Le Congrès des Syndicats Tchéco-Slovaques, qui s’est tenu pendant la dernière semaine de janvier, marque une défaite pour les communistes partisans de l’Internationale de Moscou.
Environ 600.000 syndiqués étaient représentés sur les 800.000 que compte la C.G.T. tchèque, les syndicats dont les cotisations n’étaient pas à jour n’ayant pas été admis.
Une résolution, proclamant la fidélité à l’Internationale d’Amsterdam, a été adoptée par 338.447 voix contre 222.027 voix communistes.
Des représentants de la plupart des C.G.T. affiliées à Amsterdam, MM. Mertens et Jouhaux, assistaient au Congrès et ont prononcé des discours.
L’internationale Syndicale de Moscou avait envoyé également un représentant.
Les journaux socialistes se montrent enthousiasmés de ce résultat et annoncent que des pourparlers vont être repris avec la C.G.T. allemande de Tchéco-Slovaquie dans le but de former une seule C.G.T. pour le pays tout entier.
Pendant que les politiciens socialistes et communistes sont aux prises pour accaparer à leur profit le mouvement syndical, la république tchéco-slovaque est en proie à une crise industrielle très grave. La hausse de la couronne tchèque a annihilé le commerce avec les pays environnants dont le change est très bas. L’Autriche et l’Allemagne, qui étaient le meilleurs clients, n’achètent plus on peu. Pour parer à cette situation, les capitalistes n’ont rien trouvé de mieux que de renvoyer un grand nombre d’ouvriers. Ils procèdent, en outre, à une diminution des salaires et ont, autant dire, aboli la journée de huit heures.
Ces exigences de la rapacité patronale ont provoqué de nombreux mouvements de grève. La principale fut celle de mineurs. Plus de 150.000 mineurs quittèrent le travail pour protester contre la réduction des salaires. De nombreuses grèves de sympathie, éclatèrent un peu partout. Malheureusement, par suite des mesures gouvernementales, la grève des mineurs dut se terminer sans avoir atteint les résultats escomptés.
Suivant une dépêche de Prague en date du 14 février, le travail a repris dans les bassins du nord-ouest de la Bohème et en Slovaquie. Dans le bassin d’Ostrava, un certain nombre d’ouvriers se refusent à capituler et veulent continuer la lutte à outrance.
Nous espérons pouvoir donner dans le prochain numéro une étude sur le mouvement anarchiste en Tchéco-Slovaquie.
M.