La Presse Anarchiste

Aux travailleurs du port

Compagnons.

Un fait sans pré­cé­dent se pro­duit dans la ville du Hâvre.

Un jour­nal com­plè­te­ment ouvrier dans l’ac­cep­tion la plus pure du mot, vient de paraître.

Il se pro­pose d’ins­truire les ouvriers sur les moyens pou­vant ame­ner leur éman­ci­pa­tion, et s’en­gage en même temps à prendre la défense de toute la classe ouvrière.

Les tra­vailleurs du port sont sans contre­dit ceux qui sont vic­times de la plus ignoble exploi­ta­tion. Tous, tant que nous sommes, nous res­sen­tons les effets de ces abus conti­nuels dont nous sommes vic­times, sans pou­voir réagir, étant tou­jours com­man­dés par ce besoin impé­rieux que l’on nomme la faim.

Plu­sieurs ten­ta­tives furent faites sans résul­tat contre cet état de chose. L’os­tra­cisme patro­nal obtint tou­jours gain de cause contre l’i­ni­tia­tive per­son­nelle de quelques compagnons.

Le jour­nal l’Idée Ouvrière, étant rédi­gé par des com­pa­gnons ne redou­tant à aucun titre la vin­dicte patro­nale, pour­ra se faire l’é­cho et l’in­ter­prète de toutes nos revendications.

Nous nous pro­po­sons de dévoi­ler au grand jour tous les abus dont nous sommes vic­times tous les jours et dans un plan que nous vous expo­se­rons ulté­rieu­re­ment, nous nous pro­po­se­rons de sup­pri­mer le plus vite pos­sible les para­sites qui vivent à nos dépens sans pro­duire par eux-même ; c’est-à-dire conser­ver pour nous le pro­duit inté­gral de notre travail.

Ces idées doivent sou­rire à tous ceux qui res­sentent la faus­se­té de notre position.

Com­pa­gnons, à l’œuvre aidez-nous et la réus­site est au bout en atten­dant la liqui­da­tion der­nière, cou­rons sus au para­si­tisme, et vive la liberté !

Un ouvrier du port. 

La Presse Anarchiste