Nous recevons du « Solitaire » la lettre rectificative suivante : « Votre collaborateur Colline, dans le n°6 de L’Autonomie individuelle, rendant compte de ma publication, Les Fauteurs de la Commune, dit :
– « Mais hélas ! l’auteur, pas plus que les communalistes, n’échappe au sectarisme et à l’utopisme. Il s’écrie : « le Communisme est mort, vive le Mutuellisme ! » C’est-à-dire, une organisation sociale utopique est morte, vive une autre organisation aussi intempestive, anti-naturelle et surannée ! Quelle contradiction ! » –
Cette réflexion est absolument erronée.
Le Mutuellisme, dans le mot et dans la chose, émane de Proudhon, promoteur de l’Anarchie (absence de gouvernement dans le sens actuel de ce rouage despotique). Proudhon, en politique voulait la Fédération, soit l’indépendance et la liberté les plus absolues des parties constitutives d’un pays, d’un territoire ; en économie, il ne cherchait qu’a briser les entraves sociales, laissant le peuple s’organiser ensuite comme il l’entendrait ; qu’à supprimer la productivité factice du capital : Rentes, Loyers, Fermages, Intérêts.
C’est pourquoi on lui a imputé de ne savoir que nier.
J’ai complété ses idées et les ai formulées dans ces mots – Le droit au Capital, dont le développement est le principe de mes publications successives ; mais il n’y a là aucune organisation à imposer. »
Nous faisons remarquer au « Solitaire » que notre critique ne visait que le Mutuellisme utopique. Et la sentimentalité, dans nombre de questions, est un faible que nous avons constaté en lui ; mais il ne s’agissait en rien du mutuellisme de Proudhon, que l’on peut cependant compléter sans le sentimentaliser.
* * * *
Nous signalons aux compagnons qui désireraient se pénétrer du parfait sectarisme, la brochure intitulée L’Anarchisme (2e édition, non corrigée ni augmentée), par le citoyen G. Deville.
Ils y trouveront, comme entrée en matière et comme conclusion le reproche « de ne savoir que gueuler fort en réunion publique et de ne pas avoir encore rasé la Société bourgeoise ». Ils pourront se demander ce que font les collectivistes en réunion publique et privée, et ce qu’ils ont rasé, eux – si ce n’est leurs électeurs.
En ce qui touche leur impeccable théorie, nous nous proposons d’y revenir dans un de nos prochains numéro.
Colline.