La Presse Anarchiste

Henri Torrès, mais plutôt jadis que naguère

La presse, plu­tôt chiche, à la pre­mière nou­velle, n’au­ra connu un peu de cha­leur qu’à la voix de quelques anciens. Le seul Monde sera reve­nu deux fois sur sa per­sonne, ano­ny­me­ment et théol­ley­re­ment, mais com­met­tant chaque fois l’er­reur de le faire sor­tir du Par­ti com­mu­niste en 1921, alors qu’il y demeu­ra fou­gueu­se­ment jus­qu’à fin 1922. M. Jacques Fau­vet, auto­ri­té à laquelle les rédac­teurs-mai­son auraient bien dû se repor­ter, en atteste lui-même à la page 42 du tome pre­mier de son His­toire du Par­ti com­mu­niste. Et il doit être cru, bien que ce qu’il sache le moins, au rebours de Petit-Jean, c’est son commencement ! 

Son com­men­ce­ment du Par­ti communiste. 

Tor­rès fut en effet de la char­re­tée Fros­sard, qui prit congé, très exac­te­ment le 1er jan­vier 1923.

« L’Égalité » DE L.-O. Frossard

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Ces dis­si­dents de 1923, qui allaient bien­tôt for­mer une Union socia­liste com­mu­niste, se grou­paient autour de quelques maires de ban­lieue, qui avaient com­men­cé de bran­ler dans le manche, bien avant même que Mos­cou en vînt aux suprêmes exi­gences. Mar­quaient sur­tout par­mi eux André Mori­zet, de Bou­logne, vieil anti­mi­li­ta­riste du temps de l’her­véisme, et Émile Cor­don, de Saint-Ouen, qui avait anar­chi­sé en son jeune temps ! 

Il ne s’en était fal­lu que de peu de jours pour que Ludo­vic-Oscar et son petit monde eussent leur jour­nal : l’Égalité, le vieux titre de Jules Guesde, de Jules Guesde avant qu’il fût deve­nu « gues­diste ». D’a­bord dite Jour­nal d’u­ni­té com­mu­niste, l’Égalité pré­ten­dit, bien­tôt à davan­tage, à être d’u­ni­té socia­liste et com­mu­niste. Aimable pré­somp­tion, qui ne l’empêchait pas d’être une feuille ter­ri­ble­ment agressive. 

Il est vrai que chaque semaine H.-P. Gas­sier, qui avait été un des pre­miers à suivre Fros­sard, s’il ne l’a­vait même pré­cé­dé, dans le che­min de la révolte, y accom­mo­dait Cachin, Vaillant-Cou­tu­rier, Amé­dée Dunois et tous les « purs » du temps, d’un crayon qui n’a­vait jamais été d’une pointe si féroce. Pour le texte, c’é­taient Vic­tor Méric, Charles Lus­sy, Ernest Lafont, Hen­ry Tor­rès et Fros­sard lui-même qui don­naient la réplique aux gens de l’Hu­ma­ni­té, où tous les Vaillant-Cou­tu­rier qu’on vou­dra ne suf­fi­saient pas. 

Pour Robert Lazu­rick, il ne tenait pas encore les grands emplois, mais on pou­vait lire à la page 6 de l’Égalité (numé­ro du 28 février 1923) que pour ce qui était du Grou­pe­ment d’ac­tion et d’u­ni­fi­ca­tion socia­liste et com­mu­niste, il était déjà une « 13e sec­tion » à laquelle on pou­vait adhé­rer par le canal du « citoyen Robert Lazu­rick, 5, bou­le­vard Saint-Michel ».

Un certain « Pompidou »…

Fros­sard et ses cama­rades avaient quit­té le Par­ti com­mu­niste plus riches d’illu­sions que de pétune et leur jour­nal n’a­vait pu naître que de sacri­fices per­son­nels. De plus, immo­des­te­ment, sur la foi d’un pre­mier suc­cès de curio­si­té, Fros­sard s’é­tait mis en tête de pas­ser, après quelques numé­ros, de la paru­tion heb­do­ma­daire à la quo­ti­dienne, et, à cet effet, une coopé­ra­tive s’é­tait créée, avec des parts de 50 F, et cha­cun y allait de ses deniers. 

Tor­rès, déjà vedette au Palais, et de plus emmil­lion­né bour­geoi­se­ment par son mariage avec la fille de Charles Hum­bert, comp­tait par­mi les plus géné­reux sous­crip­teurs, figu­rant à plu­sieurs reprises pour une dizaine de parts chaque fois. Détail sin­gu­lier, on trouve son nom dès la pre­mière liste, sui­vi d’un Ras­si­mier, qui, selon toute appa­rence, ne peut être que le Paul Ras­si­nier qui a pério­di­que­ment à se démê­ler avec les uns ou avec les autres, à cause de ses prises de posi­tion sur les camps de concen­tra­tion et sur le pro­blème juif. Paul Ras­si­nier, en effet, avait comp­té par­mi les com­mu­nistes de la pre­mière heure et par­mi les non moins pre­miers à chan­ger de cap. 

Autre nom qu’on ren­con­trait dans la pha­lange de sou­tien de l’Égalité, mais celui-là d’une réso­nance plus bon­homme, celui d’un cer­tain Pom­pi­dou, enre­gis­tré pour deux parts dans le numé­ro du 27 juin 1923. Ce Pom­pi­dou n’é­tait qu’a­vun­cu­laire, et c’est dans la seule per­sonne de son neveu Georges que son nom est venu jus­qu’à nous. Ins­ti­tu­teur, puis libraire-bou­qui­niste, il avait été du Par­ti com­mu­niste le temps d’en­trer et de sor­tir. Mais pour ce qui fut de la petite fac­tion « socia­liste-com­mu­niste », il y devait durer plu­sieurs sai­sons, même après que Fros­sard en fut sor­ti. Et c’est même sous cette éti­quette, qu’il devait par­ti­ci­per aux des­ti­nées d’un petit pam­phlet, vigou­reu­se­ment rédi­gé par un vieil anar­chiste, Lucien Léau­té, que Gal­tier-Bois­sière connaît bien. Le brû­lot ne s’in­ti­tu­lait rien de moins que la Bagarre et avait bureau rue Daguerre. Pour Léau­té, il était alors au béné­fice d’un cer­tain renom, par­fai­te­ment fon­dé, pour une bro­chure dont le titre Ser­mon à l’in­ten­tion du Sol­dat Pinard disait assez le peu d’orthodoxie.

Torrentueux et torrentiel

Mais lais­sons-là nos esca­pades anec­do­tiques pour par­ler de la phase « Éga­li­taire » de Tor­rès. Il s’y pro­dui­sait avec vio­lence, une vio­lence dont il avait déjà don­né maintes preuves dans le Jour­nal du Peuple de Fabre et aus­si dans l’Hu­ma­ni­té. L’am­nis­tie, thème éter­nel, lui était sujet fré­quent. Tou­jours il vou­lut appa­raître comme un grand amnis­tieur ; en tout cas dans les feuilles, au pré­toire et dans les mee­tings. Élu dépu­té une fois, son zèle fut moins évident. 

Mais dans l’an­née 1923 qui nous retient dans l’ins­tant, sa véhé­mence ora­toire ou écrite ne connais­sait pas de bornes. Témoin un papier de l’Égalité du 3 mai, où notre tor­ren­tueux était, dans l’in­vec­tive contre le gou­ver­ne­ment du temps, celui de Poin­ca­ré-Magi­not-Bérard, encore plus tor­ren­tiel qu’à son ordinaire. 

Tous étaient traî­nés dans la fange pour s’être refu­sés à ouvrir les portes des pri­sons à André Mar­ty, à Émile Cot­tin, 1′« assas­sin » de Cle­men­ceau, aux anar­chistes Jeanne Morand et Gas­ton Rol­land, ain­si qu’« à tous les mutins et tous les réfrac­taires », à tous ceux, disait Tor­rès, « qui osèrent mettre en action leur haine de la guerre » ! Plus exac­te­ment aux déser­teurs et aux insou­mis, pour les­quels l’illustre avo­cat se sen­tait un faible. N’a­vait-il pas été d’ailleurs des pre­miers, pour le temps de paix il est vrai, ayant plan­té là la ser­vi­tude régi­men­taire après quelques mois d’encasernement ? 

Péché de jeu­nesse, qui avait trou­vé excuse abso­lu­toire, au regard de l’É­tat, de par ses exploits ulté­rieurs de ser­gent d’in­fan­te­rie et sur­tout de par l’é­clat de « 77 » incrus­té dans son pou­mon droit ; éclat qui ne contri­bua pas peu dans la suite à don­ner quelque rau­ci­té à son souf­flet de forge.

La musette à grenades

Son pou­mon fâcheu­se­ment incrus­té — « dix-neuf éclats d’o­bus » a dit Kes­sel au Père-Lachaise, repro­duit par Can­dide du 10, mais lui, dans ses propres écrits, ne par­la jamais que d’un seul — Tor­rès lais­sa là « son fusil de ser­gent d’in­fan­te­rie » et dès le début de 1918, recom­men­ça à han­ter le Palais de Jus­tice. Comme chro­ni­queur judi­ciaire d’a­bord et ayant lieu de s’exer­cer sur le pro­cès du Bon­net rouge que dix ans plus tard, avo­cat de renom, il ten­te­ra vai­ne­ment de faire révi­ser au tra­vers de la per­sonne de Lan­dau, dans le même temps que Pierre Loe­wel ten­te­ra d’une iden­tique entre­prise au tra­vers de celle de Goldsky. 

Tor­rès était reve­nu du feu encore plus ulcé­ré dans son cœur que dans sa chair et dres­sé contre les jus­qu’au­bou­tistes de toute l’ar­deur tumul­tueuse de son être. Plein de sou­ve­nirs amers, il médi­tait même selon l’u­sage du temps, de les confier au papier, et c’est d’une Musette à gre­nades qu’il se fût agi ! Mais ladite ne res­ta qu’à l’é­tat concep­tuel, Tor­rès se bor­nant à dégou­piller au jour le jour son abon­dante muni­tion de ran­cœurs, tant dans de pre­mières plai­doi­ries cor­rec­tion­nelles que dans une lit­té­ra­ture qu’il pro­di­guait aux feuilles « défai­tistes » de l’é­poque : la Véri­té de Paul-Meu­nier et le Jour­nal du Peuple, alors le modèle du genre, l’Hu­ma­ni­té res­tant jus­qu’en 1920, un papier terne et déla­vé, qu’elle fût de Renau­del ou de Cachin. 

Tor­rès est donc d’a­bord pam­phlé­taire et occa­sion­nel­le­ment tri­bun, avant d’ap­pa­raître comme avo­cat fai­sant date.

L’affaire Germaine Berton

Sans doute il se pro­page un peu dans la suite de Moro-Giaf­fer­ri, lors du pro­cès de Charles Hum­bert, l’an­cien direc­teur du jour­nal que ses rela­tions avec Pierre Lenoir d’a­bord, avec Bolo ensuite, ont conduit devant Bou­char­don et Mor­net, grands offi­ciants du Conseil de guerre de Paris, mais ce n’est encore que comme assis­tant de seconde zone. 

On ne le ver­ra au pre­mier rang que dans l’af­faire du « com­plot » en 1921, où il défen­dra Boris Sou­va­rine, tenu alors pour l’in­car­na­tion numé­ro un du péril bol­che­viste en France. Un acquit­te­ment géné­ral sui­vra, Tor­rès ayant brillé dans l’af­faire d’un cer­tain lustre, niais pas au point d’a­voir pu tirer toute la cou­ver­ture à soi. 

C’est authen­ti­que­ment l’af­faire Ger­maine Ber­ton qui le clas­se­ra au pre­mier rang. 

Ger­maine Ber­ton était une jeune anar­chiste qui s’é­tait ren­due à l’Ac­tion fran­çaise dans le des­sein d’at­ten­ter à la vie de Léon Dau­det. À défaut de celui-ci, elle avait mis à mal un des grands per­son­nages de la mai­son, Marius Pla­teau, aujourd’­hui oublié, mais alors chef pres­ti­gieux des Came­lots du Roi. Arrê­tée dans les bureaux mêmes du jour­nal roya­liste, Ger­maine Ber­ton avait com­pa­ru aux assises en décembre 1923, un an presque après son geste. 

Plus tard, dans des sou­ve­nirs qu’il égre­na dans France-Soir, Tor­rès a fait de sa cliente une Marie-Chan­tal liber­taire (France-Soir du 27 novembre 1956) ! Le per­son­nage, méri­tât-il quelque per­si­flage, Tor­rès y était fon­dé moins que personne. 

Il lui devait, en effet, beau­coup, car c’est l’ac­quit­te­ment de Ger­maine Ber­ton qui ouvrit sa grande car­rière au Palais, celle qui per­met­tra à Hen­ri-Robert, d’é­crire un jour (Grin­goire, 30 mai 1930) et sans emphase exces­sive, que Tor­rès lui était appa­ru comme un autre Labo­ri (com­pa­rai­son à laquelle pré­tend aus­si Tixier-Vignan­cour) ! « Même haute sta­ture, même atti­tude impo­sante, mêmes ardeurs et même flamme. Il est lui aus­si un géant de la barre » !

Ain­si pro­non­çait d’un vivant le célèbre bâton­nier. Éloge qui ferait taire l’axiome fameux qu’au Palais, plus que par­tout ailleurs, la confra­ter­ni­té est une haine vigilante.

Torrès et l’anarchiste Lecoin

Dans cette affaire Ger­maine Ber­ton, pre­mier pas de sa grande car­rière, Tor­rès avait dû beau­coup à l’a­nar­chiste Lecoin, qui avait incli­né la jeune ter­ro­riste à son choix, s’il n’en avait déci­dé lui-même. 

Pareille­ment, des causes anar­chistes ulté­rieures que défen­dit Tor­rès, de Schwartz­bard, le petit hor­lo­ger de Ménil­mon­tant qui tua un jour de 1927, rue Racine à Paris, l’het­man pogro­miste Pet­liou­ra, à Ernes­to Bono­mi­ni, jeune liber­taire ita­lien qui avait tué au res­tau­rant « Noél-Peters » un chef fas­ciste, émis­saire per­son­nel de Mus­so­li­ni, Nico­là Bon­zer­vi­zi, la plu­part lui vinrent de Lecoin. 

De cela, celui-ci ne dit rien ou pas grand-chose dans ses récents sou­ve­nirs, dis­cret et indul­gent qu’il est pour tous ceux qui appa­rurent dans ses che­mins. Et pour­tant, Tor­rès, qu’on sur­pren­dra là dans un registre insoup­çon­né, fut non seule­ment ingrat mais par­fai­te­ment odieux à son égard. 

Cela se pas­sait durant la der­nière guerre, alors que dans son exil new-yor­kais, l’illustre avo­cat avait tout loi­sir de mâcher et de remâ­cher ses décon­ve­nues poli­tiques. Qu’il en eût à Mar­cel Déat, à de Mon­zie, à Poma­ret, à Georges Bon­net et qu’il ne trou­vât plus de grâce qu’à Georges Man­del, qu’il avait pour­tant, dans les années 1920, traî­né dans une fange assez dense, pas­se­rait encore, mais qu’il mêlât à son fiel le nom de Lecoin et des « pis­to­le­ros du Liber­taire » n’est pas pardonnable. 

Lui qui connais­sait mieux que per­sonne le dés­in­té­res­se­ment de l’un et le ridi­cule des moyens des autres, com­ment a‑t-il pu s’a­vi­lir aux lignes qu’on va lire, 

Scripta manent, hélas !

Elles sont dans cette que Bren­ta­no’s publia à New York en 1942. 

Tor­rès pré­tend trai­ter de l’af­faire du tract Paix immé­diate qui fit cou­ler tant d’encre, mais jamais aus­si démentielle : 

Mais voi­ci que la conju­ra­tion, dont je cher­chais dans la pre­mière nuit de guerre à débrouiller les fils pen­dant que les lai­tiers fai­saient tin­ter leurs bidons dans les rues, engage sa pre­mière offen­sive. L’a­nar­chiste d’ac­tion directe Lecoin, condam­né à cinq ans de réclu­sion pen­dant la guerre de 1914 pour avoir ten­té d’as­sas­si­ner l’an­ti­mi­li­ta­riste repen­ti Gus­tave Her­vé, a rédi­gé, nos fan­tas­sins, à peine ins­tal­lés à leurs cré­neaux, un mani­feste inti­tu­lé Paix immé­diate

« … Mar­cel Déat a non seule­ment don­né sa signa­ture, mais col­la­bo­ré avec Lecoin, à la rédac­tion de Paix immé­diate, l’au­teur de Mou­rir pour Dant­zig for­mant avec le vieux che­val de retour du ter­ro­risme, un atte­lage dont l’é­lé­gant gent­le­man-rider de Bri­non tient les brides. Or Déat est secré­taire géné­ral de l’U­nion socia­liste qui est repré­sen­tée offi­ciel­le­ment dans le minis­tère Dala­dier par deux délé­gués, de Mon­zie et Poma­ret. Deux membres du gou­ver­ne­ment ayant charge de la guerre et de la vic­toire recon­naissent ain­si pour chef le com­plice d’un anar­chiste qui, dès la mobi­li­sa­tion, aiguise son poi­gnard pour le plan­ter dans le dos de nos sol­dats ! »

Voi­là en quels termes Tor­rès osait écrire d’un homme qu’il connais­sait mieux que per­sonne et qu’il avait cent fois cou­vert de fleurs publi­que­ment en termes hyperboliques. 

Cela se pla­çait à la page 143 de cette Machine, infer­nale, ô combien ! 

Mais anté­rieu­re­ment, il avait déjà osé, page 57, fai­sant cette fois-ci par­ti­ci­per de l’op­probre Bon­net et Ber­ge­ry, cette effa­rante gredinerie : 

Dopé par Ber­ge­ry qui occu­pait le Quai d’Or­say en Per­ma­nence, Bon­net com­man­di­tait avec l’argent des fonds secrets, les pis­to­le­ros du Liber­taire et les cagou­lards de la Liber­té

D’ailleurs, là ne s’ar­rê­te­rait pas le flo­ri­lège atroce qu’on pour­rait faire des écrits d’Hen­ry Tor­rès chez les Yanks. Aus­si rîmes-nous de bon cœur, quand, au len­de­main de la mort de Coc­teau, dans un mee­ting tenu sous des aus­pices riva­ro­liens à la Mutua­li­té, à pro­pos de l’am­nis­tie, il pré­ten­dit récla­mer de l’as­sis­tance, très peu enthou­siaste, une minute de silence en l’hon­neur du défunt. 

Et qu’eût-il été de cette subite ido­lâ­trie si le public avait pu appré­cier le texte suivant : 

Dans l’é­tat-major du nou­veau régime je ne connais que l’a­mi­ral Dar­lan pour n’a­voir ces­sé de don­ner l’exemple de l’es­prit de famille, en pro­té­geant contre les van­dales de la Sûre­té tou­lon­naise ou pari­sienne les pré­cieuses pipes et les pots d’o­pium de son proche parent Jean Coc­teau qui, sous son affec­tueux patro­nage paie à la Ges­ta­po en articles flat­teurs sa ration quo­ti­dienne de drogue… 

Textes, conve­nons-en, qui nous empê­chèrent d’a­voir l’autre jour, tout le regret que nous aurions vou­lu avoir, de la dis­pa­ri­tion de l’a­vo­cat de Ger­maine Ber­ton, de Bono­mi­ni, d’As­ca­so et de Dur­ru­ti et de tant d’autres.

[/​Alexandre Croix/​]

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