« Freedom » de juin est obligé de défendre Emma Goldman contre des critiques anarchistes. « Pourquoi attaquer Emma Goldman ? » Tel est le titre de l’article de W.C.O. Pourquoi ? Quiconque a un peu de raison et de probité se répondra de lui-même. Cinq pages sur six de ce numéro sont occupées par son « Histoire de la tyrannie bolchevique », reproduite du journal bourgeois « The New-York Herald ».
Le leading article est intitulé « la faillite russe et ses enseignements ». Mais les enseignements corrects de la faillite russe sont encore à tirer par les anarchistes.
L’article le plus intéressant et le seul, avec un autre, qui ne soit pas consacré à la lutte contre le bolchevisme, est « Le chemin vers un nouvel ordre social » par Gilbert T. Sadler, mais l’auteur ayant mis la surpopulation à la base de toutes les misères de l’humanité, se voit contredit par la direction du journal qui le renvoie à « Champs, Usines et Ateliers » de Kropotkine. Naturellement !
Pour compléter, un article « La Guerre et sa solution » où l’on attaque le malthusianisme.
Les anarchistes n’ont rien appris, ni rien oublié !
En juillet, parmi les articles marquants de « Freedom » citons « Une erreur marxiste » (il s’agit de la concentration du capital), « L’anarchisme en Irlande » (« anarchie » est pris ici au sens bourgeois du mot), cinq pages de la suite de « Histoire de la tyrannie bolchevique » d’Emma Goldman et un article de Fred S ; Graham « L’œuvre du congrès ». Il s’agit du congrès anarchiste de Berlin en décembre dernier.
L’auteur, anarchiste-communiste, combat toute alliance de l’anarchisme et du syndicalisme. Il reproche au congrès en question son orientation vers le syndicalisme. Il reproche aussi à la conférence syndicale internationale de Berlin de 1922 (et à Rodolphe Rocker qui y participa activement) d’avoir adopté à l’unanimité une résolution en faveur de la « dictature du travail » au lieu de la « dictature du prolétariat ». Il fait remarquer que c’est bonnet blanc et blanc bonnet. C’est notre avis, mais ce fait prouve une fois de plus qu’aucune révolution véritable n’est concevable sans accompagnement de dictature.
Les « notes internationales » sont toujours très documentées et par suite fort intéressantes.
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