Dans son n°134 (juin-juillet 1988), les Cahiers du samizdat de Bruxelles publiaient de larges extraits d’une nouvelle revue, Obchtchina, paraissant à Moscou, en précisant que de nombreux articles — qui n’ont pas été traduits — portaient sur l’anarchisme en URSS.
Nous publions dans ce numéro de larges extraits d’une lettre envoyée à l’Ouest par un des animateurs d’Obchtchina — que nous nommons pas pour des raisons de sécurité.
Nous avons reconstruit en janvier 1989 la Confédération anarcho-communiste russe, interdite en 1926. Environ 50 personnes de Moscou, Leningrad, Kouïbychev, Kirov, Irkoutsk et Kharkov en font partie.
L’anarcho-syndicalisme, ou d’autres conceptions qui s’en rapprochent, constitue le principal vecteur de la pensée sociale indépendante en URSS, malgré le fait que des groupes néo-staliniens et parlementaristes aient obtenu une tapageuse réputation. Depuis 1986, il existe dans notre pays la Fédération des clubs socialistes qui réunit environ 70 organisations composées, chacune, de 10 à 15 membres. Elles ont toutes pour objectif la transmission des moyens de production entre les mains des collectivités séparées (les communes); le fédéralisme et le système de délégation ; le système sans parti.
L’organe central de la Fédération est la revue non légale Obchtchina (Communauté) qui est éditée par notre Confédération : son tirage est relativement élevé.
Dernièrement, les relations avec le mouvement ouvrier indépendant se sont intensifiées. Le programme anarcho-syndicaliste d’auto-administration municipale est diffusé parmi les citoyens de Leningrad. (…)