirait aucune leçon des défaites qui lui étaient infligées d’une façon presque continue et avec une précision mathématique.
Toutes ces constatations, tous ces faits nous obligent à reconnaître que pour être, dans tous les domaines, à la hauteur de sa mission, le Syndicalisme doit modifier et transformer ses organes, les adapter et les faire mouvoir d’une façon nouvelle. C’est ce que nous avons tenté de faire en indiquant que, comme le capitalisme, le Syndicalisme devait avoir ses bases et ses fondements dans l’atelier, dans l’usine, dans la commune ou la localité et dans la région.
En précisant que son action, qui doit être économique, comme celle du capitalisme ; qui doit s’exercer, comme celle de son adversaire, sur le plan de la production, mais pour des fins et des buts différents, nous avons entendu par là qu’il convenait de cesser de faire cadrer cette action sur les délimitations territoriales politiques et administratives d’un régime économique disparu.
Le but du Syndicalisme étant : la prise des moyens de production et d’échange et leur exploitation par le Prolétariat, il nous a semblé que les rouages fonctionnels du mouvement ouvrier devaient être organisés, distribués et utilisés sur ce plan.
Si le
Il est donc de toute utilité que toute sa propagande, toute son action soient dirigées en vue des fonctions de gestion future.
Si nous ne pensons pas que les U.R. doivent être constituées par la réunion de plusieurs U.D. prises au hasard, sans considération des nécessités économiques, nous pensons, par contre, que, dans leur première phase d’activité, il est parfaitement possible qu’elles ne soient, au début, que des centres de propagande.
Recherchons donc les meilleures règles de division régionale. Quelle sera la grandeur de la Région ? Elle sera telle que la ou les formes d’activité qui la caractérisent soient entièrement contenues dans sa superficie. Par exemple, la région du Nord est surtout région houillère, la présence de la houille y a concentré la métallurgie. Elle contient aussi un fort groupement textile. Cet ensemble est contenu dans les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais. Les mêmes méthodes industrielles doivent être appliquées dans les deux, l’action syndicale doit y être commune.
La région doit-elle contenir deux ou plusieurs départements ? La règle sera variable, fonction de l’activité locale. Dans certaines parties du pays, il faut grouper un grand nombre de départements pour y trouver plus d’un centre vraiment animé. Combien de préfectures ne sont que de gros villages !
Suivra-t-on les contours des départements ou, en d’autres termes, la région contiendra-t-elle un nombre exact de départements ? En principe, oui, parce que si nous traçons d’autres limites, nous faisons surgir des constatations infinies qui ne manqueraient pas d’arrêter tout travail. Cherchons plutôt à réaliser une règle de groupement qui permette toujours, à l’avenir, des permutations amiables. Cela sera réalisé si nous supprimons quelques-uns des groupes intermédiaires. Dans l’exemple de découpage donné plus loin, nous avons, en général, suivi des délimitations déjà établies, sauf à distraire quelques territoires d’arrondissements de leur département d’origine.
Nous proposons, après d’autres personnes qui,ont étudié sérieusement le problème, de prendre comme point de départ un choix de villes importantes par les activité industrielle, intellectuelle, commerciale et par leur situation géographique naturelle ou artificielle. Il suffit alors de chercher leurs limites d’attraction. Il se trouve forcément que l’activité de ces villes est représentative de l’activité régionale. Nous Prendrons comme éléments d’appréciation le chiffre de population, les diverses formes d’activité, la position, la présence d’une voie navigable, d’un port, d’un nœud de voies ferrées, celle d’une Université ou d’un groupe important d’écoles, le voisinage d’une riche région agricole, d’un gisement de mines, de sources naturelles de forces.
L’importance d’un centre peut grandement se modifier au cours des siècles, mais il ne s’agit pas du tout de faire œuvre éternelle ; en tous cas, c’est cependant l’élément le plus stable que nous trouvions. Qu’un centre nouveau grandisse, il deviendra à son tour capitale. Qu’une région entière se développe spécialement, elle dédoublera. Qu’elle Périclite au contraire, elle s’agglomérera alors à une région plus riche. Nous ne cherchons pas l’équilibre absolu entre régions. Nous ne cherchons pas à créer des régions qui se suffisent entièrement à elles-mêmes. Nous ne le voulons même pas. Il est désirable que, complètes en un sens, chacune d’elles dépende des autres pour divers besoins, comme nous voudrions que toute les nations dépendent les unes des autres à un point tel qu’elles ne puissent ou n’osent entrer en lutte. Les régions se spécialiseront, selon leur richesse matérielle, leur climat et la répartition dès produits entre elles sera assurée ‑par la direction générale d’économie nationale, pouvoir central des travailleurs.
Au-dessous ‘de la région, qu’aurons-nous ? Dans l’ordre administratif nous proposons de supprimer complètement, non seulement le département, mais aussi l’arrondissement et le canton. Selon les besoins, on envisagera des groupements de communes variables, nécessaires dans certains cas : création d’hôpital intercommunal, d’école secondaire, de stations d’essais agricoles ou industriels par exemple. Les diverses administrations de la région auront des succursales disséminées selon les besoins, mais ceci ne nécessite en rien la création de séries infinies de bureaucrates plus ou moins galonnés.
L’expérience montre que là où il y a trop grand nombre d’échelons, il en apparaît d’inutiles. L’usage conserve le mètre et le kilomètre, il oublie le décamètre et l’hectomètre. L’exemple absurde est donné par l’interminable hiérarchie militaire.
Nous aurons le classement suivant :
l’individu
la famille,
la commune,
la région,
la nation,
le monde.
Si nous transportons cette suite dans le plan syndical, nous aurons, en l’état actuel ou immédiatement réalisable :
l’ouvrier, ,
l’atelier (et sa commission d’atelier),
le syndicat local
(s’il y a plusieurs industries dans la commune, la commission intersyndicale),
la fédération, régionale,
l’union, régionale intersyndicale
(avec la commission régionale de contrôle et de statistique),
la fédération nationale,
la confédération (services centraux),
l’union internationale syndicale.
On voit qu’il y a correspondance directe à tous les degrés.
À l’objection qu’il est déjà difficile de faire vivre certains organismes départementaux et qu’ils périront sous une tâche plus lourde, il est facile de répondre d’abord que justement l’accroissement de travail est une assurance de vie, et ensuite qu’il est facile de renforcer des organismes moins nombreux. Avec les centres disparus ne disparaîtront pas tous ceux qui les animaient puisqu’on en aura besoin dans un centre plus fort.
Comme nous avons dit qu’il faut inscrire dans la règle le droit qu’auront les communes de faire des alliances temporaires entre elles, droit qu’auront de même les syndicats locaux, on inscrira le même droit pour les régions. Plus loin encore, sans rien abdiquer bien entendu des pouvoirs des commissions nationales, on ‘inscrira le droit, pour les régions frontières, d’entrer en relations avec les organisations voisines étrangères. Nous voyons très bien les camarades lillois en contact avec Bruxelles, ceux de Grenoble avec Genève, de Strasbourg avec Francfort, de Montpellier avec Barcelone, du Havre avec les Anglais. Il faudra encourager les affinités, gage de paix (notre paix).
Nous présentons surtout à titre d’exemple, un essai de division. II nous conduit à un nombre (29) plus élevé que celui du décret Clémentel (groupement des Chambres de commerce) calqué à peu près par la Fédération Nationale des Coopératives, plus grand aussi que celui de la Fédération du Bâtiment (25 sans l’Algérie). Les divergences, quant au choix des centres, ne sont pas très grandes.
Pour tracer les contours, il faudra agir avec une grande prudence. Si l’on heurte les tendances de quelques syndicats, leur attraction vers un certain pôle, on soulèvera chez eux d’ardentes résistances qui, c’est à craindre, absorberont fâcheusement toute leur action, au grand détriment de leurs objectifs réguliers.
Nous présentons, dans le tableau qui suit, un classement, une sélection des villes importantes non pas pour les ranger dans un ordre général, mais pour déterminer les régions bien caractérisées par la formation, plus ou moins ancienne, d’une métropole, et aussi pour choisir entre les villes qui, dans une région peu développée, pourraient prétendre en être le chef-lieu.
Nous avons donné à chaque ville des cotes arbitraires en valeur absolue, mais en rapport relatif de l’une à l’autre.
Nous avons considéré souvent des couples de villes ayant entre elles des échanges intenses.
Nous proposons donc les régions suivantes :
- Lille (Nord et Pas-de-Calais).
- Reims (couplée avec Châlons et Epernay) (Aisne, Marne, Ardennes et arrondissement de Bar-le-Duc).
- Nancy-Metz (Meuse- moins Bar-le-Duc, Moselle, Meurthe, Vosges).
- Strasbourg (Bas-Rhin, Haut-Rhin avec Belfort).
- Besançon. (Haute-Saône, Doubs moins Dôle, Jura).
- Lyon (Rhône, Loire, Ain, Ardèche, et arrondissement de Vienne et La Tour-du-Pin).
- Grenoble (Isère sans Vienne ni La Tour-du-Pin, Hautes-Alpes, Savoie et Haute-Savoie).
- Marseille (Basses-Alpes, Vaucluse, Bouches-du-Rhône ; Var et Alpes-Maritimes).
- Montpellier (Gard, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales).
- Toulouse (Haute-Garonne, Ariège, Tarn-et-Garonne, Gers moins Mirande).
- Bayonne (Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées, arrondissement de Mirande et sud du département des Landes).
- Bordeaux (Nord du département des Landes, Gironde, Lot, Lot-et-Garonne, Dordogne, arrondissement de Jonzac).
- Poitiers (Vienne, Deux-Sèvres, Charente moins Confolens, Charente-Inférieure moins Jonzac. Ces deux derniers départements pourront être séparés).
- Nantes-Saint-Nazaire (Vendée, Maine-et-Loire, Loire-Inférieure).
- Lorient (Morbihan, Finistère, Côtes-du-Nord).
- Rennes (Ille-et-Vilaine, Mayenne).
- Caen (Manche, Calvados, Orne).
- Rouen-Havre (Eure, Seine-Inférieure).
- Amiens (Somme, Oise).
- Paris (Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise).
- Troyes (Yonne, Aube, Haute-Marne, arr. de Châtillon et Semur).
- Dijon (Côte-d’Or sans Semur ni Châtillon, Saône-et-Loire). .
- Clermont (Puy-de-Dôme, Haute-Loire, Cantal).
- Albi (Tarn, Aveyron, Lozère).
- Limoges (Haute-Vienne, Creuse, Corrèze, arr. de Confolens).
- Tours (Sarthe, Indre-et-Loire, Indre).
- Orléans (Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Loiret).
- Nevers (ou Montluçon) (Nièvre, Cher, Allier).
- Corse.
Conclusion
Le Syndicalisme et le Capitalisme disposent de forces identiques qui se meuvent de la même façon sur des plans différents, pour des buts opposés. Ils ne peuvent que s’organiser d’une façon semblable, suivant les mêmes règles, pour aboutir à une même fin :l’organisation de la production.
Avec ses puissantes assises, l’U.R. pourra faire face à toute l’action offensive et défensive qui lui incombera. Unie à une autre ou à d’autres régions si l’action soutenue ou engagée l’exige, elle sera en mesure de résister victorieusement ou de lutter victorieusement aux attaques inter-régionales du Capitalisme.
La lutte sera ainsi replacée sur son véritable terrain et le Syndicalisme aura comblé le retard qu’il a actuellement sur le Capitalisme. Il pourra lui faire face en toute occasion.
La création des U.R., avec le caractère que la Commission leur donne, obligera à créer partout où elles n’existent pas les U.L. ou communes, cellules complètes de la vie sociale.
La vie régulière de ces U.L. amènera la constitution normale des Conseils d’usines et des Comités d’ateliers qui permettront d’installer dans chaque lieu de production le contrôle syndical au moyen duquel il sera possible à la classe ouvrière de faire, sans compromission avec le Patronat, l’apprentissage de la gestion.
La rénovation du Syndicalisme ne s’opérera qu’autant que nous comprendrons la nécessité de toutes ces modifications et transformations profondes.
Pour cela, il est indispensable de rompre avec les errements du passé, de bousculer bien des préjugés, de s’élever une fois pour toutes au niveau de la situation actuelle et de comprendre, enfin, que ce n’est qu’à ce prix que le Syndicalisme pourra accomplir sa mission.
S’il en était autrement, les difficultés resteraient insurmontables pour lui ; il ne serait pas la grande force d’affranchissement qu’il doit représenter. Le Syndicalisme ne sera libre qu’autant qu’il saura se libérer et s’imposer à toutes les autres forces. Si le développement de ces dernières années était plus rapide que le sien, nous pourrions faire encore bien des révolutions politiques avant de pouvoir faire la véritable révolution prolétarienne et libératrice : l’
Tel est l’avis de la Commission. Elle veut croire que le Congrès, comprenant la grande tâche qu’il a à remplir, la suivra dans la démonstration et décidera, dans une manifestation éclairée, la création des Unions régionales et locales, des Comités d’usines et des Conseils d’atelier, bases solides d’un Syndicalisme qui pourra organiser la production et la répartition, la gestion et l’administration de l’ordre nouveau.