« L’état de siège, les souvenirs récents de la guerre intimident beaucoup de monde. C’est pour les débutants s’offrir en pâture à la police que de prendre l’initiative ; on hésite à se compromettre, on attend. Mais comme la presse par ses communications donne une certaine facilité d’action, les éléments les plus énergiques ne tarderont pas à agir, et nous auront bientôt un ensemble de forces légales à opposer à la loi qui va être promulguée.
« Les décisions de la Conférence de Londres, en jetant le trouble dans les esprits, ont beaucoup entravé notre propagande. En effet, grâce à la décision de cette Conférence sur les désignations que doivent prendre les branches et sections, beaucoup de personnes se figurent qu’il est interdit de former des sections autres que les sociétés corporatives. Nous combattons de notre mieux cette erreur, et sans nous préoccuper de savoir si notre action est conforme ou non aux décrets de la Conférence, nous avons fondé à Paris une section, la seule section de l’Internationale actuellement existant dans cette ville.
« La presse parisienne a publié dans ces derniers mois d’assez nombreux articles sur l’Internationale, la plupart témoignant d’une complète ignorance et de notre véritable organisation, et des questions qui nous divisent. Il faut ajouter que certains organes ont prêté leur publicité (quelquefois sous l’inspiration directe de Londres) pour faire prendre ce […] à nos véritables amis sur la nature réelle de nos différents. La République française a commencé, d’une manière incidente, à rétablir les choses sous leur vrai jour, et a fait connaître aux ouvriers français la protestation de la fédération jurassienne contre la Conférence de Londres. »