La Presse Anarchiste

Les quais de demain

La lit­té­ra­ture ne peut être édu­ca­trice, disent quelques-uns. C’est une erreur. Je crois que la Bour­geoi­sie entre­tient jus­te­ment le peuple dans l’a­bru­tis­se­ment, par sa lit­té­ra­ture fausse, depuis ses romans genre Mon­té­pin, jus­qu’à ses chan­sons débi­tées par Paulus.

Cette opi­nion de croire que la lit­té­ra­ture n’a et ne peut avoir aucun effet moral sur les masses, vient de ce que nous man­quons d’é­cri­vains se tra­çant, comme but, l’é­du­ca­tion popu­laire. Voi­là pour­quoi nous disons à ceux qui veulent faire de la lit­té­ra­ture, et qui se disent anar­chistes, de com­prendre qu’il serait peut-être bon de faire péné­trer, dans les masses, les idées liber­taires sous une forme amu­sante et récréative.

C’est une idée que nous don­nons à ceux de nos amis qui veulent faire de la littérature.

* * * *

On a beau­coup écrit sur la femme sans trop rien prou­ver. Chose pas facile d’ailleurs. Tous les écri­vains qui se sont voués a l’é­tude exclu­sive de cette par­tie de la ques­tion sociale, se sont lais­sés aller un sen­ti­men­ta­lisme exagéré.

Le Soli­taire, n’est pas tout à fait exempt — selon moi — de ce sen­ti­men­ta­lisme. Mais il a écrit, mal­gré cela, un livre inté­res­sant sur cette ques­tion très ardue. Et je l’ap­prouve plei­ne­ment quand il se moque des femmes avo­cates, bas-bleus, etc., qui devien­draient embar­ras­santes dans la future socié­té « avec des métiers pareils ».

Nous revien­drons, dans un de nos pro­chains numé­ros, sur cette question.

Ch. S


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