Et que les perspectives de désarmement n’ont jamais été si vagues,
Les chercheurs américains mobilisent les germes de guerre,
Insoucieux des conventions de La Haye :
La fièvre, l’anthrax, la brucellose, la tularémie, la psittacose,
Sans oublier le choléra, la dysenterie et la peste.
Tandis que les nations qui aiment la liberté exercent leurs gigantesques armées
Pour préserver les valeurs chrétiennes de l’Occident,
Les offensives bactériologiques menacent de tarir la vie à sa source,
Les anaérobies ont été « réceptionnées » par l’Armée,
En compagnie des organismes streptococciques, de la septicémie du botulisme,
De la typhoïde, du tétanos et de la peste bubonique.
Les bactéries éliminent l’élément chance,
Leur culture n’exige pas de grands frais,
La diffusion des épidémies représente un progrès notable
Sur les hasards d’une campagne mécanisée :
Les populations frappées par la fièvre, malades, attaquées
Sur une grande échelle par le typhus, la pneumonie, les ptomaïnes !
Si les États antidémocratiques refusent de mettre les pouces,
Et si les fissures idéologiques s’élargissent encore,
Le service de la Guerre Chimique fournira
Des contingents invisibles de germes biologiques,
On désire naturellement que les virus cultivés
Combattent du côté des démocraties !
Le terrible staphylocoque éparpillé par les brouillards artificiels,
Mêlés aux agents toxiques répandant la mort là où ils agissent,
Les épidémies furibondes projetées par le stratège de la guerre des germes
Tous vaincront dans la dernière bataille livrée par la démocratie.
À nous la psittacose, la tularémie, la brucellose, la peste, la toxémie,
Pour la Patrie ! pour Dieu ! pour la Démocratie ! pour le Droit !
[/(The New Statesman and Nation)