La Presse Anarchiste

O magnifique lune

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Pour­quoi tous les amants choi­sirent-ils la lune
Pour se débar­ras­ser de leurs tristes pensers ?
Pour­quoi nar­rèrent-ils leur tou­chante infortune
À celle qui tou­jours sut si bien délasser ?

Pâle lune, muette et douce confidente,
Les cœurs les plus meur­tris en ton sein ont pleuré,
Tel l’a­mant délais­sé au fond de sa soupente,
Qui trouve en tes rayons un charme inespéré.

Et le pauvre poète, oublié de la muse,
Passe de longs moments à contem­pler le ciel,
Comme un navi­ga­teur, pris d’une peur confuse,
Recherche dans le noir le feu providentiel.

O magni­fique lune, inex­pri­mable amie,
O toi qui fais la nuit plus belle que le jour,
Tu te caches par­fois, mais ta face blêmie,
À jamais res­te­ra le guide de l’amour.

[/​(En pin­çant mon Luth).

Pierre Bér­gé/​]

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