À quoi bon des commentaires ? Sinon, qu’on reste stupide en présence de la mentalité que révèle cette dégoûtante correspondance.
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À Johannesburg, on rencontre, dans les grandes artères de cette importante cité, des magasine où l’on peut acheter de la graisse de lion, de cheval, de serpent, à vrai dire cinquante graisses différentes d’animaux sauvages. Leurs clients sont des sorciers-médecins indigènes qui trouvent beaucoup plus commode de se procurer, mises en bouteilles, ces graisses dont ils ont besoin pour la confection de leurs onguents et de leurs philtres. Et ce ne sont pas seulement des graisses qui sont mises à leur disposition dans les dépôts de l’industrieux businessman, qui a créé une Société, Limited, mais encore six cents espères d’herbes, de racines, d’écorces, sans compter les lézards en poudre, les fragments d’épine dorsale de requins, les tentacules de pieuvre, les poils de girafe.
Aussi, voit-on le samedi après-midi, des douzaines de médecins-sorciers, appartenant au personnel des mines, se rendre à Johannesburg pour y faire leurs emplettes Que de recherches et de peines ils s’épargnent ainsi ! Le plus difficile à se procurer est du cœur d’éléphant, dont un morceau coûte jusqu’à 5 livres sterling, alors qu’une bouteille d’une demi – once de graisse de lion ne vaut que 1 shilling et demi.
La Société en question a des succursales dans tout le pays.
De temps en temps, des blancs se glissent dans les boutiques où se débitent ces produits. Ce sont ceux que n’a pu soulager ou guérir la médecine officielle…
Grattez le civilisé, vous retrouverez le primitif avec toutes ses superstitions.
Qui Cé.