La Presse Anarchiste

Action directe

    « Une loi ― sup­po­sée bien­fai­sante ― n’a aucune por­tée si les ouvriers sont inca­pables de la faire appli­quer. S’ils sont capables de faire appli­quer une loi amé­lio­rant leur sort, les tra­vailleurs sont capables d’ac­qué­rir ou d’im­po­ser cette amé­lio­ra­tion sans loi. S’ils ont reçu l’é­du­ca­tion syn­di­cale, ils ne per­dront pas leur temps à attendre qu’on leur donne légis­la­ti­ve­ment ce qu’ils peuvent prendre ou impo­ser par l’ac­tion directe. Par des moyens simples et éner­giques, ils exi­ge­ront de leurs patrons de meilleures condi­tions de travail. 

    Avec l’ac­tion directe, les beaux par­leurs de la poli­tique ne réus­sissent plus à leur­rer les tra­vailleurs. Leur dan­ge­reux concours n’est plus sol­li­ci­té par les grévistes. 

    On n’est jamais si bien ser­vi que par soi-même. 

    Nous n’a­vons pas à recher­cher l’o­ri­gine des mots : Action directe. Cette action fut de tous les temps, dès que, dans leurs luttes les oppri­més s’op­po­sèrent aux oppres­seurs et les exploi­tés aux exploiteurs. 

    En un mot l’ac­tion directe c’est l’ac­tion puis­sante et effi­cace nous le répé­tons à des­sein, exer­cée par les ouvriers eux-mêmes sur les exploi­teurs ou sur les gou­ver­nants qui les protègent. 

    Sous ces formes diverses l’ac­tion directe peut être indi­vi­duelle ou col­lec­tive. Elle est une des meilleures preuves de la vita­li­té du pro­lé­ta­riat organisé. » 

Georges Yve­tot

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