Il s’agit de la réunion du Bureau de l’Internationale « 2 ¾ » qui s’est tenue à Paris en juin.
On se rappellera qu’il avait déjà existé une Internationale « 2 ½ » — celle qui, n’ayant rien à faire, finit par fusionner avec la 2e Internationale au Congrès de Hambourg. Cette fusion ne put, naturellement, pas contenter tout le monde, et il s’est trouvé des partis qui s’opposèrent à cette fusion. Parmi les plus connus des partis, récalcitrants et à la 2e et à la 3e Internationale, on peut citer l’Union Socialiste-Communiste de France, le parti maximaliste italien, le groupe indépendant allemand, le parti sozialiste-révolutionnaire de gauche russe et le parti norvégien. Ceux-ci décidèrent — puisque c’était à la mode — d’organiser encore une Internationale. Le but de celle-ci devrait être — c’est encore la mode qui dicte — celui de faire l’unité de toutes les Internationales. Il fut donc décidé, à la réunion du Bureau dont nous parlions plus haut, de s’adresser aux deux Internationales politiques (dont les Internationales Syndicales d’Amsterdam et de Moscou ne sont que les alliées fidèles et dévouées), avec une proposition de convoquer une conférence d’unité.
Le camarade I. Steinberg, qui représente dans cette nouvelle Internationale politique intermédiaire le parti socialiste-révolutionnaire de gauche de Russie, proposa que l’Association Internationale des Travailleurs soit aussi invitée à participer à cette conférence. La proposition en elle-même est trop baroque pour être prise au sérieux, mais elle souleva la remarque encore plus baroque de Paul Louis, bien connu pour ses ouvrages sur l’histoire du syndicalisme en France et ailleurs, et membre du Secrétariat de l’Internationale politique dernière édition [[Nous extrayons ces renseignements du N°18 – 19 de Znamya Borby (septembre 1926), organe de la délégation à l’étranger du parti socialiste révolutionnaire de gauche de Russie, dirigé par I. Steinberg.]] :
« S’il y a des syndicalistes révolutionnaires clairement exprimés, c’est en France — ainsi le Syndicat Unique du Bâtiment. Nous sommes en relations amicales avec lui, mais il romprait immédiatement avec nous si nous convoquons l’Internationale Syndicaliste de Berlin. »
Après cela, il ne nous reste qu’à tirer l’échelle… et envoyer à Paul Louis les numéros de la Voix du Travail dans l’espoir qu’ils lui serviront de documentation pour son prochain ouvrage.
Quant à l’A.I.T. elle est assez ennemie des partis politiques pour ne vouloir rien avoir de commun ni avec la 2e, ni avec la 3e, ni avec la « 2 ¾ » du citoyen Paul Louis.