[[Article paru sans titre]]
Les journaux ont parlé d’un grand meeting qui devait être tenu au Colisée à Rome, par les délégués de diverses société démocratiques, en faveur du suffrage universel. Les Sections de l’Internationale, invitées à y participer, s’y sont refusées, et nous trouvons dans la Favilla de Mantoue le texte de la résolution prise à cet égard par la Section d’Imola :
La Section internationale d’Imola, convoquée en séance extraordinaire le 14 novembre,
Ayant à statuer sur la demande qui lui a été faite d’envoyer des délégués au meeting pour le suffrage universel, qui aura lieu au Colisée,
Considérant,
Que la Section doit rester conséquente avec les résolutions de la conférence de Rimini et avec celles du Congrès de Saint-Imier, où les Sections internationales qui font partie de la fédération italienne ont déclaré que leur politique est négative ; ce qui signifie qu’elle se résume simplement dans l’abolition du pouvoir politique, c’est-à-dire de toute organisation d’une domination au profit d’une classe, et non dans la reconstitution ou la reconnaissance de quelque nouvelle autorité qu’elle soit créée par le suffrage universel ou par quelque autre moyen.
Que la règle de tous nos actes doit être le principe de l’émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes ;
Que cette émancipation ne peut s’obtenir que par la fédération spontanée des forces ouvrières librement constituées, et non par le moyen d’un gouvernement ou d’une constitution de haut en bas ;
Que l’émancipation politique étant une conséquence naturelle et nécessaire de l’émancipation économique, l’exercice des droits politiques pour l’ouvrier économiquement assujetti n’est qu’une cruelle ironie,
Par ces motifs,
La Section internationale d’Imola. tout en reconnaissant l’honnêteté des intentions de ceux qui ont provoqué le meeting du Colisée,
Décide de ne pas y envoyer de représentants.
[/Pour la Section :
Andrea CostA. – Paolo Renzi – Albo Albericci./]