La Presse Anarchiste

Les quais de demain

Où vont les anarchistes, par G. Lefrançais

Depuis long­temps déjà, le besoin de réfu­ter — mais très sérieu­se­ment — les idées anar­chistes se fai­sait sen­tir. Il fal­lait détruire ces idées d’in­dis­ci­pli­nés pour le salut de la Révo­lu­tion sociale. Ça y est. Mes­sieurs les com­mu­nistes, col­lec­ti­vistes et autres pos­si­bi­listes ou impos­si­bi­listes peuvent dor­mir tran­quilles. Un vieux, dont l’au­to­ri­té morale est hors de doute, le citoyen G.. Lefran­çais, ex-membre de la Com­mune, vient de tailler une de ses meilleures plumes pour com­battre l’a­nar­chie, qui ne se relè­ve­ra plus d’un si ter­rible coup. Aus­si avec quelle logique impla­cable il démontre en 32 pages nos théo­ries qu’il avoue ne pas com­prendre ; avec quelle argu­men­ta­tion ser­rée il prouve que les anar­chistes sont les pires conser­va­teurs de l’ordre social actuel. C’est à s’en convaincre si l’on avait le cou­rage de lire avec atten­tion la bro­chure jus­qu’au bout. Pour vous en don­ner la preuve, com­pa­gnons-lec­teurs, je vais cueillir au hasard quelques perles qui vous don­ne­ront une idée suf­fi­sante de l’ou­vrage complet.

Pre­mière perle, page 9. — « Les anar­chistes prennent pour leur compte la fameuse et si com­mode théo­rie bour­geoise, en disant qu’il peut exis­ter pour cer­taines natures un droit pri­mor­dial de vivre aux dépens des autres sans se sou­cier le moins du monde du sur­croit d’ef­forts que ceux-ci devront employer. »

Deuxième perle, p. 10. — « La théo­rie du “fais ce que veux” pour­rait en cer­tains cas pré­pa­rer cer­tains désa­gré­ments à ceux qui, la pre­nant au sérieux, s’a­vi­se­raient, bour­geois d’un nou­veau genre, de la pratiquer. »

Troi­sième perle, la plus belle, page 17. — « Dérou­lè­disme à rebours ou inco­hé­rence, tel se peut qua­li­fier — au point de vue révo­lu­tion­naire — l’an­ti-patrio­tisme des anarchistes. »

La conclu­sion sur­tout mérite d’être lue, si l’on veut voir une preuve de cré­ti­nisme, de coqui­ne­rie aveugle éma­nant d’un homme dont la cer­velle se liqué­fie par l’âge. Il n’est pas pos­sible de croire que cet homme qui a subi des Révo­lu­tions, qui a pu étu­dier, acqué­rir de l’ex­pé­rience — puis­qu’il est vieux — soit l’au­teur d’une inep­tie sem­blable, repro­duc­tion sans talent des argu­ments énon­cés par les bour­geois de la Bour­geoi­sie et du Par­ti ouvrier.

Cette bro­chure me confirme de plus on plus dans la convic­tion qui me fait sou­te­nir que nous, les jeunes, avons rai­son de ne pas nous mettre à la remorque de ces vieux débris qu’on appelle — par une funèbre rétros­pec­ti­vi­té — membres de la Commune.

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Je ne puis pas dire tant de mal sur la bro­chure de notre vieux cama­rade Achille Le Roy, bro­chure inti­tu­lée : « La liber­té de l’a­mour ». C’est un petit opus­cule que nous recom­man­dons aux amis et prin­ci­pa­le­ment aux jeunes filles qui croient « que c’est arrivé ».

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Le 13 août paraî­tra un pam­phlet bi-men­suel inti­tu­lé « Les beu­gle­ments du peuple » —Abon­ne­ment d’es­sai, 25 cen­times pour 2 mois. — S’a­dres­ser aux bureaux de « l’Au­to­no­mie individuelle ».

CH. S.


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