La Presse Anarchiste

Commandos non violents

Pour dénon­cer la « future » explo­sion fran­çaise en Poly­né­sie se dérou­lait le 12 juin à Mar­seille une mani­fes­ta­tion rom­pant avec les tra­di­tion­nelles marches. Si ces marches obtiennent une par­ti­ci­pa­tion suf­fi­sante, elles laissent à dési­rer tant sur la tenue que sur l’ef­fi­ca­ci­té. En par­ti­cu­lier, les consignes de non-vio­lence y sont peu observées.

Il s’a­gis­sait de ne pas recom­men­cer l’ex­pé­rience faite lors de la marche Cannes-Nice (14 avril) où la police pré­ve­nue était au ren­dez-vous et avait désor­ga­ni­sé les mar­cheurs au point de départ.

Il fut déci­dé que cha­cun s’engagerait en son nom propre ; pas de groupes orga­ni­sa­teurs, pas de mou­ve­ments, quelques indi­vi­dus. Deux adresses de porte-parole, pour ser­vir de liai­son, ins­crites sur les tracts.

La recherche des par­ti­ci­pants se fit de bouche à oreille et par l’envoi d’un tract à des per­sonnes sûres expli­quant le carac­tère de la démons­tra­tion. En plus la men­tion : « Envi­sa­ger l’éventualité d’une arres­ta­tion de quelques heures au com­mis­sa­riat. Se lais­ser sans conces­sion traî­ner et jeter dans les cars. » Ce qui garan­tis­sait le sérieux de l’affaire.

Une soixan­taine de per­sonnes répon­dirent à l’appel ; elles furent répar­ties en huit groupes. Chaque groupe comprenait :

  • l porte-parole,
  • l per­sonne connais­sant la ville pour diri­ger les manifestants,
  • l dis­tri­bu­teur de tracts,
  • l accom­pa­gna­teur en rela­tion avec un télé­phone cen­tral, et les mani­fes­tants por­teurs de cha­subles avec des slo­gans et photos.

À par­tir de 15 heures les groupes se dis­per­sèrent dans les quar­tiers les plus popu­leux et les plages alors noires de monde.

À 18 heures les groupes non arrê­tés devaient se retrou­ver sur la Cane­bière et la par­cou­rir. Ce qui fut fait par trois fois avant l’arrestation classique :

Cha­cun se fai­sant traî­ner et jeter dans les cars.

Il est à noter que ce genre de mani­fes­ta­tion semble plus adap­tée à la struc­ture d’une grande ville que la marche clas­sique : « Jamais aus­si peu de monde n’en avait tant touché. »

De par la mobi­li­té extrême des groupes, la police a été assez déso­rien­tée ; il semble qu’elle se soit lan­cé à la pour­suite de plu­sieurs groupes simultanément.

Une réunion cri­tique devait réunir les par­ti­ci­pants pour tirer une leçon de cette action.


Dans le même numéro :


Thèmes


Si vous avez des corrections à apporter, n’hésitez pas à les signaler (problème d’orthographe, de mise en page, de liens défectueux…

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.
Nom

La Presse Anarchiste