Catégorie : Témoins (1953 — 1967)
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Spectacles
C’est bien rare que j’aille au théâtre (parce que je l’aime trop), encore plus rare que, j’en sorte brûlé d’autant d’enthousiasme qu’après avoir vu ce Victor de Roger Vitrac. Qu’ils sont donc pâlots, à côté, nos actuels démolisseurs (qu’ils disent) des idées reçues et des préjugés ! Pâlots et tristes. Ici, rien ne résiste à la causticité endiablée…
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Spectacles
Les récentes manifestations d’ambiguïté politique et d’atermoiement judiciaire nous ont clairement montré l’urgence et l’actualité d’un théâtre sainement antimilitariste. (On se souviendra du « C’est le fait des Français et c’est le fait des Allemands qu’ils n’aient jamais rien accompli de grand au point de vue national ou au point de vue international, sans que chez les uns…
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Spectacles
L’on dit beaucoup que le cinéma est malade, que, par exemple, ce qu’on a appelé la nouvelle vague l’aurait amené à patauger de plus en plus. Et bien sûr, les dithyrambes qui ont accueilli des productions aussi prétentieuses que « Les amants » ou « L’année dernière à Marienbad » seraient plutôt pour décourager. Pourtant, moi qui boude tellement…
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Spectacles
On n’aura pas lu sans surprise sous la plume de Franck Jotterand (J’aime le cinéma, tome 2, Ed. Rencontre) cette appréciation du « Viridiana » de Luis Buñuel : «… un ennui intermittent né du sentiment que les personnages sont artificiels, que la provocation est souvent gratuite, et que c’est filmé comme du vieux cinéma… l’ensemble est décousu. » Assurément…
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Périodiques
C’est le titre d’un des poèmes d’Evguéni Evtouchenko publiés dans l’édition dominicale de la Pravda du 21 octobre 1962. Evtouchenko est, on le sait, l’un des meilleurs poètes de la jeune génération soviétique, dont le courage, la lucidité et la noble inspiration ont fait une sorte de porte-drapeau de l’intelligentsia de son pays, peut-être même un nouveau…
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Périodiques
Je dois dire que lorsque Pierre Boujut me confia son projet de publier, en guise d’hommage à Lecoin un numéro entièrement composé de poèmes en l’honneur du cher et vaillant gréviste de la faim, je me sentis mal à l’aise : tous ces versificateurs qui allaient, sans risquer la famine, mettre « lyriquement » à profit le courage…
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Quand la justice ne change pas de camp
C’est Simone Weil qui, dans l’une des pages les plus passionnément interrogatives qu’elles nous ait laissées, a dit, évoquant le danger mortel qui a toujours menacé les meilleures causes dès qu’ayant triomphé elles accèdent au pouvoir : alors la justice change de camp. Mais l’autre justice, l’institutionnelle, ensemble des lois et tribunaux inventés pour nous…
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Impardonnable Camus
Impardonnables en effet, ce talent (lui a‑t-on assez reproché de bien écrire!), cette intégrité, cette vigilance qui se refuse à toutes les Eglises métaphysiques ou politiques, cette volonté scrupuleuse de n’oublier jamais qu’il y a et la beauté et les malheureux — comme il y a aussi et l’absurde et l’impératif du bonheur. Sinon comment expliquer la hargne, la…
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Jeanne Berneri (1897 — 1962)
Pour rendre un dernier hommage au grand cœur, à l’infatigable activité, à l’héroïsme, face à une vie tragique, qui ont caractérisé l’épouse — comme lui lumière internationale de l’anarchisme — de notre regretté Camille Berneri, nous traduisons ci-après, de la revue « Volontà », dont elle était l’animatrice, la nécrologie due à la plume d’Umberto Marzocchi, son continuateur. Puissent ceux qui…
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Jeanne Berneri et les amitiés internationales
Pressé par le temps et isolé par la maladie, je crois cependant pouvoir exprimer ici, avec mes faibles moyens, un peu de ce que mes compagnons parisiens des « Amitiés internationales » ont dans l’esprit et dans le cœur en cette heure de deuil. Dans ma province natale, au temps de mon enfance, on ne disait pas un « estropié »,…