La Presse Anarchiste

Correspondance d’Italie

Ita­lie, mai 1887.

Feste, forcche e fari­na disait un vieux cra­pu­leux qui, avant de cre­ver, était roi de Naples.

Nos rois et nos hono­rables (!!) ministres s’a­musent.… et le peuple mou­ton aus­si. Fêtes à Venise, fêtes a Flo­rence, fêtes à Milan ; expo­si­tion par ici, expo­si­tion par là, inau­gu­ra­tion ici, inau­gu­ra­tion par là. Allez, allez, la bour­geoi­sie sait s’a­mu­ser et faire bonne chère.

Aux fêtes de Flo­rence, pour sau­ve­gar­der les très sacrées per­sonnes du roi, de sa fem­me­lette et du ministre démo­crate Zanar­del­li, la rousse fit mettre en pri­son tous ces pauvres bougres qui ont sur la conscience l’a­bo­mi­nable crime de n’être pas des ban­quiers et de ne pou­voir trou­ver de l’ou­vrage. Ain­si, avec la char­mante excuse de rafler les vaga­bonds, la police du roi Hum­bert rafle aus­si les socia­listes révo­lu­tion­naires qui sont signa­lés comme dan­ge­reux dans les fiches de la police.

* * * *

Nos diri­geants ont un trac dia­bo­lique que les recettes anti-bour­geoises qui se trouvent dans cette utile bro­chure, qui s’ap­pelle l’indi­ca­teur Anar­chiste, aient à écla­ter contre eux : ima­gi­nez donc les pré­cau­tions que ces brutes prennent pour sau­ve­gar­der leur sale peau. Mais, ne dou­tez de rien, mes pigeons de la Banque et de la Bourse, le jour qu’on vou­dra faire de l’action indi­vi­duelle, cer­tai­ne­ment on ne vous aver­ti­ra pas 24 heures d’a­vance avec une carte postale.

La bour­geoi­sie et ses ins­ti­tu­tions sont des­ti­nées à être rasées par la révo­lu­tion sociale ven­ge­resse de notre escla­vage, ce n’est donc que ques­tion de temps… pour attendre.

* * * *

Zanar­del­li, c’est ce brave ministre qui décla­rait au ramas­sis de ramol­lis, qui forment le Par­le­ment, que le com­pa­gnon Cipria­ni, inno­cent ou non, devait res­ter au bagne pour le punir d’a­voir été élu huit fois dépu­té. Ah ! sacré nom de Dieu ! Vive l’Indi­ca­teur Anar­chiste !

* * * *

L’Alliance Anar­chiste Inter­na­tio­nale pro­cède très bien : par­tout, villes et cam­pagnes, des groupes anar­chistes sont en for­ma­tion, sans les tam­bours et les trom­pettes d’un congrès quelconque.

* * * *

Vive la guerre ! Vive la Patrie ! Vive l’Ar­mée ! Vou­lez-vous un exemple de la tyran­nie du mili­ta­risme ? L’autre jour , on a débar­qué à Naples, tout enchaî­né, un pauvre diable de sol­dat, des­ti­né à la réclu­sion mili­taire, parce qu’il avait répon­du avec un peu de viva­ci­té à un offi­cier. Eh bien, ce sol­dat, c’est un des 200 qui pen­dant deux jours avaient défen­du le fort de Soa­ti contre des mil­liers d’A­bys­si­niens. Conscrit ! allez ris­quer votre peau pour défendre cette expres­sion géo­gra­phique qu’on appelle Patrie : après pour vous récom­pen­ser les bons patriotes vous ferons pour­rir dans les cachots d’une forteresse.

Vive la Révo­lu­tion sociale-anarchiste !

XXX


Dans le même numéro :


Thèmes


Si vous avez des corrections à apporter, n’hésitez pas à les signaler (problème d’orthographe, de mise en page, de liens défectueux…

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.
Nom

La Presse Anarchiste