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Je regrette beaucoup de ne pas être libre dimanche, afin de prendre part à votre débat.
Je ne suis pas très loquace, mais néanmoins j’aurais fait un effort pour dire ce que je pense de la question. En quelques lignes je me permets de vous en donner les points principaux ».
Tout d’abord, je considère qu’entre camarades elle est toujours bonne à dire, même si parfois elle est rude à entendre, mais les camarades doivent être assez évolués, et moralement forts pour l’accepter.
Au sein de la société toutefois, la question est toute différente, à vrai dire, la vérité est chose difficile et l’entendre souvent peu goûté. Je ne sais plus qui disait : « La vérité n’est pas ce qui est, mais, ce qu’on arrive à faire croire ». Aussi cynique que soit cette phrase elle n’en est pas moins d’actualité. Pourtant on devrait toujours la dire cette vérité, sauf dans les cas graves. Maladie incurable par exemple ; en général un cache au malade la vérité sur son état, afin d’éviter un drame, car rares sont les malades qui puisent en eux assez de force morale pour résister au choc. Il en est de même dans les cas d’« adultère » (pour employer ce terme « bourgeois »), alors que les deux intéressés ignorent souvent ce qui en est. Qu’un indiscret vienne leur révéler la vérité, le drame se produit, car l’orgueil s’en mêle. Et la vengeance est mauvaise conseillère.
Ces cas exceptés, il, reste un domaine duquel le mensonge doit être banni, c’est celui de l’enfance. On doit à l’enfant de ne jamais lui mentir ; si on ne lui dit pas toute la vérité ― question d’âge, de réaction, de tempérament ― on doit conserver dans son récit le maximum de vérité ; ses questions ne doivent jamais rester sans réponse. Son sens de l’observation, sa facilité à nous juger lui permettent de déceler le mensonge de l’adulte auquel il s’est adressé ; son esprit en demeure faussé et sa confiance disparaît.
[/Rachel