Catégorie : L'Unique n°12 (juillet 1946)
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Sur l’égoïsme
Pourquoi faut-il qu’on rencontre toujours quelqu’un vitupérant contre l’égoïsme ? Personnellement, il m’agrée d’être traitée d’«égoïste ». Cette épithète montre qu’un être au moins, s’est efforcé de conquérir quelque part sa place au soleil, qu’il a fait un effort pour s’estimer soi-même, peu importe le succès qui s’en est suivi. Je me défie des gens qu’on me…
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Songe d’un jour de neige
Je voudrais être un petit animal, affectueux, aimant, fidèle, qui évoluerait dans ton ombre, et n’en demanderait pas davantage, sans se questionner, s’interroger, se tourmenter, se préoccuper concernant le pourquoi et le comment de ce qui est. Je ne te quitterais pas, je te suivrais là où tu irais, tu serais pour moi comme une sorte de dieu et…
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Définitions discutables
Amnésie : Brouillard sur quelques site du Temps Amnistie : « Sarcotique » dont le Corps social panse tardivement ses estafilades. Amour : Incestueux baiser dont l’Éternité grise l’Instant : Harmonie qui s’érotise ― ou divin épurateur de la Luxure ; Au-delà merveilleux de la Curiosité ; Attrait inter-individuel ; Narcissisme « altérisé» ; Altruisme ingénument tyrannique ; Dévouement tout en fleurs ; Dilatation de notre Univers personnel ; (Amplification…
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Ténacité dans la solitude
Je crois bien te comprendre, homme accablé qui va, morne, sur ton chemin, d’une marche tragique révélant la douleur de ton coeur triste et las, Je crois pouvoir saisir ton chagrin nostalgique l’ennui des jours mauvais qui t’écrase parfois et tes simples désirs d’âme mélancolique. À tes côtés je vais. dans l’attente et je crois, non pas au…
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« L’Unique » type du nouvel Adam ?
[/(à propos des remarques de L. Rigaud)/] Dans un entrefilet publié dans les « Trois mots aux amis » (no10 de l’Unique) j’avais considéré Stirner et Nietzsche comme de grands idéalistes et le « Surhomme » et « l’Unique » comme des idéaux. Le camarade L. Rigaud m’écrit à ce sujet : « Tandis que par sa vigoureuse et radicale critique, « L’Unique » de Stirner…
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Que faut-il entendre par joie de vivre ?
Est-ce la joie qui s’épanche au dehors ou celle qui se concentre au dedans ? Est-ce que la « joie de vivre », c’est le bruit, le chahut, le rire sans. mesure, la chanson grossière, la plaisanterie plus ou moins grasse, les trémoussements grotesques, la soûlerie, le tapage, les vociférations ? Ou je ne sais quelle manifestation criarde ou…
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La volonté de réussite
[/Tout moraliste est un révolutionnaire (B. de Casseres)/] Tout ce qui vit aspire à durer — durer, c’est l’aspect le plus caractéristique de la volonté de vivre, l’appel de l’instinct de conservation, la somme de tous les efforts entrepris pour se défendre contre les mille et un assauts de la destruction ambiante. Les germes délétères nous guettent,…
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La libération de l’homme
[[Voir les numéros précédents de L’Unique.]]
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Bribes éthérées
L’Amour ? Crois-tu vraiment en cette chose si multiple J’y voudrais croire mais j’ai si peur de ne faire que rêver. Car j’ai trop coutume de penser au-delà des réalités. Je ne vis que d’une imagination triste et maladive. Mon âme reste souvent suspendue entre ciel et terre. L’amour ? Dis-moi quelque chose… ― Mais, comme toi…
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Sensiblerie ou sensibilité ?
La sensiblerie n’est pas la sensibilité. Cette dernière comporte un jugement plus sûr des choses et la faculté de discerner et d’apprécier la richesse d’une image ou d’un son. La sensiblerie au contraire ne repose sur rien de sérieux ou de durable : éminemment émotionnelle, superficielle, passagère, sans assises pour fixer son choix, elle prétend fournir…