La Presse Anarchiste

Lettre du Conseil fédéral américain de Spring street

Voi­ci la lettre du Conseil fédé­ral amé­ri­cain de Spring street, publiée par le Socia­liste de New-York, et dont il est ques­tion dans le pro­cès-ver­bal de la séance du Comi­té fédé­ral juras­sien du 17 novembre : 

[/New-York, 23 octobre.
Le Conseil Fédé­ral de Spring street,

au rédac­teur du Socia­liste./​]

Citoyen,

Nous venons vous deman­der l’usage de vos colonnes à titre de tra­vailleurs, pour l’insertion de la com­mu­ni­ca­tion sui­vante à tous les membres et amis de notre Asso­cia­tion par­lant français.

Com­pa­gnons et citoyens, 

Les délé­gués au Congrès de La Haye n’ayant pas com­pris ni rem­pli l’importante mis­sion qui leur avait été confiée par leurs consti­tuants, se sont arro­gé des pou­voirs d’une manière digne des gou­ver­ne­ments des­po­tiques que nous dési­rons ren­ver­ser. Il nous semble qu’ils n’entrevoyaient qu’une chose et qu’un but : tenir une puis­sance entre leurs mains, une armée de tra­vailleurs enré­gi­men­tés, sou­mise et docile, fai­sant tête droite et tête gauche à leur moindre com­man­de­ment, en un mot : l’Internationale et rien autre chose. 

Tan­dis que pour nous, l’Internationale n’est qu’un moyen pour atteindre un but : L’Émancipation des Tra­vailleurs par l’acquisition des ins­tru­ments de tra­vail, l’organisation des moyens de pro­duc­tion à seule fin que tout tra­vailleur puisse obte­nir un libre accès au tra­vail en par­ti­ci­pa­tion et jouisse des fruits de ses propres efforts. 

Tous moyens doivent être employés pour atteindre ce but, À cet effet, nous avons besoin du concours de tous les gens de bonne volon­té, de toutes les intel­li­gences. en même temps que de tous les maté­riaux, et n’exclure que ce qui est recon­nu nui­sible ou inutile. 

Nous vou­lons la liber­té pour les sec­tions et les indi­vi­dus aus­si bien que pour les Fédé­ra­tions ; chose que les Élus du Congrès de La Haye ne sont pas dis­po­sés à accor­der à leurs bre­bis. Leur manière de vou­loir nous éman­ci­per nous répugne et nous indigne ; sans doute parce que nous avons des convic­tions dif­fé­rentes des leurs, et que nous avons en nous trop d’amour pour la liber­té de conscience. 

[/(La fin au pro­chain numéro)/]

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