La Presse Anarchiste

La décadence bourgeoise (2) Période progressive, 17921830

1Dans notre tra­vail, nous ne par­le­rons que de la bour­geoi­sie fran­çaise pour sim­pli­fier la ques­tion, quoi­qu’en réa­li­té le pou­voir mer­can­til soit international.

Mais qu’im­por­tait à Robes­pierre les adju­ra­tions huma­ni­taires de son ami, l’am­bi­tion le tenaillait ; comme tout homme qui goûte au pou­voir, il y avait long­temps qu’il était cor­rom­pu par l’u­sage de ce pou­voir [[Robes­pierre, qui éta­blit l’Être suprême, entre­te­nait une cor­res­pon­dance avec Louis XVIII. Cette cor­res­pon­dance, que Cour­tois, auteur du rap­port sur les évé­ne­ments du Ther­mi­dor, s’é­tait appro­priée, fut remise par lui, après la Res­tau­ra­tion, à M. Decaze, qui avait fait exprès le voyage de Bruxelles pour trai­ter avec l’an­cien régi­cide. C’est du moins ce qui m’a été racon­té en Bel­gique. D’a­près ce qui a trans­pi­ré de cette cor­res­pon­dance, il ne parait pas que Robes­pierre ait don­né aucune espé­rance au pré­ten­dant ; mais n’est-ce pas un fait accu­sa­teur que la poli­tique du trien­nois ait pu être consi­dé­rée par Louis XVIII et par les puis­sances comme un retour vers l’an­cien ordre de choses ? N’é­tait-ce pas un com­men­ce­ment de tra­hi­son que cet a parte entre le chef de la Mon­tagne et le frère de celui dont il avait voté la mort ? Quant à Cour­tois, il reçut le salaire de toue les fourbes : on lui avait pro­mis sa radia­tion de la liste des pros­crits ; la cor­res­pon­dance royale une fois res­sai­sie, on ne s’oc­cu­pa plus de lui.

P.-J. Prou­dhon, — Les majo­rats lit­té­raires.

Pour régner sans conteste, deux par­tis le gênaient : les jaco­bins modé­rés, ayant Camille Des­mou­lins et Dan­ton comme chefs, et les héber­tistes. Les pre­miers plus libé­raux étaient d’un tem­pé­ra­ment bien moins révo­lu­tion­naire que les enra­gés dont la plu­part comme nous l’a­vons déjà dit, croyaient pos­sible une révo­lu­tion sociale com­plète. Dif­fé­rant d’i­dées, de tem­pé­ra­ments, ces deux par­tis étaient évi­dem­ment supé­rieurs aux gou­ver­ne­men­ta­listes à outrance. Et, nous le répé­tons, si les giron­dins, les pre­miers cor­de­liers où les héber­tistes eussent triom­phé dès 93, bien du sang, bien des pleurs auraient peut-être été épar­gnés. Mais, hélas ! il en est ain­si de notre mal­heu­reuse huma­ni­té, il semble qu’elle soit vouée éter­nel­le­ment à la misère et à l’es­cla­vage, puisque dans toutes les luttes enga­gées par la Liber­té contre l’Au­to­ri­té, c’est tou­jours le Droit qui succombe.

(A suivre).

G. D.

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    Dans notre tra­vail, nous ne par­le­rons que de la bour­geoi­sie fran­çaise pour sim­pli­fier la ques­tion, quoi­qu’en réa­li­té le pou­voir mer­can­til soit international.

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