Catégorie : Témoins n°23 (mai 1960)
-
L’éternité à Lourmarin
[( D’une lettre de René Char, nous extrayons, avec l’émotion et la gratitude que l’on devine, la page suivante, généreusement écrite à l’intention de ce cahier. )] L’Isle, le 17 avril 1960. Cher Jean-Paul Samson, […] L’éternité à Lourmarin ! Il n’y a plus de ligne droite ni de route éclairée avec un être qui nous a quitté. Où…
-
L’irremplaçable ami
[( Nous nous félicitons de pouvoir publier ci-dessous le présent article, version remaniée de la belle page consacrée par Robert Proix à Camus dans « Liberté », et de plus enrichie in fine, à notre intention, d’une partie du texte que notre camarade a fait paraître dans le « Bulletin des Correcteurs ». )] Albert Camus « Un homme torturé par le…
-
Albert Camus aux « Groupes de Liaison Internationale »
Camus n’est plus. Son absence crée un vide insondable, mais tout ce qui se rattache à son souvenir nous est cher. Sans prétendre être de ses amis intimes, j’ai eu la chance de le rencontrer en 1949 aux Groupes de liaison internationale et de rester depuis son camarade. En cette année 49 il fut le meilleur et…
-
Camus au marbre
[( Pour le numéro d’hommage à Camus que préparent, dans le cadre de leur publication professionnelle, les ouvriers du Livre, Georges Navel a recueilli les propos ci-dessous, qu’il a bien voulu nous transmettre et que, laissant aux camarades typos et correcteurs le soin de les élaborer dans le sens qui leur paraîtra le mieux convenir à la…
-
Révélation à Budapest
Budapest 1954. Année étouffante et confuse : on venait de ressentir les premières convulsions d’après la mort de Staline. L’été 53 avait éclaté chez nous comme une bombe, avec l’accession au pouvoir d’Imre Nagy et son fameux discours de juin déchirant pour la première fois le voile de mensonges qui enveloppait les monstruosités connues de tous mais que personne…
-
Quelques lignes sur un grand frère
« Peut-être n’aimons-nous pas assez la vie ? Avez-vous remarqué que la mort seule réveille nos sentiments ? Comme nous aimons les amis qui viennent de nous quitter, n’est-ce pas ? Comme nous admirons ceux de nos maîtres qui ne parlent plus, la bouche pleine de terre?…» — « La Chute » — Et les mots se suivent encore, fouillant, mettant à vif et la peine et la fierté…
-
Aimer Camus
Je ne connaissais pas Albert Camus. Pourtant, pour moi, il était un de ces quelques écrivains qu’on fait plus qu’admirer, qu’on aime comme un ami. Souvent, je me disais qu’une éventuelle rencontre ne serait pas une découverte pour moi ; je crois que j’aurais parlé à Camus comme à une connaissance, avec respect certes mais surtout avec simplicité, sans gêne…
-
Une sagesse à hauteur d’homme
Au temps des vivants, janvier 59 — que cela aujourd’hui, amis qui me lisez, est loin — je transcrivais dans mon calepin ces lignes d’un texte de Camus consacré, dans « Preuves », à la réédition des « Iles » de son vieux maître Jean Grenier : « Ainsi, je ne dois pas à Grenier des certitudes qu’il ne pouvait ni ne voulait me donner. Mais je lui…
-
Deux rencontres
[( De Mexico, le peintre Vlady, fils de Victor Serge, nous a fait l’amitié de nous envoyer les pages magnifiques, retrouvées dans les inédits de son père, que le grand lutteur, doublé d’un si grand écrivain, avait consacrées à la mémoire de Maurice Parijanine, le traducteur français de Trotsky et qui, pendant de longues années, collabora régulièrement…
-
Hommages à Camus
Nous n’entreprendrons pas de passer en revue les si nombreux articles consacrés à Camus par toute la presse depuis la catastrophe du 4 janvier. Mais peut-être nos lecteurs, au cas où certains d’entre tant d’essais auraient pu échapper à leur attention, nous seront-ils reconnaissants de leur signaler, parmi tous ces témoignages pour la plupart dictés par une…