La Presse Anarchiste

Une mise au point de la C.E. Fédérale

La Com­mis­sion Exé­cu­tive de la Fédé­ra­tion Natio­nale du Bâti­ment et des Tra­vaux Publics de France, pla­cée face à la cam­pagne de déma­go­gie et de calom­nie déclen­chée à l’en­contre des déci­sions prises par le der­nier Comi­té Natio­nal Fédé­ral tenu à Paris les 17 et 18 juillet 1926, tient à pro­tes­ter contre les­dites manœuvres concré­ti­sées par divers articles de presse, ten­dant à déna­tu­rer l’ob­jec­tif de la réso­lu­tion Barthe-Boudoux-Jouve.

Elle en rap­pelle, à titre docu­men­taire, et ceci afin de faire ces­ser la confu­sion créée, le pas­sage essen­tiel… « Au cas où le désir des syn­di­cats auto­nomes à tous les points de vue, reflé­te­rait un pro­fond désir d’or­ga­ni­sa­tion, sur les bases citées plus haut, donne man­dat au Bureau Fédé­ral et à la C.E., ceci après en avoir préa­la­ble­ment avi­sé les syn­di­qués et les syn­di­cats com­po­sant la Fédé­ra­tion, de convo­quer un Congrès extra­or­di­naire de ses syn­di­cats pour envi­sa­ger et prendre toutes mesures d’or­ga­ni­sa­tion, de défense syn­di­ca­liste et de regroupement… »

Consi­dé­rant que cette réso­lu­tion est conforme à l’es­prit fédé­ra­liste en vigueur dans les milieux syn­di­ca­listes-révo­lu­tion­naires et laisse toute lati­tude aux syn­di­qués et aux syn­di­cats grou­pés à la Fédé­ra­tion de prendre en toute liber­té leurs décisions.

S’en rap­por­tant à l’é­par­pille­ment des forces auto­nomes qui sont dans le pays, situa­tion qui est la cause ini­tiale de l’af­fai­blis­se­ment des effec­tifs, se réfé­rant à la Charte d’A­miens, met­tant ceux-ci dans l’im­pos­si­bi­li­té de défendre le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire indé­pen­dant, mena­cé par le nou­veau syn­di­ca­lisme de Par­ti ; regret­tant ce manque d’u­ni­té idéo­lo­gique qui va à l’en­contre de l’u­ni­té à la base, estime le moment venu d’exa­mi­ner le pro­blème à fond, à savoir les rai­sons qui font que l’au­to­no­mie pro­vi­soire n’a pas don­né les résul­tats espé­rés, de ce fait exa­mi­ner la nou­velle posi­tion à prendre.

Consta­tant l’é­chec des dif­fé­rentes ten­ta­tives d’U­ni­té, tant à la base qu’au som­met, moti­vé par le pro­gramme de col­la­bo­ra­tion de classe de la C.G.T., de la subor­di­na­tion com­plète de la C.G.T.U., contrô­lée par le Par­ti dit « Com­mu­niste » et l’en­trée des Secré­taires confé­dé­raux ou de ses prin­ci­paux, mili­tants au Comi­té Direc­teur dudit Par­ti, qui consacre sa subordination ;

L’é­chec de la der­nière ten­ta­tive d’U­ni­té indus­trielle, celui de la Ligue d’Ac­tion du Bâti­ment, tor­pillée par ordre du Par­ti, dit « Com­mu­niste », les échecs suc­ces­sifs de front unique, manœuvre vou­lue spé­cia­le­ment pour noyau­ter les orga­nismes divers et tirer à soi la cou­ver­ture, etc.

Déclare néan­moins, mal­gré tous ces obs­tacles, vou­loir se poser en cham­pion de l’U­ni­té ouvrière tant dési­rée par ceux qui peinent et souffrent cour­bés sous le joug du capi­ta­lisme. Pour ce faire, la C.E. indique qu’a­fin d’é­clai­rer tous les tra­vailleurs sur la valeur des sen­ti­ments d’U­ni­té de cha­cun, il sera fait appel à l’oc­ca­sion du Congrès Extra­or­di­naire de la Fédé­ra­tion, si tou­te­fois les syn­di­cats en décident ain­si, ceci pour la der­nière fois, à un ora­teur dûment man­da­té de chaque Fédé­ra­tion du Bâti­ment actuel­le­ment exis­tantes, pour venir expo­ser le point de vue de leur orga­nisme aux délé­gués du Congrès, ceci sur l’U­ni­té et avant que ceux-ci se prononcent.

D’autre part, consi­dé­rant que le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire et lutte de classe doit vivre mal­gré ses bles­sures momen­ta­nées, fidèle à la teneur et à l’es­prit de la Charte d’A­miens, comme en 1906, dont la vieille Fédé­ra­tion du Bâti­ment s’est tou­jours récla­mée, la C.E. n’en déclare pas moins s’en­ga­ger à tra­vailler pour l’U­nion de toutes les forces auto­nomes du pays en atten­dant l’U­ni­té totale qui trou­ve­ra tou­jours dans la vieille Fédé­ra­tion du Bâti­ment une adepte convain­cue de la néces­si­té impé­rieuse de celle-ci.

La C.E. pense que cette mise au point néces­saire en l’es­pèce, met­tra fin aux calom­nies inté­res­sées et cou­pe­ra court à toutes les manœuvres qui font le jeu des divi­seurs et vont à l’en­contre de l’en­tente de tous les travailleurs.

[/​La Com­mis­sion Exé­cu­tive Fédérale./]

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