La Presse Anarchiste

Vie régionale

La politique dans les syndicats

Depuis 1892, grâce aux mul­ti­ples grèves de bûcherons et des car­ri­ers-chau­fourniers, le syn­di­cal­isme s’est implan­té dans le Cher avec une rapid­ité croissante.

La per­sis­tante activ­ité des nom­breux mil­i­tants s’est déployée mal­gré les per­sé­cu­tions dont ils furent fréquem­ment victimes.

Jussy-le-Chau­dri­er est le cen­tre et le siège du puis­sant syn­di­cat de bûcherons de la région. C’est égale­ment un cen­tre de car­ri­ers-chau­fourniers. Le syn­di­cat de cette local­ité fut le seul qui survé­cut à la crise politi­ci­enne de 1892. Plusieurs années de prison furent dis­tribuées aux mil­i­tants bûcherons et car­ri­ers pour entrav­es à la lib­erté du tra­vail ; les femmes, surtout, se firent remar­quer par leur énergie vis-à-vis des jaunes.

Après cela, la poli­tique essaya de jeter la sus­pi­cion dans les rangs de ces syn­di­cats, mais sans entraîn­er de résul­tats mor­tels. Les boulangers firent cause com­mune avec les politi­ciens exploiteurs. C’est à cette époque, et pour résis­ter que les bûcherons et les car­ri­ers édi­fièrent la petite coopéra­tive qui s’ap­pelle aujour­d’hui La Franche Bûcheronne, base com­mu­niste, groupant près de 200 adhérents.

Voilà l’ef­fet pro­duit autre­fois par la poli¬tique dans ce cen­tre d’ex­ploita­tion. Aujour­d’hui, cette même poli­tique se voy­ant désavouée, monte à côté de la coopéra­tive ouvrière une coopéra­tive noire (le cor­beau en tête), dans l’e­spoir de ral­li­er quelques cerveaux égarés. C’est peine inutile. La mor­sure a vomi le venin politicien.

Inutile de dire que ces syn­di­cats sont tous con­fédérés. L’ac­tion directe a pro­duit là son effet et on s’en trou­ve bien.

Ch. Thibaut