La Presse Anarchiste

La ruche endormie

Novem­bre. Aux pre­miers froids toutes les fleurs sont mortes,
Et leurs débris épars jonchent le sol mouillé ;
Le ciel de pour­pre et d’or nous a fer­mé ses portes,
Et le brouil­lard s’é­tend sur le soleil rouillé.

Un silence acca­blant pour des gens de leur sorte
Pèse sur les oiseaux dans l’om­bre éparpillés,
Et dans les bras tor­dus des arbres dépouillés
Trem­blent des nids déserts qu’un souf­fle rude emporte.

Abeilles qui dormez, là-bas, au creux du val,
Vous repren­drez un jour votre essor triomphal,
Quand les champs n’au­ront plus leur man­teau clair de givre.

Au sein des fleurs d’avril vous vibr­erez encor…
Et nous retrou­verons l’ex­em­ple de l’effort
Dans le joyeux labeur d’un essaim qui veut vivre.

[/Eugène Bizeau/]


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