Gyorgy Dalos est un opposant hongrois actif depuis de nombreuses années. À la fin des années 60 et au début des années 70, il faisait partie de l’aile la plus radicale du mouvement contestataire étudiant. En 1967, il est l’un des accusés du « procès des maoïstes ». En 1970, il sera mis sous surveillance policière avec Miklos Haraszti pendant un an, à cause de leurs activités politiques. À l’heure actuelle, il est actif dans le samizdat hongrois. Pour une raison évidente, il ne peut trouver aucun travail. Voici quelques textes de lui qui nous ont parus intéressants, tirés de la revue autrichienne « Gegenstimmen » n°1.
S’expliquant sur le fait que son livre « Ma situation dans la situation » n’aie pu paraître en Hongrie, Gyorgy Dalos écrit « La plupart des textes reproduits ici ont été refusés par les éditions officielles, non pour une raison politique, mais selon l’argument qu’ils restent, littérairement parlant, en dessous du niveau de la presse et des textes paraissant sur le marché du livre. Je ne me sens pas apte à juger cette opinion. La Hongrie est, c’est bien connu, un État civilisé où l’appareil du pouvoir n’a pas seulement certaines conceptions politiques, idéologiques et morales, mais encore du goût. Si ce goût s’exprime parfois à travers des mesures policières, perquisitions et interdictions professionnelles, ça ne fait que prouver combien le sentiment esthétique est ancré profondément dans l’esprit des dirigeants ».
Perspectives
De partisans décidés de l’ordre,
Il n’est nul besoin de plus
Pour briser le monde en miette.
Seuls quelques vieux anarchistes
cherchent la tête branlante
quelques pierres sous les ruines
qui puissent s’ajuster.
Dérivation
À Hans Magnus Enzensberger
Au commencement était l’autorité.
La suivit la critique de l’autorité.
Elle a bien peu nuit à l’autorité.
Mais à la critique elle a apporté.L’autorité de la critique a grandi.
La critique est devenue autorité.
Qu’est devenue la critique de l’autorité ?
L’autorité de la critique l’a dévorée.Peut-être ne s’est-il rien passé.
Peut-être qu’une vie humaine est trop courte
Pour mener ce processus sans fin
À bonne fin.