La Presse Anarchiste

Solidarité avec les exclus de l’amnistie en Pologne

Au lende­main de la procla­ma­tion de l’é­tat de guerre en Pologne, Robert Chech­lacz et Tomasz Lupanow tous deux âgés de 18 ans et élèves dans une école d’ap­pren­tis­sage de la ban­lieue de Varso­vie, ont ten­té d’or­gan­is­er une résis­tance armée à la dictature.

Ils ont con­sti­tué un groupe clan­des­tin, dif­fusé des tracts et désar­mé deux sol­dats. Ils voulaient se pro­cur­er des armes afin de délivr­er les mem­bres de Sol­i­darność internés dans le camp de Bialole­ka. Le 18 févri­er 1982, ils ont blessé acci­den­telle­ment un mili­cien, le ser­gent Karos, en ten­tant de lui pren­dre son arme. Bien qu’hors de dan­ger selon le com­mu­niqué pub­lié le lende­main par les autorités, celui-ci est décédé cinq jours plus tard.

Arrêtés le 4 mars 1982, tor­turés durant l’in­ter­roga­toire, Robert et Tomek ont été con­damnés le 8 sep­tem­bre 1982, par le Tri­bunal Mil­i­taire de Varso­vie, à respec­tive­ment 25 et 13 ans de prison. Deux autres mem­bres du groupe, Stanis­law Mate­jczuk et l’Ab­bé Zych, ont été con­damné à six ans de détention.

L’in­stau­ra­tion de la dic­tature mil­i­taire a sus­cité un vaste mou­ve­ment de résis­tance en Pologne et de protes­ta­tion dans le monde. Ce mou­ve­ment a per­mis la libéra­tion de la plu­part des pris­on­niers poli­tiques. Mais l’am­nistie, qui pré­tendait met­tre un terme à la péri­ode de l’é­tat de guerre, n’a pas con­cerné Robert et n’a réduit que d’une année la peine de Tomek.

Un mou­ve­ment pour leur libéra­tion com­mence en Pologne. Par­mi d’autres voix, le Comité pour le Respect de la Légal­ité a lancé un appel qui se con­clut ain­si : « Exi­geons leur libéra­tion et plus par­ti­c­ulière­ment nous, les internés de Bialole­ka. Rap­pelons-nous : ils ont voulu lut­ter pour nous. » (Pra­worzad­ność (La Légal­ité), bul­letin clan­des­tin de la région de Varso­vie, n°3, août 1984).

L’ex­ten­sion de cette sol­i­dar­ité en Pologne et à l’é­tranger est le seul espoir de Robert et Tomek. C’est pourquoi nous appelons tous les hommes de bonne volon­té dans le monde à exiger avec nous l’ap­pli­ca­tion du statut de pris­on­nier poli­tique à leur cas et, con­for­mé­ment à la loi d’am­nistie, leur libéra­tion immédiate.

Les amis de Robert et Tomek

(B.P. 4, 93301 Aubervil­liers cedex) 


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