La Presse Anarchiste

« Kouhao » et « Biaoyu »

Expres­sion conden­sée d’é­mo­tions, d’in­di­gna­tions et d’exi­gences sai­sies sur le vif, les slo­gans résument un mou­ve­ment popu­laire en un rac­cour­ci idéal. Ceux que nous pro­po­sons ici — kou­hao scan­dés à haute voix ou biaoyu ins­crits sur des ban­de­roles — ont été tirés d’une col­lec­tion dont nous n’a­vons pu, mal­heu­reu­se­ment, iden­ti­fier la source, le docu­ment uti­li­sé n’in­di­quant aucunes réfé­rences. La pré­sen­ta­tion thé­ma­tique adop­tée par le com­pi­la­teur, Zhong Wei, ne per­met pas de suivre de près le mou­ve­ment dans son évo­lu­tion : la date d’ap­pa­ri­tion de chaque slo­gan, notam­ment, n’est pas men­tion­née. Tou­te­fois, l’ordre des rubriques res­pecte en gros la chro­no­lo­gie. Nous avons com­plé­té notre choix par une série de slo­gans emprun­tés à l’en­semble qui se trouve repro­duit dans Tian’an­men yi jiu ba jiu [Tian’an­men, 1989], recueil de docu­ments com­pi­lés par la rédac­tion du Lianhe bao [jour­nal union], Lian­jing, Tai­pei, août 1989. Nous avons reje­té en fin de liste des slo­gans plus conjonc­tu­rels, ceux qui ont rap­port avec la grève de la faim, enta­mée par les étu­diants le 13 mai, et ceux qui ont été scan­dés lors de la mani­fes­ta­tion du 10 mai.

Les pre­miers slo­gans qu’on va lire ont été criés le 22 avril 1989, à l’oc­ca­sion des funé­railles de Hu Yao­bang. On a suf­fi­sam­ment insis­té sur le rôle de sym­bole, voire de pré­texte, qu’a joué dans les évé­ne­ments, comme ce fut le cas pour Zhou Enlai en 1976, la figure du chef du par­ti déchu. De fait, à tra­vers ces wan­lian — sen­tences de deuil paral­lèles — de fac­ture clas­sique, la per­son­na­li­té du défunt se sty­lise, confon­dant ses traits avec ceux — tra­di­tion­nels — du man­da­rin intègre injus­te­ment trai­té. Mais la cri­tique indi­recte se trans­forme vite en contes­ta­tion franche, dont les maîtres mots seront la démo­cra­tie, la liber­té d’ex­pres­sion et d’in­for­ma­tion et la lutte contre la cor­rup­tion et les pri­vi­lèges. La loi mar­tiale, décré­tée le 19 mai, déclenche une nou­velle vague de slo­gans et des attaques de plus en plus viru­lentes contre le Pre­mier ministre Li Peng. On note­ra, à ce pro­pos, le carac­tère radi­cal de cer­tains mots d’ordre — bien que nous ne soyons pas à même de suivre dans le détail la pro­gres­sion du ton. Aucun d’eux, tou­te­fois, ne réclame le ren­ver­se­ment du par­ti communiste.

Même sous leur forme écrite, les slo­gans demeurent la concré­tion d’une parole qui n’ac­quiert tout son sens que dans un ins­tant et un lieu don­nés. Bien que ceux-ci nous soient livrés cou­pés de leur contexte, ils laissent devi­ner ici et là la voix qui les pro­fère (peuple de Pékin, jour­na­listes) où la scène, désor­mais tra­gique (la place Tian’an­men), qui les a por­tés. Et si les voix se taisent avant les mas­sacres, ce silence n’en est que plus dramatique.

Tous ces slo­gans sont riches en allu­sions et en jeux de mots aux­quels la tra­duc­tion ne par­vient pas tou­jours à rendre jus­tice. On s’est effor­cé cepen­dant de les res­pec­ter autant que faire se peut, et de res­ti­tuer cer­tains effets de rythmes ou de rimes, tant il est vrai qu’en eux réside pour une bonne part l’ef­fi­ca­ci­té du message.

Isa­belle Rabut.

I. À la mémoire de Hu Yaobang

Pleu­rons, pleu­rons, pleu­rons, le cama­rade Yaobang
Rions, rions, rions, sur dix années de farce.

(Les dix années de réforme, ici contes­tées, qui ont sui­vi le retour au pou­voir de Deng Xiao­ping)

Hier des larmes, on a sau­vé par erreur le loup de Zhongshan

Ce matin dou­leur et colère : on pleure Hu Yaobang.

(Allu­sion à une his­toire célèbre qui se déroule à l’é­poque des Royaumes com­bat­tants : un loup pour­chas­sé demande secours à mes­sire Dong­guo, qui l’en­ferme dans un sac. Mais une fois le dan­ger écar­té, le loup menace de dévo­rer son sau­veur. Le per­son­nage visé est ici Deng Xiao­ping.)

Hier au pinacle, aujourd’­hui sous la botte

Les hommes seraient-ils des singes ?
Hier non consen­tant, aujourd’­hui victime
La Chine n’est pas un zoo.

(«… aujourd’­hui sous la botte » : Hu Yao­bang a été limo­gé en jan­vier 1987. « Hier non consen­tant » : sug­gère que Hu Yao­bang n’a­vait pas vou­lu le haut poste auquel il avait été pro­mu.)

Si les pro­fi­teurs tiennent bon

Quand la réforme sera-t-elle réalisée ?

Et si, face aux ténèbres c’est l’exil et la mort

Pour notre géné­ra­tion, où est le chemin ?

(« L’exil » : le terme chi­nois employé ici désigne tra­di­tion­nel­le­ment le ban­nis­se­ment d’un fonc­tion­naire, sa relé­ga­tion à un poste mineur dans un dis­trict éloi­gné.)

Pour­quoi les héros vivent-ils si peu

Dans les géné­ra­tions futures qui vien­dra éclai­rer la nation ?

(Jeu de mot sur les carac­tères com­po­sant les nom et pré­nom de Hu Yao­bang : « Hu » signi­fie aus­si « pour­quoi » et « Yao­bang » a le sens de : « éclai­rer la nation ».)

Nous vou­lions que tu reviennes don­ner vie à nos fleuves et à nos montagnes

Qui eût cru que l’âme du héros par­ti­rait si vite ?

Ce matin, nous por­tons un lourd far­deau sur les épaules

Que Yao­bang repose en paix.

À les com­pa­rer, les mérites sont plus grands que les fautes
À les com­pa­rer, la mort vaut mieux que la vie.

Les hommes sin­cères morts, demeurent les hypocrites
Les hommes de cœur morts, l’in­dif­fé­rence les enterre.

(Pro­tes­ta­tion contre le peu de reten­tis­se­ment qu’au­rait sus­ci­té la mort de Hu Yao­bang.)

L’é­toile de l’es­poir s’est abî­mée, la Chine est dans la détresse

Pour­quoi apai­ser la colère du peuple puisque le peuple n’a pas de colère

Où donc est le chemin ?

Hélas ! hélas !

(« Pour­quoi apai­ser la colère du peuple puisque le peuple n’a pas de colère » : pro­tes­ta­tion contre le peu de reten­tis­se­ment qu’au­rait sus­ci­té la mort de Hu Yao­bang.)

Les grandes âmes n’ont que faire des titres

Aux ser­vi­teurs de l’É­tat, l’immortalité

Les vieux renards n’ont que faire de la retraite

Aux bureau­crates, la longévité.

L’a­ve­nir, c’est à nous d’en être les champions

En pen­sant à celui qui est mort pour le pays.

Pour scru­ter les che­mins du futur

Qui mon­te­ra seul sur la tour ?

La Chine si malmenée

Dans la tour­mente a encore per­du un guide

Les cent familles sou­cieuses du pays

Demandent aux gou­ver­nants pour­quoi est mort le héros.

(Demande d’ex­pli­ca­tions sur les condi­tions dans les­quelles est mort Hu Yao­bang.)

Tu es mort et nous vivons

Vivants, devant ce peuple si malmené

Com­ment trou­ve­rions-nous la paix ?

Mort après une vie de probité

Tu as fer­mé les yeux en paix

Cher­cher l’in­dé­pen­dance du peuple, lut­ter pour l’en­ri­chis­se­ment du pays

Quel mal y a‑t-il à cela ?

À entendre dire que les héros sont morts

À consta­ter que le monde n’a pas changé

Qui ne serait affligé ?

Qui a cœur inflexible et bouche sincère

Ne sau­rait vivre jus­qu’au bout de son âge

En voyant ce désastre et ces men­songes qui voilent le ciel

Peut-on ne pas mou­rir d’un infarctus ?

(« Peut-on ne pas mou­rir d’un infarc­tus ? » comme Hu Yao­bang)

Vieux Mao, bon­soir. Vieux D., bonsoir

C’est la jus­tice de l’histoire.

Mon­sieur Zhou s’en va, Mon­sieur Hu meurt

Même amer­tume, même douleur.

(« Vieux D. »: Deng Xiao­ping, dont on salue ici le déclin. « Mon­sieur Zhou s’en va » : allu­sion à la mort de Zhou Enlai, qui avait don­né lieu à de sem­blables ras­sem­ble­ments en avril 1976.)

As de cœur, trois de pique, on peut attaquer

Quatre de car­reau et cinq de trèfle, on fait sau­ter la banque et on lance l’offensive.

(Cette sen­tence, dont nous avons essayé de don­ner une idée, ain­si que la sui­vante, non tra­duite ici [qui se fonde sur les règles du jeu de mah-jong), font allu­sion au machia­vé­lisme de Deng Xiao­ping. Le cœur « rouge » est un sym­bole de loyau­té.)

Celui qui n’au­rait pas dû par­tir est parti

Ceux qui auraient dû mou­rir ne sont pas morts.

Hu Yao­bang, les intel­lec­tuels vous aiment.

Les grands hommes s’en vont Les hypo­crites survivent.

II. La lutte pour la liberté et la démocratie

Vive la liberté !

Vive la démocratie !

Vive le peuple !

Vive la légalité !

Ver­sons notre sang pour la démocratie !

Nous avons besoin d’un gou­ver­ne­ment qui repré­sente le peuple !

À bas le fas­cisme ! Le peuple vaincra !

Après un siècle de som­meil, le pays se réveille !

Liber­té d’expression !

La nation ne retrou­ve­ra la paix qu’a­vec la démocratie !

Nous vou­lons la démo­cra­tie, nous vou­lons la liber­té, nous vou­lons les droits de l’homme !

III. La revendication de la liberté de l’information

Les médias doivent dire la vérité !

Défen­dons la Consti­tu­tion et la liber­té de l’information !

Nos plumes ne peuvent écrire ce qu’elles veulent, ni nos bouches dire ce qu’elles désirent !

Le monde péki­nois de l’in­for­ma­tion exige d’être lavé de son déshonneur !

(Cette ban­nière était vrai­sem­bla­ble­ment por­tée par des jour­na­listes. Elle fait allu­sion aux infor­ma­tions men­son­gères qu’ils étaient char­gés de trans­mettre.)

Quo­ti­dien du peuple c’que tu dis c’est pas vrai,

Quo­ti­dien Clar­té c’que t’é­cris c’est truqué !

Quo­ti­dien du peuple tu trompes le peuple,

Télé­vi­sion cen­trale, blanc et noir c’est égal,

Agence Xin­hua, agence des scélérats !

Vous ne devez pas nous obli­ger à for­ger des mensonges !
(Cette ban­nière était vrai­sem­bla­ble­ment por­tée par des jour­na­listes. Elle fait allu­sion aux infor­ma­tions men­son­gères qu’ils étaient char­gés de trans­mettre.)

Quo­ti­dien du peuple tu trompes le peuple,

Quo­ti­dien Clar­té tu fais de l’obscurité !

IV. Contre la corruption

Mar­chons, marchons

Si on ne marche pas, ça ne mar­che­ra pas !

À bas la spé­cu­la­tion mandarinale

Si on ne la bat pas, on ne l’a­bat­tra pas !

(La der­nière phrase fait réfé­rence à une cita­tion de Mao, tirée du « Petit Livre rouge » : « Tout ce qui est réac­tion­naire est pareil : tant qu’on ne le frappe pas, impos­sible de le faire tom­ber ».)

À bas la cor­rup­tion, à bas les privilèges !

Sanc­tion­nons sévè­re­ment les man­da­rins corrompus !

À bas la bureaucratie !

Pri­vi­lèges, pri­vi­lèges, source de corruption !

À bas la corruption !

À bas l’au­to­cra­tie, à bas la dic­ta­ture, à bas les privilèges !

À bas les com­bines, à bas le népotisme !

À bas les pri­vi­lèges qui se cachent der­rière la spé­cu­la­tion mandarinale !

V. Contre la répression

Nous ne vou­lons pas d’un ordre impo­sé par la force des baïonnettes !

Loi mar­tiale, source de tous les troubles

Contrôle mili­taire, ce sont les offi­ciels qui forcent le peuple à se soulever !

(La loi mar­tiale a été ins­tau­rée dans la nuit du 19 au 20 mai. «… ce sont les offi­ciels qui
forcent le peuple à se sou­le­ver ! »: for­mule tirée du célèbre roman « Au bord de l’eau ».
)

Nous ver­se­rons notre sang pour la démocratie

La vio­lence ne nous fait pas peur !

Abo­li­tion de la loi mar­tiale, sup­pres­sion du contrôle militaire !

Les sol­dats sont à nos portes mais que nous importe !

Vous avez la force, nous avons notre sang !

Vous avez la troupe, nous avons le peuple !

Pas de réforme sous contrôle militaire

Pas de démo­cra­tie sous la loi martiale !

Quand on a rai­son, on défend son bon droit

Quand on a tort, on fomente des troubles !

À bas le fas­cisme ! le peuple vaincra !

Le contrôle mili­taire est une insulte au peuple de Pékin !

Nous ne crai­gnons pas la mort !

VI. Critique de Deng Xiaoping

Xiao­ping, ça va… pas bien la tête !

(Une ban­de­role bran­die par les étu­diants au cours du défi­lé du 1er octobre 1984 [alors que Deng Xiao­ping béné­fi­ciait d’o­pi­nions plu­tôt favo­rables] por­tait ces mots : « Xiao­ping, ça va ? » Le slo­gan donne à l’ex­pres­sion un pro­lon­ge­ment inat­ten­du.)

Cixi, abdique !

(Deng Xiao­ping est ici assi­mi­lé à l’im­pé­ra­trice douai­rière Cixi, qui détint le pou­voir effec­tif de 1861 à 1908, tirant les ficelles « der­rière le rideau ». [Rideau der­rière lequel les femmes devaient nor­ma­le­ment se tenir lors des audiences).)

Il faut une poli­tique de droi­ture, pas une poli­tique de tenture !

(Même note que pré­cé­dem­ment à pro­pos du rideau. Le slo­gan joue sur l’ho­mo­pho­nie de deux carac­tères dont l’un signi­fie « intègre » et l’autre « rideau ». Lit­té­ra­le­ment : « Il faut être intègre et ne pas tirer les ficelles der­rière le rideau ! »)

Celui qui gou­verne der­rière le rideau

Un fléau pour le pays et pour le peuple !

(Même note que pré­cé­dem­ment.)

Deng Xiao­ping est comme la lune

Aujourd’­hui crois­sant, demain pleine lune !

On vou­lait Xiao­ping, on espé­rait Xiaoping
Et quand il est arri­vé, ce fut encore pire !

La géron­to­cra­tie est la source de la corruption !

Il faut en finir avec la gérontocratie !

Les cadres de Mao avaient les mains propres

Les cadres de Hua Guo­feng sont par­tis sans lais­ser de traces

Les cadres de Deng Xiao­ping ont les poches pleines !

Deng Xiao­ping, ton heure a sonné !

Xiao­ping, Xiao­ping, l’in­jus­tice sous le ciel !

(Jeu de mot sur le carac­tère « ping », qui signi­fie : « juste ».)

Peu importe qu’un chat soit noir ou blanc

S’il sait manœu­vrer, c’est un bon chat !

(Détour­ne­ment du mot célèbre de Deng Xiao­ping : « Peu importe qu’un chat soit noir ou blanc, du moment qu’il attrape les sou­ris ! »)

Match Chine-URSS : 85 à 58.

(Allu­sion aux âges res­pec­tifs de Deng Xiao­ping et de Gor­bat­chev.)

Retraite égale san­té et longévité.

L’âge ne par­donne pas.

Qui a pré­ten­du que tu ne pou­vais pas te retirer ?

Sagesse plus expérience
Égalent combien ?

Retourne au Sichuan, tu veux bien ?

(Pro­vince dont est ori­gi­naire Deng Xiao­ping.)

Déli­vrons le Comi­té central

Chas­sons l’empereur occulte !

(« empe­reur occulte », c’est-à-dire celui qui exerce le pou­voir de fait, contrai­re­ment à la
loi.
)

Nous ne vou­lons pas d’empereur occulte

Nous ne vou­lons pas d’un par­ti de vieillards !

Celui qui pré­side la Com­mis­sion militaire

Ne dirige pas les affaires de l’État !

(Deng Xiao­ping, à l’é­poque, n’é­tait inves­ti que d’un seul titre : celui de pré­sident de la com­mis­sion mili­taire du Comi­té cen­tral)

Démis­sionne donc !

Qu’at­tends-tu encore ?

Res­pon­sa­bi­li­té collective,

Démis­sion collective !

Quand le ciel s’écroule

Les grands le retiennent avec leur tête.

Mais ce petit-là ?

(Allu­sion à la petite taille de Deng Xiao­ping, qu’on rap­pro­che­ra de cette plai­san­te­rie bien connue des Péki­nois : « Tout aug­mente, sauf la taille de Deng Xiao­ping ! »)

Xiao­ping, tu es féroce

Mais tu as beau être un tigre, on te tou­che­ra le cul !

(Détour­ne­ment de l’ex­pres­sion : « Être comme un tigre dont per­sonne n’ose tou­cher le cul ».)

Xiao­ping,

Aie le cou­rage de recon­naître tes fautes !

Xiao­ping, Xiaoping

Quatre-vingts piges

Encore vert

Mais la tête pas claire !

VII. Attaques contre Li Peng

Li Peng a des pour­sui­vants dans le monde entier ! [Avoir des dis­ciples dans le monde entier)

(Jeu de mots intra­dui­sible sur deux carac­tères homo­phones : « tao » [le pêcher] asso­cié au carac­tère « li » [le pru­nier] désigne méta­pho­ri­que­ment les dis­ciples. Mais « Li » est aus­si le nom du pre­mier ministre et « tao », cor­res­pon­dant à un autre carac­tère, signi­fie châ­tier, faire une expé­di­tion puni­tive.)

À bas la tyran­nie ! Jugeons Li Peng en pro­cès public !

Li Peng, Li Peng, rebut du ciel et de la terre !

Étran­glons Li Peng !

Jus­qu’à ce que Li Peng démis­sionne, nous serons ici tous les jours !

Si Li Peng ne démis­sionne pas,
nous dor­mi­rons le jour et la nuit nous serons là !

(C’est-à-dire sur la place Tian’an­men.)

Jus­qu’à ce que Li Peng abdique

Nous ferons les trois huit !

(En se relayant sur la place.)

Des­ti­tuons Li Peng, jugeons-le selon la loi !

À bas Li Peng ! À bas la dictature !

Tant que Li Peng reste ici, pas de paix pour le pays !

Quand Li Peng tom­be­ra Tout le monde applaudira !

Ordre n°1 du peuple : que Li Peng démis­sionne sans conditions !

Levée de la loi mar­tiale ! Démis­sion de Li Peng !

Tant que Li Peng ne se pen­dra pas,

Nous ne dor­mi­rons pas !

Tant que Li Peng ne sera pas fusillé,
La chance ne nous sera pas redonnée !

Après la pluie, le beau temps,
Li Peng n’au­ra qu’un temps !

Com­ment Li Peng peut-il être Pre­mier ministre ?

Le peuple le com­bat­tra jus­qu’au bout !

Convo­ca­tion de l’As­sem­blée popu­laire nationale,

Des­ti­tu­tion de Li Peng !

Li Peng, Li Peng,
gre­din, chenapan !

La capi­tale du peuple est aux mains du peuple,

Qu’on en finisse avec les folies de Li Peng !

À la porte Li Peng,

L’A­frique du Sud t’attend !

Tant que Li Peng ne sera pas renversé,

La dette de l’É­tat ne peut diminuer.

Ministre Li, sot-Li-laisse !

(Jeu de mot sur le carac­tère « Li » [s’oc­cu­per de], qui entre dans le mot « zon­gli » [Pre­mier ministre] et dans « gou­bu­li » (mot à mot : « les chiens le dédaignent » qui désigne, par anti­phrase, une sorte de « bao­zi ». [pâté à la viande], spé­cia­li­té de Tianjin.)

Un chien ne vou­drait pas de la viande de Peng !

Li Peng, Li Peng, vio­leur du peuple !

Ministre, ministre qui n’ad­mi­nistre rien

Mieux vau­drait t’ap­pe­ler sot-l’y-laisse !

Quand l’ar­mée sera entrée, qu’elle attrape d’a­bord Li Peng

Et quand elle aura attra­pé Li Peng, qu’elle attrape Xiaoping !

Cama­rades, debout ! Sai­sis­sez-vous de Li Peng et chassez-le !

Le peuple licen­cie les ser­vi­teurs du peuple !

Li Peng, tu as vio­lé la loi

Et qui viole la loi doit être sanctionné !

Si Li Peng ne rentre pas chez lui,

Les ouvriers ne ren­tre­ront pas chez eux !

Démis­sion de Li Peng,

Retraite de Deng Xiaoping,

Abo­li­tion de la loi martiale,

Sup­pres­sion du contrôle militaire !

Li Peng plonge le pays dans le chaos

Il n’é­chap­pe­ra pas à ses responsabilités !

Tant que Li Peng ne démis­sion­ne­ra pas

Qu’il pleuve ou qu’il vente, nous serons là !

Loi bio­lo­gique de l’é­vo­lu­tion : l’oi­seau Rock — le moi­neau — le bousier.

(L’oi­seau Rôock, ou « Peng », homo­nyme du pré­nom du Pre­mier ministre, est un oiseau
mytho­lo­gique d’une taille gigan­tesque.
)

Que Li Peng soit déchu de sa qua­li­té d’homme !

Maman Deng, ramène vite bébé Peng à la maison !

VIII. En soutien aux grévistes de la faim

Quand les étu­diants ont faim,

Les ouvriers souffrent !

Quand le frère aîné a faim,

Son petit frère pleure.

Les étu­diants aiment la patrie,

Nous aimons les étudiants !

Lais­ser mou­rir sans por­ter secours

La jus­tice du ciel ne sau­rait le tolérer !

Sau­vons, sau­vons les enfants !

Vivons ou mou­rons avec les étudiants !

IX. Slogans prononcés lors de la manifestation du 10 mai 1989

Nous exi­geons impé­ra­ti­ve­ment le dialogue !

Pro­tes­tons solen­nel­le­ment contre l’éditorial

(Il s’a­git de l’é­di­to­rial du Quo­ti­dien du peuple, en date du 26 avril 1989.)

Répri­mons sévè­re­ment la corruption !

Éra­di­quons la spé­cu­la­tion mandarinale !

Dia­logue sincère

D’é­gal à égal !

Res­pec­ter la véri­té des faits

Libé­rer la presse de la censure !

Nous ne vou­lons pas de bureau­crates incapables !

Nous ne vou­lons pas de poli­ti­ciens véreux !

Pro­tes­tons solen­nel­le­ment contre le Comi­té muni­ci­pal de Shanghai !

(Allu­sion au limo­geage, par les auto­ri­tés de Shan­ghai, du rédac­teur en chef du World Eco­no­mic Herald, Qin Ben­li.)

Sou­te­nons réso­lu­ment le World Eco­no­mic Herald !

Nous exi­geons une véri­table liber­té de la presse !

Nous ne vou­lons pas d’une hypo­crite « uni­té et stabilité » !

La démo­cra­tie n’at­tend pas !

La réforme n’at­tend pas !


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