La Presse Anarchiste

Étiquette : Poésie — Chanson

  • Tu n’as pas voulu cela !

    Tu n’as pas voulu cela !

    Comme tu sais faire son­ner tes grands mots, Comme tu sais éta­ler ta pure­té, ton dés­in­té­res­se­ment, ô bavard, Et per­sua­der avec astuce ceux qui t’é­coutent bouche bée. Et comme tu cries fort, Homme de mau­vaise foi, Homme de mau­vaise conscience, Comme tu sais m’in­sul­ter quand je te dis : Menteur. Mais crie fort, et encore plus fort Et insulte-moi : J’a­ga­ce­rai…

  • Alerte à l’Homme !

    Alerte à l’Homme !

    La sève s’est figée en ramures noircies dans l’a­zur froid des prin­temps morts et l’É­lan s’est bri­sé en ramures tordues pour n’a­voir pu sai­sir l’air fort. Et cepen­dant le sol est plein de grasses terres thalassiques aux par­fums larges et sereins comme aux bons temps préhistoriques ! La Nature en échec pour la pre­mière fois dans sa pro­di­gieuse expan­sion de vie,…

  • Ce qu’ils préparent

    Ce qu’ils préparent

    Dans les états-majors du crime les yeux aveugles des généraux s’en­flamment déjà aux futures hécatombes. Mais ils ne pensent pas aux morts ni même à la violence, Ce sont des gens très distingués au cœur châtré aux mots châtiés. Il n’y a jamais de morts dans les états-majors mais des signes abstraits, des sta­tis­tiques et des courbes des…

  • Demain

    Demain

    (ber­ceuse pour les tout-petits) À mon Michel. C’est une ber­ceuse, bien sûr, mais elle ne peut être chan­tée par toutes les mamans. Par exemple, elle ne peut être chan­tée par une de celles que l’on voit, dans les actua­li­tés ciné­ma­to­gra­phiques, au long des grands cor­tèges, ten­dant leur enfant dans un geste d’of­frande totale à un…

  • Gênant

    Gênant

    Sur le pont de l’Archevêché y à un réverbère. C’est de là que je me suis jeté un soir d’été de l’an­née dernière. Y a un réver­bère éteint, mais… c’est un beau coin. … … … … Pour venir au monde, il faut savoir bien viser. Moi, j’a­vais le grand défaut de taper à côté. Y avait de tout dans la…

  • Contraste !

    Contraste !

    Ce vieux monde est en deuil ; l’homme est sans espérance, Chaque jour est une ombre où s’in­quiètent nos pas. Et l’i­déal n’est plus qu’une antique croyance Dont le pré­sent paraît décré­ter le trépas. Le cœur est un bois creux et l’âme est insensible ; La lèvre de la haine a pu les épuiser ; Dans le vieux champ…

  • Don Juan

    Don Juan

    Je ne suis pas jaloux de tes suc­cès. Je ne t’en­vie pas, Don Juan, Car nous n’ap­par­te­nons pas au même monde. Tu es un conqué­rant, toi, un chas­seur. Je ne suis, moi, qu’un paci­fiste et la guerre me fait horreur. Créer de la souf­france t’in­dif­fère, alors que mon idéal, à moi, est celui d’une huma­ni­té d’où la dou­leur…

  • Un « témoin » de la mauvaise naissance

    Un « témoin » de la mauvaise naissance

    Com­bien de per­sonnes, en France, connaissent Marius Sca­le­si ? Bien peu, cer­tai­ne­ment. Dans sa pré­face aux Poèmes d’un Mau­dit (Tunis, 1935), recueil de l’œuvre com­plète de Sca­le­si, la Socié­té des Écri­vains de l’A­frique du Nord donne quelques détails sur la brève et pitoyable exis­tence de ce poète. D’o­ri­gine ita­lo-mal­taise, il naquit à Tunis le 6 février…

  • Mon camarade

    Mon camarade

    JE SUIS COMME TOI, mon camarade, pris dans l’en­gre­nage de la Misère, et je com­pa­tis à ta peine… et sous mes vête­ments usés, limés, de bureau­crate (ô dérision!) — je porte un cœur si las, sais-tu, d’a­voir en vain ten­du les mains vers d’i­nac­ces­sibles chimères… Je porte un cœur si las, sais-tu, d’a­voir rêvé tant de voyages, SANS JAMAIS…

  • Poème pour l’amie

    Poème pour l’amie

    J’ai ces­sé, tu le sais, de croire à bien des choses Et je m’en suis sou­vent allé, désabusé. J’ai vu le vent du nord épar­piller les roses Et j’ai tant pro­di­gué mon cou­rage qu’usé, Dés­illu­sion­né, las, mon cœur a peine à battre. Plein d’en­thou­siasme on part, sou­le­vé par l’espoir, Mais en cours de che­min force est…

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