La Presse Anarchiste

Ce qui se passe

Depuis quelque temps les cours d’assises pro­noncent quan­ti­té de condam­na­tions à mort. Une vague de féro­ci­té s’élève et déferle dans le monde de la magis­tra­ture. Les sinistres « ramol­lis » qui pré­sident et jugent dans nos cours cri­mi­nelles s’en donnent à cœur joie. Il ne se passe pas une semaine sans que la presse n’enregistre avec une satis­fac­tion ven­ge­resse, indice d’une bonne men­ta­li­té, la nou­velle de quelque futur « assas­si­nat légal ».

Pour­tant, cha­cun de ces pan­tins en robe, a sur la conscience une lourde part de res­pon­sa­bi­li­té dans l’extension de la cri­mi­na­li­té actuelle.

Béné­fi­ciaires d’un régime de boue et de sang, on com­prend dif­fi­ci­le­ment qu’ils osent pous­ser l’impudence de leurs « atten­dus » et « consi­dé­rants » jusqu’à la cruau­té, alors qu’ils sont indu­bi­ta­ble­ment les pre­miers cou­pables de cet état de choses. À la Force, à la Ruse, répond la Vio­lence et le Meurtre et ceux-ci sont la consé­quence, ou du moins, la résul­tante de celles-là.

Il y aura tou­jours des natures frustes, bru­tales, vio­lentes en lutte sourde contre la Ruse orga­ni­sée, codi­fiée, puis­sam­ment armée et défen­due en plus par l’ignorance des masses et l’emprise des préjugés.

La classe bour­geoise, dont fait par­tie la magis­tra­ture, apeu­rée, se défend à outrance. Son indi­cible peur est la consé­quence logique de sa lâche­té. La lâche­té est tou­jours cruelle. L’ignoble pro­fu­sion des arrêts de mort n’arrête en rien les crimes parce que ceux qui appliquent les pré­ten­dues « lois » ne com­prennent pas que celles-ci n’ont aucune valeur morale intrin­sèque, qu’elles sont odieuses autant que nulles.

Elles sont péri­mées et le résul­tat de cette impé­ri­tie morale est dans l’organisation vicieuse, pour­rie de la socié­té plou­to­cra­tique que nous vivons.

Le crime indi­vi­duel res­te­ra tant que le crime col­lec­tif sera prô­né par ceux-là mêmes qui s’arrogent le droit de répri­mer l’acte indi­vi­duel, tout en absol­vant le mas­sacre des masses.

Il y a une logique ter­rible, indé­niable dans la per­pé­tra­tion des actes de sang et la « Jus­tice », mal­gré ses codes, mal­gré sa caste de juristes, est impuis­sante à extir­per le mal, tant que la racine ne sera pas arra­chée : « La Pro­prié­té individuelle ».

Ray­mond.


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