La Presse Anarchiste

Le socialisme en Autriche

Le par­ti socia­liste de l’Autriche de langue alle­mande et les ouvriers de ce ter­ri­toire en géné­ral ont acquis, sans lutte et comme par un coup de baguette, et détiennent encore, à la suite des évé­ne­ments d’octobre-novembre 1918, le pou­voir poli­tique et une influence extra­or­di­naire sur la vie éco­no­mique. Néan­moins cet immense appa­rat se meut comme une machine tra­vaillant à vide et n’est pas capable d’inaugurer la marche vers un socia­lisme quel­conque, sans par­ler ici d’un socia­lisme cor­res­pon­dant aux moindres aspi­ra­tions liber­taires. Si la misère qu’on connaît, qui pèse sur tout le pays et sape la vita­li­té de tout effort, y est pour beau­coup, d’autres rai­sons ne manquent pas ; on les trouve tant dans le pas­sé de ce par­ti, que dans le carac­tère des pro­blèmes de l’heure et les méthodes de les abor­der. Comme tous les pays passent ou pas­se­ront de nos jours par des situa­tions nou­velles, impré­vues il y a peu d’années, l’étude réci­proque de ces expé­riences devrait se faire sur la plus grande échelle pour évi­ter la répé­ti­tion d’erreurs et suivre les exemples et ini­tia­tives pra­tiques. C’est dans ce but que j’écris les remarques qui suivent.

L’ancienne Autriche était non seule­ment un pays de gou­ver­ne­ment réac­tion­naire et de vie bour­geoise opu­lente, agré­men­tée par la bonne chère, la musique et la danse ; mais aus­si un pays de tra­vail, indus­triel et agri­cole, et de sen­ti­ments pro­gres­sifs très répan­dus qui firent leur éclo­sion d’un jour à l’autre dès que l’ancien sys­tème fut affai­bli, com­pro­mis ou, espé­rons-le, abat­tu enfin ; ain­si en 1848, 1859, 1867 et à la fin de 1918. Les ouvriers étaient tou­jours en avant, mais ils man­quaient d’expérience pra­tique de la vie poli­tique et avaient d’abord le plus vif désir de s’instruire, en fon­dant des uni­ver­si­tés popu­laires à par­tir de 1867, ensuite d’améliorer leurs condi­tions de tra­vail, ne fut-ce que de la manière la plus modeste, par des Socié­tés de métiers et l’action col­lec­tive. Le socia­lisme, uto­pie loin­taine, ne leur fut pro­mis qu’au bout d’une longue évo­lu­tion qu’une lutte pour le suf­frage uni­ver­sel devait inau­gu­rer — lutte qui prit qua­rante ans, de 1867 à 1907. Ils se fiaient, pour cette lutte, à des chefs qui les tra­his­saient : aux libé­raux comme H. Ober­win­der, ou aux clé­ri­caux comme H. Tau­schins­ky, ou qui main­te­naient une atti­tude cor­recte, mais faible et effa­cée comme l’étudiant pro­lé­taire E. Rein­thaI. Il y eut quelques moments d’agitation révo­lu­tion­naire, tou­jours bien venue des masses, mais vite sup­pri­mée par des per­sé­cu­tions ; ain­si le futur anar­chiste alle­mand, J. Most, fit ses pre­mières armes à Vienne en 1869 et un autre révo­lu­tion­naire de ces années, Andreas Scheu (qui vit encore), lors de ses voyages, cama­rade des blan­quistes de Paris, sur­tout d’Édouard Vaillant, conti­nua son agi­ta­tion jusqu’en 1873 quand il dut s’exiler. À par­tir de 1880, enfin, les ouvriers furent tel­le­ment éner­vés par les per­sé­cu­tions et les chi­canes gou­ver­ne­men­tales et la rou­tine lan­guis­sante de leurs chefs, qu’ils acce­ptèrent avec enthou­siasme le socia­lisme révo­lu­tion­naire, ensuite l’anarchisme pré­co­ni­sé par la Frei­heit de Most, à Londres, et la Zukunft (L’Avenir), à Vienne même. Cette pro­pa­gande n’eut pas le loi­sir de faire connaître le détail des idées liber­taires, mais les ouvriers com­prirent ins­tinc­ti­ve­ment qu’on avait assez des appels conti­nuels pour le suf­frage uni­ver­sel et quelques petites réformes ; et l’action directe et l’acte révo­lu­tion­naire indi­vi­duel, pré­cur­seurs de l’action col­lec­tive, furent accep­tés et mis en pra­tique comme moyens d’action (1882 à 1884). Ce n’est que par d’énormes repré­sailles que ce mou­ve­ment flo­ris­sant — quelques réunions en 1882 et 1883 furent les pre­mières et les plus belles aux­quelles j’ai assis­té jamais — fut écra­sé au début de 1884, pour conti­nuer encore sous terre, avec de grands sacri­fices, quelques années, mais s’éteignant faute de pou­voir se faire entendre et s’expliquer avec les masses ; — une feuille qu’on fai­sait cir­cu­ler pou­vait coû­ter dix ou quinze ans de tra­vaux for­cés (sans amnis­tie), tan­dis que les socia­listes poli­tiques à côté eurent leurs jour­naux et réunions à leur aise ou avec un risque minime.

Car avec l’œil du méde­cin expert, le der­nier grand chef des socia­listes poli­tiques, le doc­teur Vic­tor Adler, avait guet­té, pour entrer en action, le moment de la plus grande pros­tra­tion du mou­ve­ment ouvrier révo­lu­tion­naire à la suite de la répres­sion de 1884 – 85. Cet homme, socia­liste convain­cu depuis sa jeu­nesse, qui coïn­ci­dait avec l’origine du mou­ve­ment en Autriche (1867), avait pour­tant mili­té dans le radi­ca­lisme bour­geois et n’avait pas souf­flé mot quand les révo­lu­tion­naires avaient la parole libre pour se défendre. Il pré­fé­ra s’aboucher dans des conci­lia­bules avec quelques révo­lu­tion­naires moins com­pro­mis et fati­gués d’une vie de per­sé­cu­tions ; il leur démon­tra le chi­mé­rique de leurs espoirs, les récon­ci­lia avec les chefs des socia­listes modé­rés, tout en ména­geant leurs sus­cep­ti­bi­li­tés, et c’est de ce recru­te­ment de rené­gats, de ce replâ­trage d’un socia­lisme ultra­pla­to­nique avec des for­mules un peu mieux choi­sies, éla­bo­rées par la science mar­xiste, que depuis la fin de 1886 sor­tit le pre­mier jour­nal d’Adler (Glei­cheit, Éga­li­té, nom choi­si pour rap­pe­ler le jour­nal du même nom d’Andreas Scheu), pré­cur­seur de l’Arbei­ter-Zei­tung, fon­dée en 1889, et que se firent la réor­ga­ni­sa­tion publique du par­ti (fin 1888) et tout le par­ti social démo­crate autri­chien jusqu’à ce jour et même la moi­tié du gou­ver­ne­ment autri­chien de novembre 1918 à nos jours, l’autre moi­tié étant… le par­ti coa­li­sé clé­ri­cal, coa­li­tion rom­pue cet été, ce qui n’empêche pas les titis et les autres de res­ter ministres (ils le sont tou­jours), d’après une for­mule exco­gi­tée par le fils du doc­teur Adler même.

Cet homme, après trente-deux ans d’assiduité mémo­rable, avait donc atteint son but et il est mort ministre, chef suprême du Ball­platz (Affaires étran­gères) de Met­ter­nich lui-même (novembre 1918). Il est vrai que ce n’est pas son par­ti qui a fait une révo­lu­tion en octobre-novembre 1918 — puisque per­sonne n’a fait de révo­lu­tion —, mais les chefs de son par­ti étaient là quand les por­te­feuilles étaient à qui les pren­drait et c’est là l’essentiel en poli­tique, paraît-il. Des pen­dai­sons de 1884, des impri­me­ries secrètes dans les caves en 1885, en arri­ver au choix libre des por­te­feuilles et à la tête d’un État en 1918, c’est quelque chose et c’est exclu­si­ve­ment l’œuvre de V. Adler. On peut même avoir été de l’imprimerie secrète de 1885 et ministre à par­tir de 1918 ou 19, comme c’est le cas de B. Haher­mann, le ministre d’Instruction publique de l’État tchéco-slovaque.

Quels furent les moyens d’action d’Adler ? Il était intel­li­gent avant tout, sans vani­té et ambi­tion pour les petites choses, niais amant pas­sion­né du vrai pou­voir, du pou­voir occulte abso­lu. Il avait fait de la psy­chia­trie sa spé­cia­li­té et je dis sans plai­san­te­rie que la gloire actuelle du par­ti social-démo­crate autri­chien dépend inti­me­ment de ce fait. Un alié­niste sait tra­ver­ser sans dan­ger un caba­non de fous puisqu’il sait ou apprend vite com­ment se conduire envers la folie par­ti­cu­lière de chaque indi­vi­du. Adler, aidé de son intel­li­gence et de son ins­truc­tion supé­rieure, se ren­dit magis­tra­le­ment compte de la men­ta­li­té spé­ciale de cha­cun des cen­taines et mil­liers de chefs et sous-chefs ouvriers qu’il a dû ren­con­trer ces trente-deux ans, ain­si que de l’état d’esprit des réunions, des groupes, des coa­li­tions aus­si qui se for­maient contre lui. Il pre­nait cha­cun par sou fort ou son faible, qu’il savait trou­ver avec une tolé­rance et une bon­ho­mie appa­rentes comme celles du méde­cin qui fait cau­ser un malade pour l’étudier mieux. Il met­tait ain­si cha­cun à sa place, uti­li­sant ses bonnes et mau­vaises qua­li­tés. Excel­lente méthode pour culti­ver un per­son­nel effi­cace et le main­te­nir en bonne humeur, niais aus­si pour éli­mi­ner tout ce qui exis­tait et pous­sait de talents et bonnes volon­tés et carac­tères indé­pen­dants. Adler décou­vrit, favo­ri­sa, choya les talents ; mais le moment arri­va pour cha­cun où il fal­lut se plier devant lui et renon­cer à son indé­pen­dance intel­lec­tuelle, où le cou lui fut tor­du, sans faute, de mille manières sub­tiles. De cette manière, de toutes les géné­ra­tions de socia­listes de 1886 à 1918, il ne sor­tit pas un pen­seur indé­pen­dant, pas une idée fut dis­cu­tée et pro­pa­gée dans un sens autre que celui qu’Adler pres­cri­vait, et Adler avait fait souche ; il avait empreint cette méthode d’assurer l’obéissance et d’éliminer les esprits indé­pen­dants à tant de sous-ordres jusqu’aux moindres rami­fi­ca­tions des orga­ni­sa­tions. Il y a bien quelques auteurs ayant talent et connais­sances ; ils furent exi­lés dans les hautes régions de la méta­phy­sique mar­xiste et parages pareils où leur radi­ca­lisme théo­rique res­ta par­fai­te­ment inof­fen­sif. Il y avait tant de fois des droites et des gauches, tant de monde rêvait et mur­mu­rait d’un peu d’action ; mais tout cela finis­sait de la même manière au Congrès ou dans la réunion déci­sive, Adler lais­sait par­ler tout le monde et à la fin il par­lait lui-même, dis­tri­buait des coups voi­lés dans des éloges, disait à tout le inonde : « vous avez par­fai­te­ment rai­son, seule­ment vous avez tout à fait tort ». Il pra­ti­qua alors son fameux truc de « nager entre les écueils », à droite et à gauche, ce qui don­na une satis­fac­tion aigre-douce à tout le monde, puisqu’il n’y avait pas moyen de lut­ter contre ses ruses ; le résul­tat, c’étaient des com­pli­ments pla­to­niques envers la théo­rie révo­lu­tion­naire et des argu­ments très sub­tils pour moti­ver qu’en pra­tique on ne bou­ge­ra pas et qu’on ne fera rien.

Pour rendre jus­tice à V. Adler, il faut ajou­ter qu’il mit son intel­li­gence et son coup d’œil d’aliéniste expert sans res­tric­tion au ser­vice des luttes ouvrières contre la bureau­cra­tie et la police, les tri­bu­naux et les capi­ta­listes, la presse et le gou­ver­ne­ment. La police se per­met mille choses contre des ouvriers qu’elle n’oserait pas faire contre des bour­geois, et que les auto­ri­tés supé­rieures et les tri­bu­naux très sou­vent n’osent pas défendre eux-mêmes. Là-des­sus, Adler fut inexo­rable et il a mille fois démon­tré que, dans de telles affaires, les socia­listes res­taient dans la léga­li­té et que la police ou la bureau­cra­tie vio­laient la loi. Il ne par­lait que quand il était sûr de son fait et la vani­té pom­peuse et l’incompétence des ministres et hauts fonc­tion­naires jouaient tu triste rôle devant son sar­casme. Aus­si, après quelques regim­be­ments, les fonc­tion­naires avaient une sainte ter­reur de lui et de ses hommes et, sans qu’une loi ait été chan­gée, les lais­saient le plus sou­vent tran­quilles. Ceci contri­bua énor­mé­ment à l’accroissement numé­rique de la social-démo­cra­tie que ces mêmes fonc­tion­naires avaient autre­fois, quand cela leur conve­nait, pour­sui­vie comme socié­té secrète ou comme sec­ta­teurs de théo­ries « défen­dues ». Cette défense de la liber­té indi­vi­duelle de l’ouvrier, accompa­gnée de maintes petites réformes négli­gées jusqu’alors et sur les­quelles Adler, comme méde­cin et hygié­niste, savait très bien insis­ter, rele­va l’esprit de beau­coup de caté­go­ries ouvrières dépri­mées jusqu’alors par une rou­tine oppres­sive sécu­laire. Mais en regar­dant de près, on voit que cette tac­tique ancre le par­ti dans la léga­li­té qu’on lais­sa bien de côté, comme tout le monde le fait, dans les pro­cé­dés internes, mais qu’on ne défia jamais publi­que­ment (si Adler n’avait pas quelque rai­son légale valable supé­rieure en réserve). Il s’ensuivit que tous les sous-Adler étaient fer­rés sur la loi et y trou­vaient un vrai plai­sir ; de même, ils ne voyaient plus l’odieux des lois qui ne furent presque plus employées contre eux. On peut se figu­rer que ces finas­se­ries per­ma­nentes ne créèrent pas des révol­tés, mais de braves petits hommes qui se sen­taient tous par­fai­te­ment capables de gou­ver­ner et ne deman­daient pas mieux. Ils avaient même l’idée lumi­neuse et très sin­cère que si eux se met­taient dans les fau­teuils du gou­ver­ne­ment et dans tant de bureaux infé­rieurs, ce serait là la révo­lu­tion sociale et que, si seule­ment le monde res­tait tran­quille et res­pec­tait leur auto­ri­té, le socia­lisme ne tar­de­rait pas à se produire.

Tout se tient et l’élimination des esprits indé­pen­dants, la créa­tion d’un per­son­nel à « men­ta­li­té dis­ci­pli­née et bureau­cra­tique » qui dit : l’État c’est nous, l’humanité c’est nous, comme ils dirent si long­temps ; le par­ti c’est nous, ce sont des poids rétro­grades qui s’ajoutent aux nom­breux autres poids qui pèsent sur ceux qui sont condam­nés à for­mer « l’Autriche » de 1920.

Pour com­plé­ter cette ana­lyse, dans ces mêmes trente ans qui pré­cé­dèrent 1918, le par­ti clé­ri­cal, caché sous le masque de « chris­tia­nisme social » ou anti­sé­mi­tisme, anni­hi­la presque les libé­raux à Vienne et fit ain­si la conquête de la muni­ci­pa­li­té de Vienne, qu’elle gou­ver­na et exploi­ta les der­nières vingt années de cette période. Leur manège odieux et per­sé­cu­teur (par exemple contre les ins­ti­tu­teurs qui ne pliaient pas les genoux ; le pré­sident actuel, Seitz, est un de ces ins­ti­tu­teurs des­ti­tués alors), fut com­bat­tu du meilleur droit du monde par les socia­listes ; mais comme cette lutte tour­nait en pra­tique sur les élec­tions muni­ci­pales et fut ren­due plus dif­fi­cile encore par un sys­tème élec­to­ral cen­si­taire, il s’agissait donc de gagner les voix de grandes quan­ti­tés d’indifférents et de réac­tion­naires même, si on vou­lait conqué­rir la muni­ci­pa­li­té — ce qui fut fait, faci­le­ment, dans un tour de main en 1919, à l’aide du suf­frage uni­ver­sel muni­ci­pal —. On ne pré­voyait pas cette chance, ni cette lutte, tou­jours conduite sur un niveau infi­ni­ment bas par les anti­sé­mites, qui abais­sa le niveau de la social-démo­cra­tie locale elle-même qui se souilla vrai­ment par ce contact, ces grosses injures habi­tuelles jointes à dés ména­ge­ments de pré­ju­gés, etc., pour rai­sons élec­to­rales. Quand les suc­cès du par­ti aug­men­taient, ses rangs s’augmentaient aus­si d’un nou­veau per­son­nel à la curée des bonnes choses dont les muni­ci­pa­li­tés dis­posent ; leur tour de jouer à la Com­mune est arri­vé en 1919, et le pro­blème plai­sant qu’on dis­cute main­te­nant, est si la muni­ci­pa­li­té et ses entre­prises étaient déjà rui­nées avant cette vic­toire ou ne le furent que depuis cette époque.

V. Adler eut trop de tact pour se mêler de ces choses locales, et même au par­le­ment il n’entra que rela­ti­ve­ment tard. Il dit tou­jours son affaire à la bour­geoi­sie ; mais pour rien au monde, il ne put arri­ver à ce que la bour­geoi­sie le prît réel­le­ment au sérieux. Elle connais­sait son hor­reur abso­lue des risques d’une lutte pré­ma­tu­rée qui eût pu faire perdre au par­ti la posi­tion, pri­vi­lé­giée pour ain­si dire, qu’il lui avait gagnée par sa tac­tique rusée. Comme on croyait que l’Autriche dure­rait tant que Fran­çois-Joseph vivrait — et elle a duré —, on était sûr que le socia­lisme res­te­rait inof­fen­sif, ne ferait jamais rien, sauf de l’action par­le­men­taire et syn­di­ca­liste modé­rée tant que Vic­tor Adler vivrait, et ce fut encore vrai. Cela a même rap­por­té à ce socia­lisme bizarre beau­coup de sym­pa­thies bour­geoises et des bureau­crates s’en firent admi­ra­teurs aus­si. Le syn­di­ca­lisme, l’anarchie, l’action directe, la grève géné­rale, etc., tout cela était loin„ loin de cet heu­reux pays qui avait une social-démo­cra­tie si domestiquée.

M. N.

(À suivre.)

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