Nous avons signalé il y a longtemps l’intensification de l’actionnariat dans les nations capitalistes. La Vie française du 12 – 7‑63 nous indique qu’il y a aux U.S.A. 15 actionnaires pour 100 adultes, 10 en Angleterre, 8 en Suisse, 4 en France et 3 en Allemagne fédérale.
Comme presque toujours chaque adulte est marié, il faut doubler ces proportions. Nous aurions donc 30 pour cent de personnes intéressées par les participations directes aux U.S.A., 20 en Grande-Bretagne, 16 en Suisse, etc. Et le mouvement ne fait que s’accentuer.
Au lieu de la prolétarisation de la bourgeoisie prévue « scientifiquement » par Marx, c’est le phénomène inverse qui se produit. Il y a embourgeoisement du prolétariat. Les grandes concentrations capitalistes n’empêchent pas cette évolution, car des milliers ou des millions de petits actionnaires appartiennent ou font partie des grandes entreprises, des trusts, des holdings, etc.
Il y a lieu de revoir nos idées sur ces faits. Et d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Entre autres, celle-ci : l’évolution vers la justice économique ne peut suivre le chemin traditionnel de la révolution classique, et la lutte de classes est de moins en moins un facteur de la dynamique de l’histoire.