La Presse Anarchiste

Marx, Bakounine et les dissidents russes

Je ne dis pas sovié­tiques, car en Rus­sie il n’y a pas de soviets. Ce n’est qu’une oli­gar­chie des­po­tique dans les périodes où manquent l’au­to­crate tra­di­tion­nel… Voi­ci déjà 63 ans qu’existe cette créa­tion du socia­lisme « scien­ti­fique », cette dic­ta­ture du « pro­lé­ta­riat » qui ne devait durer que peu, le temps de liqui­der les classes, après quoi, disait et le dit tou­jours la recette du même socia­lisme, c’est la socié­té sans classes, le socia­lisme, le com­mu­nisme… le para­dis ! En atten­dant, on a liqui­dé dans ce mal­heu­reux pays les enne­mis de classe, les « enne­mis » poli­tiques des autres mou­ve­ments socia­listes et des pay­sans par mil­lions. On a fait mou­rir d’autres mil­lions par la famine arti­fi­ciel­le­ment créée. On a liqui­dé la vieille garde léni­niste qui a d’ailleurs bien méri­té son sort pour avoir été l’a­vant-garde de la ter­reur et de la félo­nie du début. Ils ont inven­té aus­si les ter­ribles camps de concen­tra­tion qui ont ser­vi de modèle à toutes les dic­ta­tures du monde, de sorte que cette « démo­cra­tie » cen­tra­liste y a fait mou­rir pas moins de 60.000.000 d’in­no­cents ! Ils ont fait aus­si une guerre patrio­tique avec pro­messe solen­nelle de liber­té et on pré­pare et on donne le ton à une nou­velle guerre, ato­mique cette fois. Tout ceci est le fruit bien mûr de socia­lisme « scien­ti­fique » inven­té par Marx et son valet bien docile, le fabri­quant Engels. Si il y a plus d’un siècle, nan­ti d’une bonne dose d’ar­ro­gance, on pou­vait par­ler d’un tel socia­lisme, de nos jours cela devient un atten­tat à la logique, au bon sens et à la véri­té. On se demande avec stu­peur com­ment est pos­sible l’exis­tence de gens aus­si bor­nés que, par exemple, la veuve de Mau­rice Tho­rez qui à la TV, l’air ingé­nu, demande aux fran­çais d’ac­cep­ter « une petite dic­ta­ture du pro­lé­ta­riat de bien courte durée»… Bien sur cette véné­rable vieillarde a tou­jours vu le monde à tra­vers des lunettes roses. Elle à sûre­ment accom­pa­gné Tho­rez en Rus­sie et grâce à ses lunettes elle est res­tée enchan­tée de cette dic­ta­ture bien courte ! Mais si des gens comme elle, repus de démo­cra­tie (car ils osent dire impu­né­ment bien plus que le fran­çais moyen) vident le conte­nu de leur igno­rance devant les télé­spec­ta­teurs, ils sont excu­sables à cause de l’ab­sence de bagages intel­lec­tuel et de l’anes­thé­sie morale dont ils sont atteints. Cepen­dant, ce qui est mille fois plus stu­pé­fiant, c’est de voir des jeunes expul­sés par les « socia­listes scien­ti­fiques » de Mos­cou qui arrivent et se déclarent mar­xiste ! Pour­tant ils ne sont pas dépour­vus de bagage intel­lec­tuel, car une bonne par­tie est for­mée d’é­cri­vains, de phi­lo­sophes et de poètes. Ils ne souffrent pas s’anes­thé­sie morale car ils se sont révol­tés et ont pas­sé de longues années dans les camps et les pri­sons psy­chia­triques. Cepen­dant ils se disent mar­xistes, bien per­sua­dés que ce sont les « scien­ti­fiques » du Krem­lin qui se trompent, tan­dis que eux, les véri­tables mar­xistes, sont capables de créer une socié­té juste, humaine et un monde nou­veau avec les pré­ceptes d’une théo­rie qui s’est avé­rée erro­née et néfaste pour l’his­toire humaine. En atten­dant, dès leur arri­vée en avion, on les voit se pros­ter­ner en direc­tion de la nou­velle Mecque démo­cra­tique de Washing­ton et attendre l’oc­ca­sion et l’hon­neur de ser­rer la main du cham­pion des droits de l’homme, Jim­my Car­ter. Pour être juste, il faut accor­der une cir­cons­tance atté­nuante à ces jeunes gens qui ont dû pas­ser obli­ga­toi­re­ment par l’al­chi­mie sco­las­tique du mar­xisme. Tout y passe, la jeu­nesse comme les vieillards, dans ces chambres pires que celles à gaz, celles du lavage des cer­veaux. Cepen­dant il y a une cir­cons­tance aggra­vante : ces dis­si­dents avaient des com­pa­triotes glo­rieux, des révo­lu­tion­naires dotés d’une abné­ga­tion apos­to­lique tels que Tcher­ni­chevs­ki, Dobro­lu­bov, Her­zen, Oga­rev, et le géant de la révo­lu­tion russe et mon­diale, Michel Bakou­nine. Et stu­peur, le silence à leur égard est com­plet de la part de ces écri­vains, poètes, etc.! Le seul lavage de cer­veaux ne suf­fit pas car dans leur pays les œuvres de ces géants existent, quoique accom­pa­gnées de com­men­taires ridi­cules. La réti­cence de ces dis­si­dents ne peut pas s’ex­pli­quer par le manque d’in­for­ma­tion, car en pleine guerre, lors du pas­sage des troupes russes dans notre ville en Bul­ga­rie, j’ai connu deux sol­dats qui à la ques­tion « Êtes-vous mar­xistes ? » répon­dirent « Je suis bakou­ni­niste » en dis­pa­rais­sant dans la foule des sol­dats, car en temps de guerre il faut un sacré cou­rage pour faire des aveux pareils. Or l’at­ti­tude de cette nou­velle émi­gra­tion ne s’ex­plique que par le fana­tisme dont ils sont impré­gnés, et ils ont souf­fert à tort et en vain, car avec le mar­xisme on ne peut créer qu’un ordre éta­tiste et une dic­ta­ture comme celle de leur pays… Nous liber­taires, nous n’a­vons jamais pro­mu nos idéo­logues au rang de génies, de pro­phètes et de dieux comme le font régu­liè­re­ment les mar­xistes. Cepen­dant, on ne peut pas s’abs­te­nir de rap­pe­ler à ces dis­si­dents qu’il y a plus d’un siècle, Bakou­nine disait : « Tout gou­ver­ne­ment, même com­po­sé d’au­then­tiques ouvriers, ne tar­de­ra pas à se trans­for­mer en une nou­velle aris­to­cra­tie et tyran­nie ». Cette pro­phé­tie a été tra­gi­que­ment confir­mée par l’his­toire, hélas ! Mais le même oracle, la bête noire aux yeux de Marx, conti­nuait  « Liber­té sans éga­li­té, c’est injus­tice et pri­vi­lèges ; éga­li­té sans liber­té, c’est la bes­tia­li­té ». comme en Rus­sie il n’y a ni l’un ni l’autre, c’est encore pire, c’est l’ab­so­lu­tisme d’I­van le ter­rible, de Néron, de Cali­gu­la et des Pharaons…

Oui, Bakou­nine était la bête noire pour le père du socia­lisme « scien­ti­fique ». avec une ambi­guï­té et une hypo­cri­sie effa­rantes, ne pou­vant pas com­battre les véri­tés simples de ce grand révo­lu­tion­naire, Marx est pas­sé à l’in­trigue, à la calom­nie et aux mises en scène de congrès tru­qués et de pro­cès qui ont ser­vis de modèles aux fameux pro­cès sta­li­niens. Il s’in­quiète dès le début de la car­rière révo­lu­tion­naire de Bakou­nine. Celui-ci n’é­tait pas encore anar­chiste et prê­chait la révo­lu­tion des pay­sans slaves oppri­més par toutes les monar­chies de l’Eu­rope cen­trale et orien­tale. Néan­moins on devi­nait déjà l’a­pôtre de la révo­lu­tion mon­diale, car il pré­voyait l’ex­ten­sion de la fronde aux autres pays et dans le monde entier. Lorsque Bakou­nine com­bat­tait sur les bar­ri­cades de Dresde et que res­té à son poste jus­qu’à la fin il fut condam­né à mort, cela ne gênait par Marx de vitu­pé­rer contre lui car, paraît-il, son pan-sla­visme aurait entra­vé la révo­lu­tion alle­mande qui n’exis­tait que dans l’i­ma­gi­na­tion des mar­xistes. Il n’y eut que l’es­car­mouche de Dresde, menée par des démo­crates bour­geois, où Bakou­nine fut sur­pris et pris à part, car il lut­tait sur toutes les bar­ri­cades du monde. En réa­li­té son but était d’at­teindre Prague pour y déclen­cher la révo­lu­tion slave à laquelle il œuvrait déjà depuis sa jeu­nesse. Cette calom­nie n’é­tant pas suf­fi­sante, les aides de camp de Marx répan­dirent le bruit que Bakou­nine serait un agent du Tsar et la « nou­velle » fut impri­mée et répan­du par le propre jour­nal du Pape du socia­lisme « scien­ti­fique », Die Neue Rhei­nische Zei­tung. L’é­norme men­songe affir­mait que George Sand aurait été en pos­ses­sion de docu­ments irré­fu­tables. Bakou­nine écri­vit à l’é­cri­vain qui était son amie et elle lui expri­ma sa pro­fonde indi­gna­tion pour cette odieuse calom­nie. Cepen­dant, Marx fai­sait l’in­gé­nu, il n’en savait rien, il aurait été absent etc. Sur le che­min de Prague, Bakou­nine ren­contre Marx et croyant, ou fai­sant sem­blant de croire à ces men­songes son grand cœur slave oublie tout et il embrasse son détrac­teur. A Dresde, il est condam­né à mort et livré aux auto­ri­tés autri­chiennes et il est de nou­veau condam­né à mort. Mais la mort ne veut pas de lui et on le livre aux mains du tsar, son pire enne­mi. Comme on le sait déjà, il purge cinq années de for­te­resse et deux ans de Sibé­rie après quoi il réap­pa­raît en Europe. Ain­si passent sept années de la vie de Bakou­nine mais la vieille calom­nie n’est pas oubliée. Elle couve dans l’âme et les archives de Marx et attend le moment pro­pice. Le grand révo­lu­tion­naire est deve­nu non seule­ment une figure légen­daire, mais il a muri : débar­ras­sé de son pan­sla­visme, il prône la révo­lu­tion sociale pro­lé­ta­rienne anti­éta­tiste qui devrait ins­tau­rer une socié­té libre, basée sur le prin­cipe fédé­ra­liste et qui doit s’au­to­gé­rer à l’aide des conseils (soviets) ouvriers, pay­sans et ceux de toutes les autres orga­ni­sa­tions dont les délé­gués, libre­ment élus et révo­cables, for­me­raient le conseil com­mu­nal. La com­mune devrait être une petite répu­blique qui s’u­nit aux autres com­munes pour for­mer une pro­vince et la tota­li­té des pro­vinces com­posent la nation. Par la voie du fédé­ra­lisme, les nations s’u­nissent en conti­nents pour for­mer fina­le­ment la grande fra­ter­ni­té mon­diale. Tout ceci pou­vait paraître naïf et uto­pique en son temps et Marx n’ou­bliait pas de le sou­li­gner. Mais de nos jours où l’ex­pé­rience des « scien­ti­fiques » a abou­ti a la plus for­mi­dable dic­ta­ture de l’his­toire humaine, les choses se pré­sentent sous une lumière dif­fé­rente. On repro­chait à Bakou­nine l’ab­sence de quel­qu’un qui com­mande, mais à force de com­man­der on arrive là où sont les choses dans cette immense pri­son nom­mée « Union Sovié­tique ». Donc il ne faut pas de com­man­dants, mais l’or­ga­ni­sa­tion libre des tra­vailleurs par la voie fédé­ra­liste. Aujourd’­hui, nous avons au moins deux orga­ni­sa­tions de ce type qui existent à l’é­chelle mon­diale depuis plus d’un siècle : l’U­nion Pos­tale et celle des che­mins de fer. Là, per­sonne ne com­mande, tout se fait par entente mutuelle et cela va à mer­veille. Marx se moquait des idées de Bakou­nine, mais il en avait une peur panique. C’est que les ouvriers en Suisse, en Ita­lie, en Espagne, en France embras­saient les idées liber­taires et leurs sec­tions for­maient la majo­ri­té au sein de l’In­ter­na­tio­nale. Bakou­nine était deve­nu un héros de la révo­lu­tion ayant uni­que­ment Gari­bal­di pour émule. Et au congrès de la Ligue pour la Paix et la Liber­té en 1866 à Genève lorsque Bakou­nine monte à la tri­bune, le pré­sident Gari­bal­di se lève, va à sa ren­contre et le serre dans ses bras. A cette époque, on n’a­vait pas encore adop­té la cou­tume arabe de se dis­tri­buer des bai­sers comme on voit tous les poten­tats du Krem­lin réga­ler de leur salive leur vas­saux du vaste empire colo­nial. Natu­rel­le­ment Marx devait prendre ses pré­cau­tions car le congrès de Bâle en 1869 avait mon­tré la force du mou­ve­ment liber­taire mal­gré l’ab­sence de plu­sieurs délé­gués du sud trop pauvres pour payer le voyage. Alors effrayé Marx déclenche à nou­veau les orgues de la dif­fa­ma­tion : le révo­lu­tion­naire de légende, l’en­ne­mi n°1 de toutes les monar­chies devient encore une fois le bras droit du Tsar ! Et cela mal­gré ses sept années de for­te­resse et de bagne, en dépit de ses condam­na­tions à mort et sa lutte sur les bar­ri­cades de Prague et de Dresde. Il fal­lait être fon­ciè­re­ment pour­ri dans l’âme pour pou­voir débi­ter des mes­qui­ne­ries pareilles, répu­gnantes et dégra­dantes pour leur auteur. Cepen­dant cela ne suf­fi­sait pas, il fal­lait faire le pro­cès de Bakou­nine. Il faut l’ex­clure de l’in­ter­na­tio­nale et tan­dis que les pro­lé­taires de Paris mou­raient en défen­dant la com­mune, pen­dant que Bakou­nine orga­ni­sait à Lyon et à Mar­seille des insur­rec­tions et d’autres com­munes, Marx pré­pa­rait sa ven­det­ta. En vue du congrès de 1872 qu’il convo­qua à des­sein en Hol­lande, il cher­chait fié­vreu­se­ment des charges contre son « enne­mi » mor­tel. Grâce à son âme géné­reuse, Bakou­nine avait eu l’im­pru­dence de col­la­bo­rer deux ans avec Net­chaev, un pré­cur­seur du bol­ché­visme, voyant dans quelle misère il vit, ce jeune ter­ro­riste décide d’en­voyer une lettre de menaces à l’é­di­teur russe qui avait avan­cé 300 roubles à Bakou­nine pour la tra­duc­tion du « Capi­tal ». Le pauvre homme avait com­men­cé son tra­vail puis, empor­té par son élan dans l’or­ga­ni­sa­tion de la révo­lu­tion et de son énorme cour­rier, il a délais­sé la tra­duc­tion. Il est très pos­sible qu’elle le dégou­tait car il écrit à un de ses amis : « je suis en train de tra­duire la méta­phy­sique de Marx ». Tou­jours est-il que le tra­vail s’ar­rê­ta et Bakou­nine atten­dait en vain de l’argent de ses frères afin de pou­voir rem­bour­ser l’é­di­teur. L’in­ter­mé­diaire dans cette affaire est un étu­diant, Luba­vine, que Marx cherche fié­vreu­se­ment afin d’a­voir le témoi­gnage de « l’es­cro­que­rie ». Et il doit res­ter déçu car l’é­tu­dient lui répond néga­ti­ve­ment. Bakou­nine n’au­rait pas pris part à la lettre de menace et au chan­tage. Mais Marx et ses valets ont déjà émis leur sen­tence : on charge le vaillant révo­lu­tion­naire de tous les écrits ter­ro­ristes de Net­chaev. Au congrès réunit à La Haye, les bakou­nistes sont mino­ri­taires car le voyage était trop long et cou­teux pour les délé­gués du Sud. Aupa­ra­vant on orga­ni­sait les congrès en Suisse, beau­coup plus acces­sible pour les sudistes, mais Marx qui diri­geait l’In­ter­na­tio­nale en auto­crate au sein du secré­ta­riat géné­ral (élu par per­sonne) avait cal­cu­lé de convo­quer le congrès loin au nord. Or Bakou­nine était accu­sé de dic­ta­ture, vou­lant s’emparer de l’In­ter­na­tio­nale et d’es­cro­que­rie, accu­sé par celui qui pra­tique la dic­ta­ture depuis la fon­da­tion de l’In­ter­na­tio­nale et le père du com­mu­nisme « scien­ti­fique », par­ti­san de l’ex­pro­pria­tion des richesses de la bour­geoi­sie ! Quel avant-goût des pro­cès staliniens !

L’his­toire a vou­lu se moquer de la jus­tice, elle a jeté 13 du monde dans les griffes des dis­ciples d’un méta­phy­si­cien hal­lu­ci­né, et cela grâce au geste impar­don­nable des marins anar­chistes de Krons­tadt qui chas­sèrent Kerens­ki pour lais­ser s’in­tro­ni­ser Lénine. En avril 1921 ces héros payèrent de leur sang l’er­reur his­to­rique. Et dire que pen­dant 4 longues années ils auraient pu faire chan­ger l’his­toire de la Rus­sie et du monde, si ils avaient été mieux ins­truits dans les idées de Bakou­nine. Mais pen­chons-nous un moment sur cette super-science mar­xiste et exa­mi­nons-en ses lois de fer, ou d’a­cier comme les vou­lait Engels :

Il semble de prime abord que cela ne vau­drait pas la peine de s’oc­cu­per du mar­xisme qui est un sys­tème méta­phy­sique dans les temps modernes, mais consi­dé­rant qu’un bon tiers de notre pla­nète se trouve sous la botte de ses füh­rers et de ses gau­lei­ters, quoique divi­sés, on est for­cé de chan­ger d’a­vis. C’est que tout mou­ve­ment poli­tique repose sur une théo­rie de sorte que l’on ne pour­rait pas le com­battre sans s’at­ta­quer à sa base phi­lo­so­phique. Le mar­xisme, son « maté­ria­lisme » dia­lec­tique et his­to­rique repose entiè­re­ment sur la concep­tion idéa­liste et méta­phy­sique de Hegel, le phi­lo­sophe alle­mand qui a bat­tu tous les records en intui­tions arbi­traires, se trou­vant en désac­cord com­plet avec la réa­li­té. Il n’est ori­gi­nal que dans la mesure où il use de toute sa rhé­to­rique abs­traite pour jus­ti­fier la monar­chie prus­sienne dont il était le fidèle valet. Le reste, il l’a copié du phi­lo­sophe antique Héra­clite qui basait son sys­tème sur le chan­ge­ment per­pé­tuel des mondes. « Tout change, tout coule » disait-il. Il n’est lui-même pas ori­gi­nal, il a un illustre pré­cur­seur, le phi­lo­sophe Anaxi­mandre, qui consi­dé­rait l’u­ni­vers com­po­sé d’une sub­stance unique incon­nue et ani­mée d’un mou­ve­ment et chan­ge­ment éter­nel. Hegel copie éga­le­ment l’i­dée d’Hé­ra­clite selon laquelle dans tous les objets et tous les phé­no­mènes il y a des forces contraires dont la lutte pro­duit le chan­ge­ment et le pro­grès. Il est donc par­ti­san de la lutte et de la guerre, où les forces contraires s’u­ni­raient dans un mou­ve­ment d’har­mo­nie ! Pour être logique, Héra­clite se déclare contre Homère qui pré­co­nise la dis­pa­ri­tion de la guerre par­mi les dieux et entre les humains. « Il ne pen­sait pas qu’il prie pour la des­truc­tion du monde, s’in­digne le bon Héra­clite, car si sa prière était exhaus­sée, tout irait en ruine ». Hegel copie encore d’autres idées, et après une salade d’I­dée abso­lue, d’Es­prit abso­lu et de Dieu, il nous sert l’i­nep­tie éga­le­ment copiée selon laquelle il n’y a que le tout qui est réel et existe en entier tan­dis que le par­ti­cu­lier est réel seule­ment en par­tie. Cela veut dire que Dieu seul, ou l’es­prit abso­lu existe pour de vrai et le reste n’existe qu’au quart ou à la moi­tié ! Natu­rel­le­ment il copie aus­si l’i­dée de la guerre et devient son par­ti­san pas­sion­né, mais uni­que­ment lors­qu’elle est vic­to­rieuse pour la cou­ronne de Prusse. Ici s’ac­com­plit un miracle phi­lo­so­phique : le pro­na­teur du chan­ge­ment et du pro­grès per­pé­tuel voit dans sa phi­lo­so­phie la réa­li­sa­tion de l’es­prit abso­lu. Cela signi­fie que par­mi tous les sys­tèmes phi­lo­so­phiques, il n’y a que le sien qui existe à part entière et repré­sen­te­rait en plus la fleur de la pen­sée humaine qui res­te­rait telle pour l’é­ter­ni­té. Cepen­dant la réa­li­sa­tion de la divi­ni­té ne s’ar­rête pas là, elle s’ef­fec­tue­rait éga­le­ment dans la monar­chie prus­sienne qui lui est si chère. Ces deux réa­li­sa­tions res­tent à pla­ner seule dans un monde inexis­tant ou en par­tie réel avec la per­mis­sion du bon pen­seur. Allons croire que nous avons à faire à un homme nor­mal. Tout ceci n’est pas de nature à le gêner lors­qu’il affirme : tout ce qui est ration­nel existe et tout ce qui existe est ration­nel. C’est une autre astuce pour étayer la monar­chie prus­sienne et à la fois une contra­dic­tion car à cette époque il y avait plu­sieurs monar­chies qui du coup deviennent ration­nelles, exis­tantes etc. Cepen­dant dans Hegel il y a des sot­tises ori­gi­nales : son éter­nel mou­ve­ment pro­gres­sif s’ef­fec­tue­rait sui­vant une recette à lui : thèse, anti­thèse, syn­thèse. Cela veut dire que la lutte des forces contraires qui sévit dans chaque chose amène un stade ini­tial (thèse) à sa néga­tion (anti­thèse) et celle-ci va à son tour vers sa néga­tion, la syn­thèse, qui ne serait autre que la thèse à un degré supé­rieur. Pour­quoi tout cela ? C’est un mys­tère dont seuls les mar­xistes pos­sèdent la clé. Cepen­dant cette inep­tie et tout le brouillard qui recouvre « la fleur de la pen­sée » ne gêne­rait pas leur auteur pour répondre avec arro­gance à ces cri­tiques qui lui démon­traient que les faits infirment ses théo­ries : « tant pis pour les faits » rétor­quait-il en passant.

Marx et Engels étaient dis­ciples de Hegel et le res­tèrent jus­qu’à la fin de leur vie, non­obs­tant l’af­fir­ma­tion que, ayant pris connais­sance du maté­ria­lisme de Feuer­bach, ils délais­sèrent Hegel et se firent maté­ria­listes. Cela saute aux yeux si on ana­lyse leur concep­tion point par point :

1. Ils ado­ptèrent le sys­tème hege­lien presque en entier à‑priori, ensuite ils se mirent à la recherche de preuves en défor­mant et en fal­si­fiant la science.

2. L’i­dée de gran­deur concer­nant « la fleur de la pen­sée humaine » et sa péren­ni­té passent dans le mar­xisme en entier et sans camou­flage. Lui aus­si repré­sen­te­rait la super-science et le super-socia­lisme valable à tout jamais. Cela veut dire qu’ils ne doivent subir aucun chan­ge­ment dans un monde sou­mis à un per­pé­tuel mou­ve­ment pro­gres­sif dia­lec­tique. Il devient clair à tous que les Papes mar­xistes se contre­disent eux-mêmes, car ou bien le monde est sou­mis à un chan­ge­ment éter­nel concer­nant éga­le­ment le mar­xisme qui tôt ou tard devrait abou­tir à sa néga­tion (anti­thèse), ou bien l’u­ni­vers est sta­tique et il y a des choses et des états per­pé­tuels tels que les hal­lu­ci­na­tions de Hegel et Marx.

3. Dans l’he­ge­lisme le res­sort ou la force motrice dans l’u­ni­vers est l’i­dée, ou esprit abso­lu, qui est une cause en soi et se déve­loppe toute seule. Dans le mar­xisme, il y a une thèse iden­tique concer­nant le déve­lop­pe­ment his­to­rique. Ce serait l’é­co­no­mie, sti­mu­lée par le pro­grès des moyens de pro­duc­tion qui déter­mine l’al­ter­nance des régimes sociaux, de leur loi et de toute la super­struc­ture de la vie intel­lec­tuelle. Ils n’ont aucune réponse et celui qui avance l’af­fir­ma­tion que ce sont les besoins humains qui font pro­gres­ser les outils et les machines est accu­sé de bio­lo­gisme ! C’est une sorte d’hé­ré­sie aux yeux des mar­xistes qui par ce fait se déclarent par­ti­sans de l’au­to­dé­ve­lop­pe­ment des forces pro­duc­tives. Une ana­lyse atten­tive nous montre que l’his­toire n’est pas tou­jours tri­bu­taire des moyens de pro­duc­tion. Ain­si depuis l’an­ti­qui­té jus­qu’à la révo­lu­tion indus­trielle au siècle der­nier, nous voyons les mêmes forces pro­duc­tives : l’ar­ti­sa­nat et la manu­fac­ture dont l’eau consti­tuait l’éner­gie motrice. Pour­tant il y a eu des chan­ge­ments de régimes, de lois, de phi­lo­so­phie etc. durant ce long laps de temps ! Il y a cepen­dant une loi qui date de l’é­poque romaine et qui est tou­jours en vigueur, c’est celle qui garan­tit la pro­prié­té pri­vée. Com­ment expli­quer cette ano­ma­lie ? Les forces pro­duc­tives et toute l’al­chi­mie mar­xiste ne servent à rien. Il n’y à que la concep­tion vrai­ment maté­ria­listes, celle des rap­ports de pos­ses­sion qui nous four­nit la clef. Dans ses éga­re­ments méta­phy­siques, Marx prend à tort ceux-ci pour des rap­ports de pro­duc­tion qui devraient obli­ga­toi­re­ment chan­ger lors­qu’ils entrent en conflit avec les moyens de pro­duc­tion. Quelle chance, tout est auto­ma­tique dans le mar­xisme et va sur des rou­lettes. L’his­toire nous apprend que les rap­ports de pos­ses­sion sont pri­mor­diaux et firent leur appa­ri­tion au sein de la socié­té pri­mi­tive. Depuis les richesses changent et vont aux mains des plus forts, des vain­queurs. Les forces pro­duc­tives étant une richesse les accom­pagnent, mais elles n’ont jamais déter­mi­né le cours de l’his­toire. La preuve : la révo­lu­tion russe n’é­cla­tât pas à cause du conflit ima­gi­naire entre les rap­ports de pro­duc­tion et les machines, mais bien à la suite des rap­ports de pos­ses­sion dans une socié­té semi-féo­dale où l’é­norme masse pay­sanne ne pos­sé­dait que ses bras et sa misère. Et encore : la grande révo­lu­tion fut sabo­tée par une oli­gar­chie de par­ti qui sai­sit les terres et les forces pro­duc­tives et confec­tion­na une socié­té , où les rap­ports de pro­duc­tion sont bien pires qu’à l’é­poque des tsars.

4. Nous ne pou­vons pas prendre au sérieux l’as­ser­tion de Marx et Engels comme quoi ils auraient rom­pu avec Hegel en dres­sant sur les pieds sa concep­tion des idées qui paraît-il repo­sait sur sa tête aupa­ra­vant. D’a­près Hegel, les idées s’ex­té­rio­risent de notre esprit et créaient les objets et les choses qui n’existent pas objec­ti­ve­ment. Marx et son adjoint se mirent à voir dans les idées les pho­to­gra­phies des choses. C’est l’u­nique concep­tion maté­ria­liste qui cor­rige une faible part de l’é­norme édi­fice méta­phy­sique adop­té en bloc par les papes mar­xistes. Il la copièrent de Feuer­bach qui était dis­ciple des maté­ria­listes fran­çais de l’é­cole de Dide­rot que pré­cé­dait déjà John Lock avec sa concep­tion de « tabu­la rasa » du cer­veau humain à la nais­sance. Tout ceci ne gêne pas nos héros pour se consi­dé­rer comme les pères du maté­ria­lisme quoique le faible voile maté­ria­liste, bien trans­pa­rent, n’ar­rive pas à camou­fler l’é­di­fice méta­phy­sique sur lequel repose le mar­xisme. Nous avons déjà cité quatre points qui démontrent l’i­den­ti­té des sys­tèmes hege­line et mar­xiste. Le cin­quième est catas­tro­phique pour le mar­xisme, mais fai­sons une petite digression.

Les mar­xistes dis­posent d’une armée d’i­déo­logues et de pro­fes­seurs qui inculquent obli­ga­toi­re­ment leur « science » dans les cer­veaux de la jeu­nesse des pays colo­ni­sés par leur gau­lei­ters. Pas un d’entre eux ne vous dira ce qu’est au juste la dia­lec­tique. Les uns affirment avec Engels que c’est une manière de pen­ser et les autres la consi­dèrent comme une méthode de recherche scien­ti­fique. En réa­li­té ce terme pro­vient du mot grec « dia­le­go » qui veut dire conver­sa­tion. Dans l’an­ti­qui­té on a écrit presque tous les livres sous forme de dia­logues avec ques­tions et réponses. Pla­ton a fait ses volu­mi­neux ouvrages de cette façon. Socrate n’a rien écrit, mais il répan­dait ses idées sous forme de ques­tions aux­quelles les assis­tants devaient répondre. Comme il posait trop de ques­tion défa­vo­rables à la « démo­cra­tie » d’A­thènes, il fut condam­né à mort. Cepen­dant le phi­lo­sophe pied nus n’est nul­le­ment attris­té par la sen­tence. Il se réjouit par contre de ce que son âme rejoin­dra l’autre monde, où elle sera immor­telle et il pour­ra poser à volon­té ses ques­tions sans risque de peine de mort. Pour­quoi Hegel a bap­ti­sé sa doc­trine nébu­leuse dia­lec­tique, ceci reste inex­pli­cable. De toute façon, Marx et Engels adoptent cette dia­lec­tique remettent une petite par­tie sur les pieds et déclarent : « la dia­lec­tique est un ordre cos­mique, écrit Engels dans sa bro­chure « L. Feuer­bach », une loi uni­ver­selle qui régit tout dans ce monde : les pro­ces­sus maté­riels aus­si bien que les phé­no­mènes spi­ri­tuels. Le cer­veau humain est dia­lec­ti­que­ment consti­tué et entou­ré de pro­ces­sus dia­lec­tique donc, qu’il le veuille ou non, il est obli­gé de pen­ser dia­lec­ti­que­ment ». Hélas, le « pers­pi­cace » Engels met en ruine tout ce bel édi­fice en se lamen­tant seule­ment quelques lignes plus loin que : « le nombre des natu­ra­listes ayant appris à pen­ser dia­lec­ti­que­ment est très res­treint ». Or du moment que notre cer­veau est libre de choi­sir sa façon de pen­ser, il est logique de pen­ser que le fameux uni­vers dia­lec­tique et ses lois existent seule­ment dans les têtes des mar­xistes. Or en défi­ni­tive les Papes de la super-science et du socia­lisme « scien­ti­fique » ne s’a­vèrent que de vul­gaire pla­giaire méta­phy­siques. Pour plus de pré­ci­sion, il faut noter que dans la plainte d’ Engels il y a une exa­gé­ra­tion car il n’y a pas un seul natu­ra­liste qui aurait appris à pen­ser dia­lec­ti­que­ment. Avec l’ex­pres­sion de « nombre res­treint de natu­ra­listes » on visait uni­que­ment Dar­win, mais c’est une erreur gros­sière car il était évo­lu­tion­niste ce qui est contraire à la concep­tion dia­lec­tique qui consi­dère le pro­grès comme le résul­tat de muta­tions entre thèse, anti­thèse etc., ce dont Dar­win n’a­vait aucune notion. Les pères du mar­xisme et leurs dis­ciples de nos jours de peuvent se réfé­rer à aucun natu­ra­liste, ni à un autre savant dia­lec­ti­cien car nous connais­sons bien le nombre éle­vé d’a­ca­dé­mi­ciens licen­ciés à Mos­cou pour réti­cence à la sco­las­tique moderne.

Marx et Engels n’a­vaient rien de savants en his­toire natu­relle ou dans les autres sciences pré­ciales. Ce n’é­taient que des dilet­tantes qui s’é­taient impo­sés une tâche bien ingrate : fouiller les sciences afin de trou­ver des preuves pour étayer la méta­phy­sique hege­lienne déjà adop­tée à‑priori. Or ils retroussent leurs manches et s’a­charnent sur­tout dans la chi­mie et, faute de preuves patentes, ils déforment les faits. L’es­sen­tiel c’é­tait de « démon­trer » la vali­di­té uni­ver­selle des lois dia­lec­tiques. Elles sont trois :

  1. Loi de la péné­tra­tion mutuelle(cohabitation) des contraires.
  2. Loi des chan­ge­ments quan­ti­ta­tifs pas­sant en en qua­li­té nouvelle.
  3. Loi de la néga­tion à la néga­tion, ou la fameuse triade (thèse, anti­thèse, synthèse).

Selon la pre­mière « loi », nous ne pou­vons avoir aucune notion pré­cise sur les choses et les phé­no­mènes car ils changent à chaque ins­tant et sont com­po­sés de deux contraires. Donc un objet don­né est lui et non-lui, une loi natu­relle est elle et non-elle, un com­pri­mé de poi­son est à la fois non-poi­son et le train qui arrive est train et non-train ! Aux fins de la véri­fi­ca­tion de cette « loi » nous recom­man­dons à ces savants d’a­va­ler le com­pri­mé de non-poi­son et de se pla­cer sur la voie du non-train. Au fait, cela repré­sente une sorte d’ag­nos­ti­cisme qui est inhé­rent à chaque sys­tème méta­phy­sique. Empé­docle, le contem­po­rain d’Hé­ra­clite, ridi­cu­li­sait ces asser­tions vieilles de 25 siècles en disant : « un homme ne peut être à la fois grand et petit, ni un corps froid et chaud. Froid est ce qui n’est pas chaud ». Engels a fait un grand effort pour étayer la seconde loi. Il a fouillé à fond la chi­mie orga­nique, sur­tout les phé­no­mènes iso­mères, et a récol­té quelques suc­cès dont il fait grand cas. Ain­si le but de cette loi inven­tée par les deux mar­xistes est de prou­ver le déclen­che­ment auto­ma­tique de leur sup­po­sée révo­lu­tion par l’ac­cu­mu­la­tion du mécon­ten­te­ment au sein de la classe ouvrière. Natu­rel­le­ment, ils atten­daient cet évè­ne­ment en Angle­terre et en Alle­magne, pays indus­tria­li­sés à l’é­poque où le pro­lé­ta­riat cumu­lait du mécon­ten­te­ment qui devait pas­ser à une qua­li­té nou­velle, la révo­lu­tion. Mais puisque ce pas­sage s’ef­fec­tue par l’ac­cu­mu­la­tion d’un élé­ment unique, le mécon­ten­te­ment, on est en droit de s’at­tendre à l’ap­pa­ri­tion d’une nou­velle qua­li­té par l’en­tas­se­ment de pierres, de sable etc., ce qui démontre l’ab­sur­di­té de cette « loi uni­ver­selle ». La troi­sième loi, la néga­tion à la néga­tion est étayée par un rapié­çage trop appa­rent. Engels dit : « pre­nons un grain d’orge et pla­çons-le dans le sol. Il germe, se des­sai­sit (meurt) et donne nais­sance à la tige, son anti­thèse. A son tour celle-ci meurt et pro­duit l’é­pi avec plu­sieurs grains, ce qui est la syn­thèse. » Afin de démon­trer l’i­nep­tie de cette « science », nous posons la ques­tion : com­bien de fois se des­sai­sis­sait (mou­rait) une femme de la cam­pagne qui accou­chait chaque année ? Com­bien de fois dans sa vie se des­sai­sit (meurt) une sou­ris, une lapine ou une truie qui mettent au monde des cen­taines de petits ? Cepen­dant comme tou­jours c’est Engels lui-même qui se charge de la réfu­ta­tion de ses théo­ries : « je ne dis rien, écrit-il, sur les pro­ces­sus qui ont lieu dans le grain et la tige, je constate seule­ment les lois géné­rales. » Tout le monde sait déjà que des pré­ten­dues lois géné­rales s’oc­cu­paient uni­que­ment de la méta­phy­sique jus­qu’au début du siècle der­nier. De nos jours, où la science a fait un bond colos­sal, il n’est pas per­mis de par­ler de ces lois inexistantes.

Cepen­dant les mar­xistes du plus grand empire colo­nial ne désarment pas car les bla-bla les servent de la manière suivante :

  1. Par leur « science » nébu­leuse ils arrivent à atti­rer cer­tains jeunes des cours obli­ga­toires de mar­xisme qui se font dans toutes les écoles et universités.
  2. Cer­tains mi-let­trés de l’oc­ci­dent mordent à l’ha­me­çon dia­lec­tique et deviennent des agi­ta­teurs utiles.
  3. La pre­mière « loi » dia­lec­tique qui traite le noir de blanc et vice ver­sa est mon­naie cou­rante dans les dic­ta­tures où en défi­ni­tive le chef décide de ce qui sera blanc ou noir, ce qui est juste ou injuste. La théo­rie leur faci­lite gran­de­ment la tâche puisque les choses seraient à la fois blanches et noires, justes et injustes, ou morales et immo­rales. Dans ces pays, les droits de l’homme seraient res­pec­tés le mieux du monde ; si les queues aux maga­sins per­sistent cela vient du ciel et jamais du régime. Si la pro­duc­tion est défaillante, la faute est aux tra­vailleurs et jamais à l’ex­ploi­ta­tion for­ce­née… En somme, une idéo­lo­gie construite sur plaque tour­nante. Il ne reste qu’à leur sou­hai­ter tout le bon­heur qu’ils méritent.

P. Gors­ki


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