La Presse Anarchiste

Démenti des affirmations de M. Amberny de Genève

1Arti­cle édité sans titre.

Le Jour­nal de Genève du 15 mars con­te­nait une longue let­tre signée Amberny, et con­sacrée à l’In­ter­na­tionale et aux réfugiés de la Com­mune. Cette let­tre, dont l’au­teur sem­ble se con­stituer en avo­cat offi­ciel de l’In­ter­na­tionale con­tient entre autres le pas­sage suivant :

« J’af­firme, d’après des ren­seigne­ments cer­tains, et en ver­tu d’une autori­sa­tion expresse, qu’au­cune grève n’a été décrétée pour le can­ton de Genève, que le pro­jet n’en a pas même été conçu ; et qu’en­fin l’In­ter­na­tionale n’ar­rêtera aucune mesure sem­blable dans notre can­ton en 1872.

« S’il fal­lait une sanc­tion à cette affir­ma­tion absolue, j’a­jouterais que je m’im­pose d’a­vance une amende de mille francs, à vers­er à l’hôpi­tal can­ton­al, si l’as­so­ci­a­tion inter­na­tionale décrète, cette année, une grève générale ou même par­tielle à Genève. »

Qu’est-ce que c’est que cette plaisan­terie ? Qui est ce Mon­sieur Amberny, avo­cat genevois, qui vient par­ler au nom de l’In­ter­na­tionale, et qui déclare solen­nelle­ment que l’Inter­na­tionale ne décrètera pas de grèves cette année ?

Est-ce que jamais l’In­ter­na­tionale a décrétée des grèves ? Non. Et elle a tou­jours déclaré calom­ni­a­teurs ceux qui pré­tendaient le con­traire. ― Et voilà un Mon­sieur Amberny, que nous ne con­nais­sons pas, qui n’est pas de l’In­ter­na­tionale ― son igno­rance de la ques­tion le prou­ve ― qui s’avise de promet­tre que nous ne décrèterons pas de grèves en 1872 ! ― Mon­sieur Amberny admet donc que nous avons décrété autre­fois, ou que nous décrèterons dans l’avenir.

Nous déclarons, pour nous, que M. Amberny n’a pas été autorisé par l’In­ter­na­tionale à par­ler en son nom ; que si telle per­son­nal­ité lui a don­né une autori­sa­tion pareille, cette per­son­nal­ité n’en avait pas le droit ; que même une sec­tion de l’In­ter­na­tionale qui tiendrait un lan­gage pareil à celui de M. Amberny, mérit­erait pour ce fait d’être exclue de l’As­so­ci­a­tion, comme en ayant mécon­nu les principes fondamentaux.

La fédéra­tion jurassi­enne, qui a une sec­tion à Genève, inflige donc un désaveu pub­lic à M. Amberny. Si la fédéra­tion romande, plus par­ti­c­ulière­ment intéressée dans cette ques­tion, n’en fait pas autant de son côté, tant pis pour elle.


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