Des
mani­fes­ta­tions contre la vie chère, qui prirent un caractère
insur­rec­tion­nel, ont eu lieu en Ita­lie. À Flo­rence, la foule,
employant l’ac­tion directe, pilla des maga­sins de den­rées. Sur
la place Vic­tor-Emma­nuel, ordre fut don­né à la
cava­le­rie de char­ger ; mais celle-ci s’y refu­sa catégoriquement
aux applau­dis­se­ments fré­né­tiques du peuple. À
Bologne, la muni­ci­pa­li­té ayant fixé des prix de vente
rai­son­nables, les mer­can­tis ont vou­lu télé­gra­phier à
leurs expé­di­teurs d’ar­rê­ter les expé­di­tions en
cours, mais 78 télé­grammes ayant été
arrê­tés par les télé­gra­phistes qui, en la
cir­cons­tance, firent preuve d’un bel esprit révo­lu­tion­naire et
d’i­ni­tia­tive, les mar­chan­dises arri­vèrent à Bologne où
elles furent réquisitionnées. 

En
défi­ni­tive, action révo­lu­tion­naire utile et
intel­li­gente et qui eut le don de contraindre le Conseil des
Ministres à prendre les mesures néces­saires pour faire
dimi­nuer tout de suite le prix des denrées. 

Si
seule­ment les leçons de Flo­rence et de Bologne suf­fi­saient à
faire réflé­chir les mer­can­tis de France… sur les
incon­vé­nients, quel­que­fois redou­tables qu’il y a, à
vou­loir se jouer de la tête et du porte-mon­naie des
consommateurs!…