Pourquoi Noir et Rouge ?
― Si les quelques jeunes que nous sommes ont décidé de rogner sur leurs salaires pour vous offrir gratuitement cette tribune.
― Si nous consacrons quelques heures d’études, après la journée de travail, il doit y avoir une raison.
La raison, c’est qu’à la faveur des rencontres du camping, des feux de camps, des A.J. Nous avons compris qu’à côté des jeunes du « Rock and Roll » il existait de nombreux camarades pour lesquels jeunesse n’est pas synonyme d’inconscience et de « j’men foutisme ».
Étudiants ou ouvriers il existe, plus nombreux qu’on le croit, des jeunes qui se préoccupent du monde où ils vivent, qui cherchent à le comprendre, qui cherchent à le rendre meilleur.
Certains ont adhéré à des partis politiques, à des syndicats.
Tous se sont aperçus que les dirigeants des partis, des syndicats politisés, cherchaient à utiliser les jeunes non pas pour créer une société plus juste et plus fraternelle, mais pour alimenter la petite guerre électorale.
Nous avons tourné le dos à ces mauvais bergers.
Devons-nous pour autant nous endormir et remâcher notre écoeurement ?
Les quelques amis qui ont décidé d’ouvrir cette tribune pensent que non.
Ils croient (peut-être se trompent-ils) que les jeunes doivent étudier ensemble, fraternellement, étudiants ou ouvriers, les problèmes posés par la recherche du bonheur social.
À cette fin nous discuterons des grands courants sociaux : syndicalisme, mouvements socialistes, sociale démocratie, bolchevisme, socialisme libertaire, coopératisme.
Nous étudierons ensemble les problèmes du capitalisme, du colonialisme, des guerre internationales, des possibilités de vie pacifique malgré l’existence de deux blocs opposés.
« Noir et Rouge » n’est pas un parti ― c’est le lieu de rencontre des idées des jeunes.
Vous trouverez dans ce numéro une étude sur le livre d’un scissionniste du parti communiste et un autre sur le projet coopératif des syndicalistes suédois.
Que les quelques amis qui recevront « N et R » le fassent circuler, s’ils le jugent intéressant, car la faiblesse de nos moyens « financiers » ne nous permet pas d’en faire un gros tirage (nous tirons à 50 exemplaires).
Écrivez-nous.